RDV des Stars 4 – Smarty dément la sortie prochaine d’un nouvel album

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Pour le plaisir de ses lecteurs à travers le monde, la rédaction de Burkina24 a reçu la star du rap burkinabè, Smarty, pour un rendez-vous à cœur tourné vers ses fans le samedi 11 février. L’artiste a pu discuter directement avec de nombreux internautes, mais avant cela il nous a tout dit sur sa carrière et sur ce que devient son groupe Yeleen.

Burkina24 : Bonjour et bienvenu dans nos locaux. Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Smarty : Merci à vous pour le canal d’expression que vous me donnez qui me permet encore une fois de pouvoir m’adresser au public burkinabè. C’est difficile de se présenter soi-même. Moi c’est Smarty, à l’état civil Salif Kiekieta, rappeur du groupe Yeleen, avec lequel j’ai dix (10) ans de carrière et nous espérons plus, inch Allah.

B24 : Comment es-tu arrivé dans le rap ?

S. : Je suis venu naturellement à la musique comme tous les jeunes qui peuvent croiser un canal par lequel ils ont envie de s’exprimer. J’aurais pu écrire des romans ou m’exprimer par la peinture, mais j’ai été plus attiré par le côté musical et les choses se sont faites naturellement. Je suis allé au concert des M.A.M en 1993 à la Maison du Peuple, lorsqu’ils ont sorti l’album « Lumière ». C’est là qu’il y a eu le déclic en moi lorsque je les ai vus sur scène. J’ai décidé alors de m’essayer à la musique et particulièrement faire comme les M.A.M.

B24 : Qu’est-ce qui te plait le plus dans le rap ?

S. : C’est la culture ; le Hip-hop c’est une grande culture qui rassemble le graffiti, la danse, le rap… Et au-delà, ce qui me plait c’est sa beauté et cette capacité à traverser le temps. C’est aussi le canal que j’ai trouvé adéquat pour dire ce que je pense. En seize mesures je peux faire trois couplets alors j’en dis plus sur mes ressentiments qu’à travers un autre genre. Mais je ne porte aucun jugement négatif sur les autres musiques. C’est tombé pilepoil à un moment où le rap était très émergeant et nous étions tous sous son influence. C’aurait été vingt ans avant j’aurais peut-être fait du reggae, du jazz ou de la rumba. Le rap a une grande ouverture vers tous les autres genres culturels, et c’est quand-même l’un des derniers mouvements de quorum musical qui tient la route jusqu’aujourd’hui.

B24 : As-tu fait savoir aux M.A.M que ce sont eux qui t’ont attiré vers le rap ? Et quels sont tes rapports avec eux ?

S. : Les relations sont positives. Nous nous somme rencontrés en 2006 sur le festival Dakar Hip-hop, notamment avec Muss qui est l’un des patrons de la structure Boss Playa. Je n’ai pas manqué de lui dire en toute humilité que c’est eux qui m’ont attiré dans ce mouvement. Nous en avons ri et il n’a même pas cru quand je le lui disais. Mais pour moi c’était être honnête avec moi-même et pouvoir lui faire savoir. Nous sommes en contact, eux sont dans la vidéo et moi dans la musique. Ils reviennent de temps en temps pour nous [les fans, ndlr] donner des singles.

B24 : Parle-nous de ta carrière musicale.

S. : Ma carrière a commencé grâce à ‘’Faso Connexion’’ que le 8e Sens a produit en 1999 et dans lequel j’avais le titre ‘’Papou chéri’’. C’est le titre qui m’a révélé et m’a donné confiance en moi. Le public a adhéré au message de la chanson. Puis est venue la compilation ‘’Chronique noire’’ produite par la même structure. A ce moment j’avais déjà fait la rencontre de Mawndoé, on m’a demandé de revenir faire un titre sur cette compilation et je l’ai invité en featuring, nous parlions de l’excision. C’est comme cela qu’a été révélée la collaboration Mawndoé-Smarty, qui est devenue un peu plus tard Yeleen. Nous avons fait cinq albums : Juste un peu de lumière, Dieu seul sait, Daresalam, L’œil de Dieu, et Rédemption. Voilà toute l’histoire. Je ne peux pas détailler tout ce qu’on a fait, mais ça été du plaisir, du bonheur, et que de la positivité.

