Burkina : Attention aux passions !

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La semaine a été marquée au Burkina par la tension entre les Koglweogo et les dozo à l’Ouest et le débat suscité au sein de la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) par le projet de loi sur les libertés religieuses. Des sujets imbibés de passion qui mériteraient d’être traités avec tact.

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Deux traits communs à ces deux sujets : communautarisme et régionalisme. Ces deux termes, qui renferment des notions comme religion et ethnie, sont tabous au Burkina. Ils sont rarement abordés parce que jugés délicats et susceptibles d’aboutir à des dérapages fort dommageables.

Pourtant, avec la récurrence des évènements qui les évoquent, il faudra finir par en parler. Ce n’est pas parce qu’on ferme les yeux sur des nuages amoncelés qu’il ne va pas pleuvoir. Mais pour en parler, il faudra deux ingrédients indispensables : lucidité et responsabilité.

La passion doit être bannie à tout prix de tous ces débats, et cela, par toutes les parties. Concernant l’affaire de l’installation forcée des  Koglweogo à l’Ouest, il faudra tant pour ces derniers, avec à leur tête un certain Boukary Kaboré dit le Lion, de se convaincre que ce n’est pas par la force qu’ils aideront ces populations qu’ils semblent tant aimer, que pour les dozo de savoir que la confrontation est moins productive et sert finalement les intérêts du problème que tous les acteurs disent vouloir anéantir : l’insécurité.

C’est le cas également au niveau du projet de loi sur les libertés religieuses. La religion est une poudrière très sensible qui peut exploser à la moindre étincelle. Toute décision à son sujet doit faire l’objet d’une concertation poussée et la plus large possible pour éviter toute frustration dommageable.

Si tant est que ce projet de loi a été concocté sans avoir pris l’avis des principaux concernés, il faudra revoir la copie, car vouloir passer en force compromettrait la cohésion sociale recherchée.

Avec les tempêtes qui tourmentent déjà les Burkinabè, notamment la lutte contre la pauvreté et la hargne haineuse des terroristes, il n’y a pas de place pour se battre entre Burkinabè. Haut donc le sens de la responsabilité et bas les passions !

La Rédaction B24

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