Environnement et production minière: Les mesures de sauvegarde de l’environnement sont prises

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Le Burkina Faso connaît un boom minier ces dernières années. Avec la montée du cours de l’or, les sociétés minières, à la faveur d’un code minier favorable à l’investissement, s’y  sont installées aux côtés de plusieurs centaines de sites d’orpaillage. De nos jours on compte huit mines industrielles en production et beaucoup de permis de recherches octroyés. Depuis 2009, l’or est devenu le premier produit d’exportation du Burkina et en 2012 les taxes minières ont rapporté au trésor public plus de 189 milliards de FCFA.

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Néanmoins, si le boom minier donne des espoirs, il n’en suscite pas moins quelques inquiétudes. Parmi ces inquiétudes, il y a son impact jugé négatif sur l’environnement. Si cette inquiétude est bien fondée pour ce qui concerne la production artisanale de l’or communément appelée orpaillage, il n’en est pas le cas pour la production industrielle qui est bien encadrée par des textes au niveau national et international.

Sur le plan national, le Code minier pose comme préalable à tout projet de production minière, une étude ou notice d’impact environnementale et sociale et le Code de l’environnement en son article 25, dit : «  toute activité qui peut avoir un impact sur l’environnement doit faire l’objet d’une étude d’impact environnementale et sociale ».

L’étude d’impact environnemental permet de recenser tous les impacts possibles de l’activité sur l’environnement, de proposer les mesures d’atténuation et des plans de réhabilitation des différents sites après exploitation. Cette étude d’impact social et environnemental est une condition sine qua non pour avoir le permis d’exploitation. Cette étude est assortie d’un plan de gestion environnementale durant l’activité minière qui précise ce que doit faire la mine pour atténuer les impacts de la production minière sur l’environnement. La mine propose également des plans de réhabilitation et de fermeture de la mine. En claire, la société minière propose à l’Etat dans un document écrit comment elle compte réhabiliter le milieu dégradé par la production et ce qu’elle va faire à la fermeture du site minier. L’acceptation par l’Etat est sanctionnée par un avis de faisabilité environnementale délivré par le Ministre en charge de l’environnement.

Selon le Directeur Général du Bureau National des Evaluations Environnementales (BUNEE) du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, George Yaméogo, « La mine doit restituer à l’Etat le milieu tel qu’elle l’avait trouvé avant l’exploitation ».

Sur le couvert végétal du site d’exploitation minière, les sociétés ont pour obligation de maintenir ce qui peut être maintenu. Entre deux carrières (trous d’extraction du minerai) il peut avoir de petits bosquets. Le Premier ministre burkinabè, lors d’une visite à la société SEMAFO à Mana, dans la Boucle du Mouhoun, s’était étonné de voir qu’à certains endroits du site, la forêt était restée presque intacte.

Les sociétés minières contribuent par ailleurs aux campagnes de reboisement par des plantations, la création de pépinières et des bosquets villageois et à la sensibilisation des élèves par la mise en place de bosquets scolaires.

La société IAMGOLD à Essakane, dans le Sahel, qui devrait planter en compensation 100 000 arbres, a mis en terre plus de 216 000 plants avec des résultats de 169 000 arbres de réussi. Cette société a commencé ses activités de réhabilitation par des plantations des herbacées et des épineux sur les stériles (les rejets), ces collines de terres amassées à côtés des grands trous que les mines abandonnent à la fermeture.

La mine de Bissa Zandkoom à Sabcé, en deux ans de construction et de production, a, à son actif, plus de 30 000 arbres plantés et compte poursuivre son programme de reboisement afin de restaurer l’environnement et tendre vers son état initial.

Sur les risques de pollution, les mesures conformes aux normes internationales doivent être  appliquées. Le transport des produits chimiques entrant dans le traitement de l’or, le cyanure notamment, est escorté de la frontière à la destination. L’importation des produits est aussi réglementée mais les frontières étant poreuses, les risques de fraudes sont énormes à entendre le Directeur général du bureau national des évaluations environnementales.

L’utilisation du cyanure sur les sites d’exploitation obéit en tous les cas à des règles ; les sociétés ont obligation de construire des circuits de traitement sécurisés et des parcs à résidu dans les normes de sécurité.

Le dispositif règlementaire existe même si, reconnaît le ministère en charge de l’environnement, il doit être amélioré. Cependant il y a des difficultés en matière de suivi et de contrôle par faute de moyen : « il y a des difficulté de suivi du plan de gestion environnementale, on devrait être à mesure de le faire mais on n’a pas les moyens, c’est avec le PADSEM (projet d’appui au développement du secteur minier) qu’on a effectué les premières missions de contrôle », reconnait le Directeur général du BUNEE. Mais il n’y a pas de feu en la demeure, les quelques missions de contrôle effectuées n’ont rien révélé de dramatique selon le ministère de l’Environnement ; les sociétés se conforment à la règlementation. Elles ont beaucoup intérêt à le faire car les questions environnementales sont sensibles sur le plan international et la plus petite défaillance en la matière est impardonnable pour l’image de la société minière.

Le fonds de réhabilitation environnementale

Un fonds de réhabilitation environnementale a été créé et la plupart des sociétés minières alimentent leurs comptes à la BECEAO. Ce fonds sert à financer les activités de réhabilitation des sites miniers. Mais il faudra revoir les textes de fonctionnement de ce fonds qui ne connaît pas encore de décaissement. Selon le ministère de l’Environnement, le décret instituant le fonds ne précise pas que c’est après constat de réhabilitation que le déblocage doit être fait. «Il dit que la société élabore son plan de réhabilitation, le soumet aux ministères en charge des Mines et de l’Environnement qui donnent leur quitus et le ministre des Finances autorise le déblocage des fonds. Pour nous, cela cause problème » a dit le Directeur Général du Bureau National des Evaluations Environnementales. Georges Yaméogo estime que c’est après des audits indépendants sur les résultats de la réhabilitation que le fonds devrait être débloqué pour les sociétés minières. Au Ghana, des tests de réhabilitation sont effectués sur plusieurs années avant de déclarer le milieu réhabilité et le remboursement du fonds de réhabilitation aux sociétés minières qui ont mené les activités avec leurs propres fonds.

Des spécialistes du ministère en charge de l’environnement et des représentants de différents acteurs du secteur minier ont effectué en mars 2013 un voyage d’étude au Ghana, un pays à longue tradition minière, pour s’inspirer de son expérience en matière de protection de l’environnement dans la production minière.

En tous les cas, le ministère en charge de l’environnement qui est fortement impliqué à toutes les étapes du processus qui vise la protection de l’environnement dans la production minière au Burkina Faso saura jouer son rôle de veille pour une exploitation minière sans grand dommage sur les ressources naturelles.

Ministère des Mines et de l’Energie/MME

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Dieudonné LANKOANDE

M. Lankoandé est passionné de web2.0 et de stratégies marketing (Marketing/web & Community Management) propre au secteur on line, domaine dans lequel il a plusieurs années d’expériences.

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