B24 : Après 10 ans de carrière en groupe, tu t’essaies à une carrière solo. Il ne te manque pas des choses du groupe ? Quelle différence y a-t-il entre le groupe et le solo ?

S. : C’est clair que quand tu sors du corps d’un groupe comme Yeleen, et que tu te lances dans un projet à l’image des ‘’Enfants de Poto-poto’’ où j’étais et qui a rassemblé dix-sept (17) rappeurs, ou comme Mawndoé dans ‘’Génération Partage’’, tu te dois d’être encore plus performant par rapport à l’image du groupe. Je pense que les sorties de ce genre sont faites pour apporter un plus au groupe lorsque tu reviens dedans. On ne parle donc pas de quelque chose qui manque. C’est juste une autre école, qui va t’apprendre à te connaître toi-même, à voir tes limites artistiques… Et ces acquis seront après ajoutés à l’évolution du groupe si nouveau projet il y a à mettre en place. Ça ne doit pas manquer si c’est dans l’intention de faire quelque chose qui puisse nous permettre d’avancer et de gagner en expérience.

Maintenant en tant que solo, j’appellerais cela juste une expérience personnelle qui est faite pour contribuer à une évolution artistique. La différence c’est que tu dois mettre beaucoup plus d’effort, encore travailler plus, et il y a libre cours à plus de choix. Et ça apporte en grandeur.

B24 : Que répondrais-tu à tous ceux qui pense que vous êtes entrain de tourner la page Yeleen ?

S. : On ne peut pas enlever cela de la tête des gens ! Mais à un moment il faut qu’ils considèrent ta vérité, ce à quoi tu penses et à la direction que tu donnes à tes actes. On ne peut pas passer de porte à porte pour expliquer aux gens. Malgré le fait que Mawndoé ait dit sur RFI que Yeleen ne s’est pas arrêté et que moi je confirme, il y aura toujours des gens pour dire qu’on est entrain de tourner la page. Les gens cherchent toujours les détails alors que c’est là que se trouve le diable. Je pense que le meilleur est à venir et je ne m’arrête pas aux détails. Et quand tu pense au tonton Georges Ouédraogo qui n’est plus, tu te dis que la vie est courte et qu’il faut la vivre sans s’arrêter aux détails. Je prends du plaisir dans ma vie, j’essaie d’apporter ma part de contribution à l’évolution et à la construction culturelle de mon pays alors je ne m’arrête pas à ce genre de détails.

B24 : Les inquiétudes des mélomanes pourraient être accentuées par le silence et l’absence de Mawndoé… Y a-t-il des nouvelles de lui que Smarty pourrais nous donner ?

S. : Evidemment. De nos jours, le monde des média a tellement évolué que les nouvelles vont vite et se retrouvent sur internet, dans les journaux… Je sais que Mawndoé était hier en concert à Loudun en France, même si je ne sais pas comment il a été. Je sais qu’il a sorti son album le 16 décembre au Tchad. Il mène sa carrière, son projet, et je le respecte. Je ne vais pas me mettre à fouiner dans sa vie. Je lui souhaite juste d’aller de l’avant et de pouvoir réussir dans son élan.

B24 : Quels sont vos rapports actuellement avec Mawndoé ?

