Opinion- « Les errements de l’équipe de la transition : Où allons-nous ? »

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Le Caucus des Cadres pour le Changement (3C) se prononce sur la transition en cours.

Vers quelle destination nous mène-t-on ?

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Au pays des hommes intègres, les deux dernières semaines ont été marquées par des interpellations et des relaxes d’anciens dignitaires du défunt régime COMPAORE. Cette approche désignée sous le vocable « d’opération mains propres » fait suite aux chefs d’accusation de surfacturations dans la passation de marchés publics, de mauvaise gestion de projets ou de sociétés d’État, de mauvaise gestion des parcelles, de faux en écriture invoqués à l’encontre de certains dignitaires d’hier qui ont entamé leur descente aux enfers aujourd’hui.

Le Caucus des Cadres pour le Changement « 3 C » reconnait la justesse du combat contre l’hydre à multiples têtes appelée « mal gouvernance », mais pas la justice dans ce combat. Pourquoi ?

Primo : Lorsque vous êtes un nouveau locataire et vous intégrez une maison dans laquelle l’ancien occupant des lieux a laissé les araignées, les rats et autres bestioles envahir la maison, il est de votre devoir, ne serait-ce que pour votre propre santé de nettoyer entièrement cette maison. Le nouveau locataire ne se contentera pas de nettoyer seulement le salon, et laisser les chambres, la douche et la cuisine, mais il nettoie toute la maison…

Cette allégorie traduit l’impérieuse nécessité du Gouvernement de la transition d’étendre cette opération dite « mains propres » à toutes les personnes, sans exception aucune, qui ont été aux affaires depuis le 15 octobre 1987 jusqu’au 31 octobre 2015.

Nous insistons sur le caractère inclusif de cette « opération mains propres », car c’est là que se joue la crédibilité de cette opération « coup de point » dans la faune politique. Elle doit concerner toutes les personnalités (anciens dignitaires d’avant la chute du régime, les anciens dignitaires tombés en disgrâce et devenus subitement des néo-opposants, opposants de première heure, toutes ces personnes qui ont malhonnêtement amassé des fortunes à l’ombre de la famille COMPAORE, bref, toutes ces personnes qui ont contribué à concocter la « bouillabaisse marseillaise » dont souffre aujourd’hui le Burkina Faso.

Il n’y a rien de plus facile et de plus lapidaire que de tirer à boulets rouges aujourd’hui sur l’ancien Président du Faso tout seul. Toute la galaxie de « profiteurs-situationnistes » qui gravitait autour de lui, doit aussi rendre des comptes au peuple. Il est vital pour l’instauration des nouveaux fondements de notre Nation et pour une nouvelle gouvernance au-dessus de tout soupçon de passer au scanner toutes les personnes qui ont servi, travaillé ou pactisé avec l’ancien régime. Celles à qui rien n’est reproché seront purement et simplement relaxées, mais celles qui sont en porte-à-faux avec la loi devront légitiment répondre devant le juge et payer leur dette à la société. Cela n’est point de l’exclusion mais cela s’appelle extirper le mal sans pour autant tuer le malade.

Nous nous souvenons comme hier, des affirmations qui faisaient valoir qu’il est plus couteux de rénover la mairie centrale de Ouagadougou que d’en construire : une véritable insulte à l’intelligence du contribuable burkinabé qui peine à joindre les deux bouts. Toutes ces personnes doivent s’apprêter à aller répondre devant le juge également.

Que dire encore de la gestion calamiteuse de la SONABHY créant une pénurie des plus monstrueuses pour toute la laborieuse population, surtout pour les femmes travailleuses obligées de se promener avec une bouteille vide à la recherche du précieux gaz qui, derrière sa moto qui dans le coffre sa voiture !

Et la SONABEL ! C’est le calvaire quotidien, le cycle infernal des délestages entrainant des pertes financières importantes pour les ménages, les usines, les petites et moyennes industries ou entreprises obligés de se doter de groupe électrogène de relais pour maintenir un service minimum !

Ces mêmes néo-opposants ne sont-ils pas ceux qui ont sacrifié le pays à travers les privatisations «  à l’emporte pièces », brader l’économie fragile de ce pays ? Seraient-ils absous, blanchis de leurs fautes passées après une repentance du bout des lèvres ? Nous ne devons pas confondre pardon et impunité. Sinon quel message nous donnons nos enfants, à la jeunesse ? Voulons-nous dire à la jeunesse et aux générations futures qu’au pays des hommes intègres on peut piller son pays, détourner les deniers publics, brader les ressources, tuer sans encourir aucune sanction ?

Il faut le reconnaître, notre pays n’a pas été géré en bon père de famille malgré les apparences.

Chaque jour, les burkinabè croient se réveiller d’un mauvais rêve ! Quand prendra-t-il fin ?

Le drame est que des personnes qui ont annoncé au peuple burkinabé l’évangile de la modification de l’article 37 de la constitution, qui ont même soutenu le caractère anti-démocratique de cette disposition constitutionnelle avant d’être mis sur le banc de touche, sont encore et toujours les mêmes qui prônent la salubrité publique dans la faune politique.

A une époque notre pays a risqué de peu d’être qualifié d’État « voyou » dû au fait qu’il était devenu la plaque tournante des trafics de tous genres (armes, diamants, trafics humains…).

