Burkina : Réconciliation sans calcul

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Les chrétiens ont célébré la  résurrection du Christ. Ou plutôt, les Burkinabè ont fêté la Pâques. Parce que le Burkinabè n’a pas encore jugé utile de haïr son frère à la couleur de sa soutane, de son boubou ou de sa calebasse. Qu’il en soit ainsi pour des siècles et siècles. Amen !

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Cela dit, il convient de mettre le doigt sur ce qui a saturé l’atmosphère médiatique la semaine écoulée. Certes, le Premier ministre Kaba Thiéba avec sa foi pieuse en un avenir meilleur pour le Burkina, a fait parler de lui, mais la Coalition pour la démocratie n’a pas réconcilié sur le supposé « pardon » de Blaise Compaoré.

Au-delà de savoir si ce sont les Burkinabè qui doivent pardonner Blaise Compaoré pour la mort de leurs compatriotes, pour leur avoir fait perdre trois ans de leurs efforts vers le développement ou si c’est plutôt l’ancien Chef d’Etat qui doit excuser son peuple pour l’avoir humilié en plein midi (à qui la faute ?), peut-être qu’il faudrait garder à l’esprit certains éléments assez importants.

Sans prétendre donner des leçons ou détenir le don de l’omniscience, il faudrait retenir que le pardon et la réconciliation nationale ne sont pas des choses qui s’obtiennent par la force, la roublardise ou des calculs mathématiques. Le faire, c’est comme couvrir une plaie avec sa main. La plaie n’est certes plus visible, mais est-elle guérie pour autant ?

Les expériences du passé devraient servir de leçon. La Journée du pardon a brillé de mille colombes blanches à l’époque de sa célébration. Mais où sont ses effets aujourd’hui ?

La Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER) poursuit une noble ambition. Réconcilier ou se réconcilier avec ses frères est louable. Mais attention à la méthode et aux éventuels objectifs cachés. Les projecteurs de la méfiance sont braqués sur ses membres. Au moindre soupçon de volonté de leur part d’une belle roulade dans la farine de leurs prochains et Gilbert Ouédraogo et compagnie deviendront de beaux prêcheurs, avec des prêches qui retentiront dans un vide désertique. Si ce n’est que ça…

L’histoire du Burkina a été souillée par le sang, qui a giclé par la faute de la main des hommes politiques. Tant que la vérité, portée par le bras de la Justice, n’éclatera pas sur l’entièreté de ces crimes, le pardon pourra être décrété sur du papier doré mais le magma de la souffrance stocké dans le cœur des victimes ne sera jamais éteint. Réconciliation d’accord, mais sans les calculs et autres subterfuges politiques. Et cela vaut pour tout le monde.

La Rédaction

 

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