S. : Il n’y a pas d’animosité. Mawndoé est mon pote ! Et entre amis il peut y avoir des problèmes, je ne sais pas pourquoi les gens sont braqués dessus car même avec ta propre mère ou ton père tu peux avoir des soucis. Nous sommes des êtres humains avec nos défauts et nos qualités. Tu ne fais pas dix ans avec quelqu’un pour que ça se termine dans la haine, je ne le souhaite pas. Je fais tout pour que ça ne se termine pas comme cela. Si demain il arrivait que nous décidions d’enterrer le groupe, nous viendrons vers vous pour le dire en conférence de presse. Mais je ne pense pas que nous puissions le faire dans la haine ou l’animosité car ce que nous avons vécu est bien plus fort, nous avons de l’amour à donner. Ça va au-delà de tout ! Créer même une division serait déjà ce serait ne pas respecter l’image et l’esprit de Yeleen. Il faut que les gens aient cette idée là dans la tête. Nous disons : Yeleen est là! One day Yeleen will come back, c’est tout! J’ai lu un article où on disait que Smarty s’est foutu des journalistes, Yeleen n’existe pas, Mawndoé sort son solo, Smarty travaille sur son projet, et tout… Il y a des groupes comme ‘’113’’ où Mokobé fait son projet en solo, Darapé aussi, mais après ils trouvent la force de se remettre retrouver. Ou encore ‘’Psy4 de la Rime’’ où Soprano ou Alonzo font leurs album de côté mais ils trouvent la force de revenir ensemble. Il est même important pour Yeleen qu’il y ait cela, l’idée de pouvoir s’enrichir et se nourrir ailleurs et revenir avec cela dans le groupe. Nous l’avons déjà fait quand nous avons travaillé avec Génération Partage, le Gouvernement, les Enfants de Poto-poto… Il faut que nous prenions de la hauteur par rapport à cela, savoir reculer pour mieux juger.

B24 : On entend dire que Smarty prépare un album solo, qu’en est-il ?

S. : Sincèrement les gens sont trop forts. En conférence de presse, j’ai dit que je vais en résidence de création. J’ai décidé, après avoir discuté avec Ali de Umané Culture, en tant que jeune issu des milieux très urbains, qu’il faut que j’aille vers les instruments traditionnels. Longtemps avec mon groupe on y a pensé mais on n’a pas eu l’occasion de mettre cette thématique en place. Poser du rap, du slam sur un son fait avec des instruments traditionnels, mais en essayant de les faire sonner moderne. Nous voulons montrer au monde que c’est possible. C’est de là que l’idée de la création actuelle est partie. Nous n’avons pas parlé d’album. C’est donc l’ébauche du spectacle que nous avons présenté le 28 janvier dernier à Saga Musik. Je me réjouis du fait que les mélomanes demandent un album, mais nous travaillons actuellement sur une thématique bien différente. Quand nous déciderons d’un album à sortir, nous vous en tiendrons informés.

B24 : Quelle expérience tiens-tu de l’utilisation des instruments traditionnels ?

S. : J’essaie d’être honnête avec moi-même : il ne faut pas tricher avec les instruments traditionnels. Mettre du djembé là où il ne faut pas, faire semblant de jouer avec le kundé parce qu’on a envie de sonner traditionnel, non ! Notre intention, avec toutes les personnes qui m’accompagnent dans ce projet c’est valoriser ces instruments, les faire quitter le carcan traditionnel. Montrer que faire de la pop, du blues ou du reggae avec le kundé, c’est possible. Jouer traditionnel c’est un acquis, ils sont forts ceux qui en jouent ! L’expérience que j’en tire est que, et on a pris longtemps à le comprendre, c’est à nous les acteurs culturels de mettre ces instruments en avant.

B24 : Quel nom donnerais-tu à cette inspiration ?

