Opinion – « Lorsque l’impunité entrave la liberté d’expression et d’opinion ! »

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Ceci est une analyse d’un citoyen sur la situation nationale et précisément la question de l’inclusion lors des élections.

La transition burkinabè est presque à son terme. Bientôt, nous en dresserons le bilan. Mais avant, les récents événements dans notre cher Faso, nous invitent à la réflexion. Je reviens encore à la charge sur un sujet que j’ai déjà moult fois traité : l’impunité !

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Selon le Larousse en ligne, le mot est défini comme «le fait pour quelqu’un de ne pas risquer d’être puni pour ses fautes ».

Qui a été puni pour les événements ayant conduit à la révolution du 31 Octobre 2014 ?

Le fretin ! Le menu fretin par insistance et tautologie ! On se rappelle l’initiative louable du ministre A.D. Barry. Une initiative qui avait permis l’arrestation de plus d’un pour des malversations diverses.

On se rappelle aussi les pressions qui ont été exercées jusqu’à son débarquement du gouvernement. Manifestement, il en gênait plus d’un !

Lorsqu’on se pose des questions sur la révolution d’octobre dernier, on se demande pourquoi après 11 mois de transition, les questions restent encore entières autour de la question ?

  • Les députes de l’ex-majorité ne pouvaient certainement pas tous supporter cette modification. Y a t’il eut coercition ? Y a-t-il eu corruption ?
  • Il y a tout de même eu des morts, des exfiltrations! Qui en sont les coupables ?

Le 31 Octobre, c’est à tout un système que le vaillant peuple du Burkina a dit NON ! Un système fait d’affairisme, de corruption, d’assassinats, de fraudes électorales, etc ..

Les maux sont donc connus de tous, et je refuse de croire que le gouvernement de la transition ait cherché sans trouver, les chefs d’accusation qui étaient nécessaires pour sanctionner ceux qui ont voulu bafouer notre peuple !

Qui a été jugé, condamné et pénalisé pour ces maux que nous avons décriés le 31 octobre ?

La cour constitutionnelle entre le marteau et l’enclume

Ce que la transition a failli de faire par la loi, elle a voulu rattraper par le code électoral ! D’où cette disposition du code qui fait aujourd’hui l’objet de toutes sortes d’interprétations, de contestations et nous a même valu un coup d’Etat !

Pour mieux comprendre l’argument de ceux qui demandent le rejet de la candidature de Rock M.C. Kaboré, il convient de nous rappeler l’histoire mouvementée de notre article 37 :

Rappelons-nous qui étaient aux commandes, en Janvier 1997 lorsque l’article 37 était tripatouillé pour la première fois pour faire disparaitre le terme « une fois » après le mot « rééligible ». M. Mélégué Traoré était président de l’A.N, Rock M.C Kaboré était conseiller spécial de Blaise Compaoré.

Rappelons-nous aussi certains propos tenus par ces mêmes personnes au commencement de cette deuxième tentative de modification de l’article 37 !

Si la cour considère tous les antécédents que je cite ci-haut, et se prononce en la faveur des plaignants, c’est tout l’appareil du MPP qui viendra nous crier exclusion !

Si par contre, elle considère que les accusés se sont ravisés à la dernière minute et que cela suffit, c’est bien le reste de la classe politique et bon nombre de citoyens qui en seront déçus !

En effet, qui sont les architectes du système que nous avons rejeté le 31 Octobre ?

Ont-ils jamais regretté ou même condamné les assassinats de Thomas Sankara ? Dabo Boukari ? David Ouedraogo ? Norbert Zongo ?, etc.. Se sont-ils jamais insurgés contre les crimes économiques perpétrer les 27 années ou eux avaient le pouvoir ? La révolution du 31 octobre est-elle vraiment pour eux, juste une histoire de conquête de Kossyam, comme leurs anciens amis aiment à le dire ? En fait, après avoir été dans le system 27 ans, qu’on-t-il de mal à en dire ? Qu’y changeront-ils à part Blaise Compaoré ?

Quel que soit le jugement rendu, les germes des troubles à venir seront semés !

La non-participation aux élections ne peut pas être une punition 

Un code définit les règles d’un jeu. Le code électoral définit les règles de l’élection.

Les dispositions du code ne doivent pas rentrer en contradiction avec les autres droits et devoirs du citoyen. Au Burkina, comme dans toutes les autres démocraties, la liberté d’expression et d’opinion est un droit du citoyen. Il se trouve cependant que le code électoral actuel enfreint à cette liberté ! En effet, tous les Burkinabè sont libres de grandir jusqu’à l’âge de 35 ans ! Ils sont libres de réunir leur caution par quelques moyens que ce soit ! Par contre, le code nous dit qu’ils ne sont pas libres de penser qu’une non-limitation du mandat présidentiel pourrait être une bonne chose. En particulier, pas au jour du 31 Octobre 2014 !

Une disposition particulière me dit-on pour sanctionner ceux qui ont voulu tripatouiller la constitution le 31 Octobre. Comme si le 31 Octobre était advenu en un jour ! Comme si le 31 octobre était juste à propos de l’article 37. Comme si un code électoral était fait pour punir !

Qu’ont fait ceux qui ont moins de 35 ans pour mériter d’être punis ?

Et ceux qui ne peuvent pas rassembler la caution ?

Du coup, des opposants de longues date à la modification de l’article 37, comme Gilbert Ouédraogo sont recalés parce qu’a la dernière minute ils ont changé d’avis.

Du même coup, des partisans de cette modification, semblent ne pas être recalés parce qu’ils ont changé d’avis à la dernière minute. Voyez-vous-même le paradoxe : on laisse les partisans de toujours et on ‘sanctionne’ les opposants de toujours !

Conclusion

On comprend mal comment la transition n’a pas été en mesure de nous apporter des charges accablantes contres l’ex-majorité afin d’obtenir de lourdes condamnations en justice contre ceux-là qui ont bâti et soutenu tout ce que le peuple à rejeter dans sa révolution du 31 Octobre 2014.

On comprend aussi pourquoi le raccourci de transformer un code, qui devrait juste règlementer, en une sorte de fourretout qui règlemente et sanctionne a été préféré : c’était plus facile.

Mais à force de vouloir simplifier, on semble avoir créé plus de problèmes qu’on en a résolus : Un code en contradiction avec nos libertés, un code contesté de certains, un code faillit même dans son but de sanctionner les responsables de la tentative de tripatouillage de la constitution.

Le pire, c’est qu’à quelques semaines de l’élection, on s’aperçoit que la transition n’a inquiété que le menu fretin du régime pourri que nous avons rejeté le 31 octobre 2014, pendant que les gros poissons, les architectes du système, se sont métamorphosés le temps d’une transition.

On se demande d’ailleurs, comment dans une démocratie, une sanction peut être prononcée contre un citoyen, sans même qu’aucune culpabilité ne soit prouvé à l’avance ! N’est-ce pas là un précédent dangereux ?

Le bon sens, aurait voulu que ceux qui ont enfreint la loi, soient conduits devant le juge pour y être jugé, reconnu coupable, condamné et sanctionné à la hauteur de leur forfait ! Que ceux qui seront acquittés devant le juge ait la liberté de se porter candidat quel que soit leur opinion !

Rien de cela n’a été fait ! La bête, aujourd’hui est en passe de revenir après avoir poussé une autre tête !

Seul le peuple libre du Burkina-Faso, pourra lui-même faire barrage à la confiscation de sa révolution, à travers les urnes ! La souveraineté du peuple ! Fallait-il peut-être commencer ? On aurait certainement évité certains coups auto-infligés !

Koudraogo Ouedraogo

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