Afrique : Ces mines qui n’ont pas bonne mine

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En Afrique du Sud, des mineurs ont été canardés par la police. Comme des lapins. Au Burkina, des mineurs, licenciés, ont été expulsés de leur lieu de travail par la gendarmerie et la CRS. Comme des délinquants. Tous ces faits n’ont qu’une seule mère : la réduction du bénéfice d’une société minière. De platine au pays de Zuma et d’or au pays de  Compaoré.

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Multinationales et populations : qui doit-on protéger ?

Avant de soliloquer sur les raisons, bavardons sur le moyen utilisé pour régler les divergences de points de vue entre les multinationales et leurs employés. La force publique devait-elle constituer ce moyen ? Si ! Parce qu’il s’agit ici de protéger l’économie nationale, nourrie par ces entreprises dont les taxes et les impôts payés permettent à nos pays africains de survivre, répondrait qui de droit.

D’accord sur le principe. Cependant, le principe n’est pas appliqué. Auquel cas, les mineurs ne demanderaient pas une augmentation de salaire en Afrique du Sud et les employés de la SOMITA ne décideraient plus de ne plus faire d’heures supplémentaires, car ils sont natifs de ces pays et devraient, selon le susdit principe, profiter des retombées de ces entreprises.

Mines riches, mineurs pauvres : pourquoi ?

Soliloquons maintenant sur les raisons. Les mineurs demandent une augmentation de salaires à une mine qui refuse. Pourtant, cette société est la 3e plus grande productrice mondiale de platine. Les travailleurs de  SOMITA SA ont décidé de ne plus faire d’heures supplémentaires parce qu’elles n’étaient pas payées.

Que cette raison soit fondée ou pas, pourquoi éprouve-t-on des difficultés à satisfaire ces revendications salariales quand on sait que l’or est la denrée la mieux vendue au monde et dont le prix ne fait que grimper à chaque levé de soleil ? On est en droit d’être légitimement choqué en voyant ces mineurs sud-africains habillés de guenilles, efflanqués et sales alors qu’ils travaillent une fosse inondée de richesse.

« No pity in biziness ! »

Mais la réponse est peut-être facile à trouver. Il n’y a pas de pitié en business et cette règle est d’or dans le système capitaliste qui tient aujourd’hui le monde entier entre ses griffes. La règle, inhumaine peut-être, est d’exploiter à outrance, presqu’à l’esclavage, des milliers, voire des millions de pauvres hères pour amplifier les bedonnants ventres d’une dizaines d’actionnaires ou d’associés qui s’inventent des loisirs inutiles pour occuper leur oisif temps.

Les œuvres de charité et les fondations de bienfaisance font alors partie de ces passe-temps, car n’est-ce pas aberrant et cruel que de ponctionner des pauvres pour nourrir d’autres pauvres ? Ainsi va le système libéral.

Encore l’Afrique, toujours l’Afrique !

Mais l’Afrique et ses fils semblent être les victimes les plus vulnérables de cet ogre.  Prenons juste un exemple. Des employés d’une mine du Burkina se sont plaints d’un inégal traitement de la part de leurs employeurs. Ces derniers accordaient plus de privilèges aux travailleurs expatriés qu’à ceux nationaux. Celui qui, au fond d’un puits, crie qu’il est en train d’être avalé par un serpent peut certes mentir, mais il a le bénéfice du doute par rapport à un autre qui crierait en étant hors du puits.

Partant de cela, on se demande pourquoi les expatriés occidentaux sont-ils mieux payés que les Africains tant sur le sol africain que sur le sol occidental. C’est vrai que la main d’œuvre africaine est moyennement monnayable, mais pourquoi travaille-t-on systématiquement à la maintenir dans cet état ? C’est à croire que les Noirs sont toujours admirés comme au temps de la découverte de l’Afrique !

Le vent a tourné

Si le cheval a les jarrets en lambeaux parce qu’il a galopé dans les ronces, la faute en est certainement due à son cavalier. Les dirigeants africains ont une large part de responsabilité dans ce qui arrive à leurs concitoyens. Les temps ont changé. L’époque où l’Afrique devrait courir après les multinationales est révolue.

Il faut qu’ils se rendent à l’évidence que le vent a tourné. L’Afrique n’est plus cette vieille épouse sans charme et reléguée dans un coin du harem des ressources naturelles. Ses coépouses sont épuisées et  ratatinées par de trop fréquentes et boulimiques étreintes. Le berceau de l’humanité en est alors tout attrayant et irrésistible.

Il est donc temps pour les dirigeants africains de jeter dans les bacs à ordures ces codes et ces lois qui bradent leurs ressources naturelles. Il est temps de durcir le ton contre ces mines qui n’ont pas bonne mine. Il est temps que le salaire payé par ces sociétés aux nationaux ne soit plus le seul profit que peut tirer un pays africain de ses épuisables richesses.

 

 

 

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Rédaction B24

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