S. : Je dirais qu’elle est divine ! Il n’y a pas d’autre mot pour l’expliquer. Je donne mon âme et ce que je sais faire dans la musique. J’essaie de ne pas tricher, je demande aux gens qui m’accompagnent avec les instruments de me donner aussi de leur âme et qu’on se complète sans que personne ne s’impose à l’autre. Cela pour arriver à dialoguer et à communiquer dans la musique. De là nous pourrons démontrer que l’électronique n’est pas capital dans notre musique pour être à la hauteur. Je crois en cela et j’ai envie de le partager avec mes amis artistes et ceux qui m’accompagnent. Ainsi, l’expérience de Saga Musik nous a montré que c’est possible. « Yes we can! ». Ceux qui ont assisté au spectacle n’ont pas vu la différence de notre musique à la traditionnelle avec les grandes réalisations électroniques ; ils ont aimé. Mais nous ne nous contentons pas de cela, nous allons parfaire ce que nous avons déjà fait. Nous avons donc besoin des critiques pour mieux avancer.

B24 : Qu’est-ce que Smarty pense de la St Valentin, fête des amoureux ?

S. : Cela dépend du point de vue. L’amour doit se vivre chaque jour. Quand une personne accepte de rester avec toi, partage ton bonheur et tes peines chaque jour, je crois que tous les jours, quand on peut, doit être un 14 février. Des couples ont pu vivre beaucoup plus qu’un 14 février, mais un autre jour : à la naissance de ton 1er enfant, à la demande officielle de la main de la femme… Pour moi beaucoup de jours sont une St Valentin. Mais si le 14 février est symbolique et tient aux yeux des êtres humains il faut la fêter. Juste un petit geste, on n’a pas besoin d’en faire trop. Aussi il ne faut pas chérir son mari ou sa femme juste un 14 février et ne pas être dans le foyer les autres jours.

B24 : Smarty a-t-il une femme et des enfants dans sa vie ?

S. : Bien sûr ! Je vis avec une femme et j’ai un enfant. Mais j’essaie au mieux de ne pas les mêler à mes activités musicales. Ça peut être lourd et pesant alors je préfère en porter seul la responsabilité des actes que je pose dans mon métier, par respect pour mon fils et ma femme. J’aimerais que mon fils, en grandissant, puisse dire qu’il est fier de son père et montrer sans honte qu’il est le fils de Smarty. Dieu seul sait ce qui nous réserve l’avenir alors c’est son droit d’être dans l’anonymat maintenant, et plus tard il pourra décider du chemin qu’il prendra. Pareil pour celle avec qui je vis.

B24 : Que dirais-tu à tes fans qui croient en toi et qui t’attendent ?

S. : Je dis d’abord merci à ceux qui ont fait le déplacement au niveau de l’Institut français, et ceux qui apportent leur contribution à l’avancement de la création, par leur critiques et autres. Merci à ceux qui continuent de croire en ma personne, à Mawndoé et au groupe Yeleen, qui soutiennent la musique burkinabè. C’est grâce à eux que nous pouvons nous exporter et faire valoir la culture burkinabè. Enfin merci à Burkina24 pour ce rendez-vous !

 

Interview réalisé par Stella NANA

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6 commentaires

  1. Moi je ne comprend + rien dans les propos de smarty: tu dis une chose aujourd’hui et demain tu dis une autre, indexant l’autre de te diffamer ou d’avoir dit + qu’il en fallait sur toi! Hum! C’est toi m?me qui a dit que tu pr?parais un album solo et que ton r?ve c’est de jouer 1 jour ? Olympia…Tu as dit que ton album devait sortir en avril! Tu l’as dit ? la presse et ? la TV, alors n’accuse pas tes Fans de quoique ce soit! Voici 1lien ou tu l’as dit toi m?me:http://www.rue228.com/?p=1026

  2. Salif, soit claire tu as provoqu? la division passant ton pote allait r?agir negativement et comme il n’est pas comme tu le pense tu essaies de tromper les fans, bne route ? vous. ON NE PEUT CHANTER L’UNITE QUAND ON ARRIVE PAS A LA PRESERVER

  3. C’est propre votre affaire la. nous sommes vraiment fier de burkina24. ce que vous faites aucun n’a fait jusque la. en plus vous associez tous les burkinab?. longue vie a vous.

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