Sécurité alimentaire et écoulement du surplus au Burkina : Le cri de cœur des petits exploitants

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Les exploitants agricoles familiaux burkinabè  dénoncent les mesures institutionnelles adoptées par l’Etat burkinabè dans le cadre de la Nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle (NASAN). Des mesures qui mettent « en péril » la sécurité alimentaire. Une situation qui ne s’arrange pas, selon Bassiaka Dao, président de la Confédération paysanne du Faso (CPF), au regard du besoin de financement (36,2%) du Plan national de développement économique et social (PNDES).

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Le constat dressé par les acteurs du monde rural burkinabè est le suivant : « La NASAN dans sa forme actuelle met en péril la sécurité alimentaire et le droit à l’alimentation des populations, notamment au Burkina Faso à majorité agriculteurs (+ de 85%) et des générations futures en compromettant les moyens de subsistance des agriculteurs familiaux au profit des multinationales et agro businessmen. Elle fait abstraction de l’exploitation familiale pourtant considérée comme tremplin de la sécurité alimentaire dans le pays ». Pour eux, la NASAN ne contribue qu’à « l’accaparement des terres au détriment de l’exploitation familiale ».

Du financement extérieur du PNDES  

Le président de la Confédération paysanne du Faso (CPF) Bassiaka Dao s’inquiète face au besoin de 36,2% du financement du PNDES contre 63,8% sur ressources propres. « Si l’Etat burkinabè met la main à la poche avec ce programme, on peut atteindre la sécurité alimentaire. Mais s’il attend que ce soit ces partenaires qui vont venir financer, ils vont financer en fonction de leurs orientations », analyse Bassiaka Dao.

Il voit à travers le besoin de financement de 36,2%, une occasion pour les multinationales d’entrer en scène et de se procurer de vastes surfaces cultivables aux dépens des petits producteurs centrés sur l’agriculture familiale, qui se verront déposséder et ce malgré leur apport dans la chaine nutritionnelle des habitants du Burkina.

« Depuis 2000, qui peut me dire, quelle est la part de ces agro businessmen dans la production au niveau national ? »,  interroge le président de la confédération paysanne. Eux, « ce sont seulement des accapareurs de terrains », dit-il.  Et avec « des mines à ciel ouvert », Bassiaka Dao a partagé son incompréhension face à l’incapacité de l’Etat à financer son programme de développement sans recourir à l’aide extérieure.

Bassiaka Dao (premier plan), président de la confédération paysanne du Faso avec à l'extrême droite les femmes rurales suivent un exposé sur la situation qui prévaut.
Bassiaka Dao (premier plan), président de la confédération paysanne du Faso avec à l’extrême droite les femmes rurales suivant un exposé sur la situation qui prévaut.

Ecoulement du stock supplémentaire sur le marché

L’indignation est lisible sur le visage de M. Dao. Il s’étonne que lui et ses collègues soient confrontés à des difficultés d’écoulement du surplus de production. Des difficultés qui n’encouragent pas à produire plus l’année d’après alors que le pays n’a pas encore atteint la sécurité alimentaire.

A l’image de la SN SOSSUCO SA « seule exploitation qu’on peut considérer comme agro businessman », les petits exploitants peinent eux-aussi à écouler leurs stocks. « En tant que petits exploitants, vous produisez des céréales, mais vous n’arrivez pas à les vendre », s’indigne le président de la CPF.

« Il y a quelque chose qui ne marche pas », dit-il. Et ce quelque chose, c’est qu’en face il y a « les corps habillés, les cantines scolaires, les hôpitaux, les maisons d’arrêt et de correction », un marché potentiel qui n’est pas à la portée des petits producteurs « parce qu’il y a une importation massive ». Et « pour que les choses changent, propose le président de la CPF, il ne faut plus que ce soit de la littérature. Il faut que ce soit réel ».

Oui Koueta

Burkina24

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Oui Koueta

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