Encore plus récemment, notre pays a hébergé, nourri, blanchi et véhiculé des groupuscules rebelles de la sous-région bien évidemment aux frais du contribuable burkinabé. Des néo-opposants ne sont pas étrangers à cela !

Que dire de toutes ces années de traficotage des urnes, de vols d’urnes, des trucages de résultats des scrutins ? Où étaient-elles ces personnalités qui sont devenues subitement des messieurs « mains propres », des sauveurs de la nation ?

Tous les acteurs ne sont pas encore morts, alors équipe de la transition allez chercher ces gens-là pour qu’ils viennent répondre devant le juge. Votre crédibilité en dépend largement.

La réalité est qu’il s’agit des caïmans du même marigot, et lorsque le marigot de l’ancien régime tarissait, certains ont cru à l’arrivée de la prochaine pluie (le passage en force de l’article 37), d’autres ont préféré changer de marigot (suivez mon regard !).

Deuxio : Notre voisine, la Côte-D’ivoire a connu une période très difficile de près d’une décennie, avec environ 3000 morts. Cela a-t-il empêché de permettre au camp d’en face de se présenter aux élections ? Non évidemment !

On va peut-être nous claironner que la Côte d’Ivoire n’est pas le Burkina, ou encore que comparaison n’est pas raison. C’est vrai, mais la raison n’est pas bien loin de la comparaison donc, n’empêche pas celle-ci.

L’exclusion est antinomique avec l’esprit de la transition, Pourquoi ?

La gestion post-crise commande que sur le plan politique les compteurs soient remis à zéro :

sur le plan social d’effacer les erreurs du passé à travers bien sûr la justice et la réconciliation,

sur le plan judiciaire que ceux à qui des crimes ou délits sont reprochés (crimes économiques, crimes de sang) aillent répondre devant le juge.

Le passage obligé d’une stabilité nationale est sans coup férir une élection présidentielle ouverte, quitte à laisser le peuple faire le distinguo entre le bon grain de l’ivraie. Vous savez, nous n’avons plus un peuple mouton comme le dirait l’autre, le peuple est mûr actuellement, en témoignent les événements du 30 et 31 octobre dernier et la participation citoyenne d’un niveau de compréhension fort appréciable.

Personne ne peut nier que cette exclusion constituera sans nul doute le lit d’une instabilité potentielle dans notre pays. N’oublions pas que ces gens ont été aux affaires par la volonté d’une frange de la population burkinabé.

Personne ne peut enfin nier que les dispositions de cette loi discriminatoire sont confuses et sujettes à de multiples interprétations du point de vue juridique.

Par exemple : A partir de quels actes, propos ou prises de positions, une personne est censée considérée comme ayant soutenue la révision de la constitution ?

La justice dans cette opération devrait commencer par geler les comptes des personnalités qui ont mis à genoux l’économie burkinabé. Nous faisons allusions aux deux cent familles des mains desquelles se trouvait l’économie du pays avec l’ancien régime.

Tertio : l’ancêtre récent de cette « opération dite de mains propres » a été la dissolution à l’aveuglette de tous les conseils municipaux. Nous savons tous que toutes les mairies n’étaient pas le théâtre de gestion scabreuse. En son temps des propositions pertinentes tendant à privilégier la dissolution des « mairies à problèmes » avaient été faites.

Par un retournement acrobatique qui ne s’explique pas en toute bonne logique, tous les conseils municipaux ont été dissouts « manu-militari ». Là aussi se profile la main invisible d’une nouvelle force politique que nul n’ignore. Ne disposant d’aucune mairie, cette nouvelle force politique avait toutes les bonnes raisons du monde à voir tous les conseils municipaux dissouts. Toute chose qui préparait le terrain en sa faveur. Fort malheureusement, à tort ou à dessein, le MATDS est tombé dans ce panneau…

Pour qui roule l’équipe de la transition en réalité ?

Quarto : des nominations farfelues des personnalités peu recommandables (des repris de justice, des gens de moralité douteuse, des experts en entubologie…) ont suscité la levée de boucliers au sein du peuple burkinabé, viennent rappeler les errements ou même les relations incestueuses qui existent entre l’équipe de la transition et certaines forces politiques en présence sur le terrain.

Au regard de tout ce qui précède, bon gré, mal gré on est obligé en toute conscience de déduire qu’il existe une relation coupable et incestueuse entre l’équipe de la transition et la nouvelle race de néo opposants.

Le Caucus des Cadres pour le Changement (3C)


NDLR : Le titre est des auteurs

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2 commentaires

  1. Les gens de la transition sont aussi issue du syst?me Compaore qui va juger qui? Notre r?volution ? ?t? r?cup?r? par les m?mes parce que nous avons ?t? surpris par le d?part de Blaise

  2. -Blaise est et demeurera le principal artisan de la malgouvernance d'octobre 87 ? Octobre 2014
    -certains crimes ?conomiques sont prescrits
    – ces "n?o-opposants" ont renforc? l'opposition et ils ont quitt? le navire ? temps.
    -laisser les z?l?s de la modification de l'art 37, "les gens bien" du dernier gouvernement complices par leur silence coupable se pr?senter aux ?lections revient ? dire qu'il n'y a pas eu faute,que blaise et cie avaient raison

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