Burkina : Un autre coup d’Etat est-il possible ?

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Après le putsch du 16 septembre 2015 et la résistance populaire et de l’armée qui l’a fait échouer, est-il possible qu’un coup d’Etat soit encore perpétré au Burkina Faso ? La question a été posée à l’émission spéciale consacrée à l’An I de cet évènement sur la RTB Télé, le 16 septembre 2016. La réponse est à tendance affirmative.

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Un autre coup d’Etat est-il possible au Burkina ? « Je ne mettrai pas ma main au feu », répond Luc Marius Ibriga, contrôleur général d’Etat. «C’est Malheureusement possible », ajoute Smockey, leader du Balai Citoyen.  « Le combat pour la démocratie est un combat permanent. Si vous dormez, on va vous réveiller et vous allez vous réveiller mal », renchérit Clément Sawadogo, ministre burkinabè en charge de la Fonction publique.

Cinq des six invités de l’émission spéciale de la RTB Télé consacrée à l’An I du putsch perpétré par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), ce vendredi, ont indiqué que l’éventualité d’un autre coup de force au Burkina n’est pas à écarter.

Dépolitiser l’armée et l’administration

Ils ont donc insisté sur la nécessité de tirer leçon du passé et d’œuvrer pour que les germes favorables à cette gangrène ne se développent pas. Pour cela, la majorité des intervenants a insisté sur l’obligation de réformer l’armée et de la dépolitiser.

Le Pr Luc Marius Ibriga y a ajouté l’urgence d’une dépolitisation aussi de l’administration. Voilà un large morceau de ce qu’il a dit :

« Jusqu’à présent, nous n’avons pas de réorganisation de l’armée. Elle reste en l’état. (…) Il y a toujours cette politisation de l’armée qui existe. Que l’on  veuille ou non,  (…) tous les partis politiques ont leurs antennes dans l’armée et ça pose un problème qui est celui de la dépolitisation générale de l’administration.

Tant que nous allons politiser notre administration, nous ne pourrons pas dépolitiser l’armée. Et tant qu’on ne va pas dépolitiser l’armée, nous allons aller vers des situations de frustration qui ne vont pas suivre la déontologie de l’armée et qui vont conduire à des situations où des personnes vont se dire qu’elles vont pouvoir faire un coup d’Etat ».

Sur le plan de la réforme de la Grande muette, le colonel à la retraite, Lona Charles Ouattara, député de l’UPC, parti d’opposition, estime qu’elle ne doit pas être laissée aux seules mains des militaires. « L’armée ne peut pas se restructurer », dit-il. Pour lui, il faut rédiger « un livre blanc de la défense et de la sécurité » et sa rédaction doit être confiée à toutes les composantes de la société burkinabè.

© Etat-major général des armées
© Etat-major général des armées

Pour clore sur le chapitre de l’armée, Siaka Coulibaly, acteur de la société civile, a mis le doigt sur l’absence d’une force alternative à l’armée dans les situations d’urgence. « On ne présente pas une force suffisante au-delà de l’armée, dit-il. (…) Ceux qui ont fait une révolution (octobre 2014) ont pensé qu’ils n’étaient pas en mesure de diriger eux-mêmes et qu’il faut appeler les militaires pour venir gérer la situation ».

Le vaccin contre un coup d’Etat passe aussi par une bonne gouvernance. Notamment, comme l’a dit Clément Sawadogo, par la « solution qu’on apporte aux préoccupations de la société ». Et également, ajoute Smockey, «quelque part, on ne gouverne pas par l’exemple. Il faut une gouvernance par l’exemple qui parte du haut vers le bas ». « Tant que la démocratie sociale ne sera pas véritable au Burkina Faso, on ne pourra pas dire qu’on est à l’abri d’un coup d’Etat », termine Luc Marius Ibriga.

Optimisme

Le député Bachir Ismaël Ouédraogo, du MPP, parti au pouvoir, a été le seul à garder son optimisme. Il le base sur la «maturité politique de la jeunesse burkinabè ».

Un optimisme qu’il a tenu à partager en ces termes : « Ce dont je suis certain, même si un fou se lève un jour et fait quelque chose, les garants du temple sont toujours là et je suis fier de la jeunesse du Burkina. (…) Ils sont à un niveau de compréhension tel qu’ils vont rétablir l’ordre. (…) Nous avons atteint un niveau où on ne peut plus retourner en arrière ».

Synthèse de Abdou ZOURE

Burkina24


Voir l’extrait de l’émission


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Abdou ZOURE

Abdou Zouré, journaliste à Burkina24 de 2011 à 2021. Rédacteur en chef de Burkina24 de 2014 à 2021.

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