Grogne à la Police : « On veut faire la lumière et les gens s’excitent. Ils cherchent quoi ? » (Simon Compaoré)

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La lettre des délégués des éléments du Groupement du Camp CRS lui demandant une rencontre « dans un bref délai, car très urgent » lui est parvenue, le samedi 15 avril 2017. Le porteur de la lettre a tellement insisté qu’il a décidé de recevoir les demandeurs de l’audience, le jour de la Pâques, le dimanche 16 avril 2017 chez lui, sur la terrasse de son père, après la messe, à 13h. C’est en ces termes que Simon Compaoré explique les circonstances dans lesquelles il a reçu des éléments de la police nationale.

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Le mardi 18 avril 2017, à 6h 00, une équipe de Burkina 24 était dans les locaux du ministre de la sécurité, Simon Compaoré. Le rendez-vous avait été pris pour une réaction face à la menace de grève annoncée par des éléments de la Police, notamment des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) pour ce mardi même.

Un groupe de ces éléments avait rencontré Simon Compaoré le dimanche 16 avril, jour de la Pâques pour exposer leur mécontentement face à la gestion opaque des contrats de sécurité avec les sociétés privées et minières. Le ministre de la sécurité nous raconte qu’il avait déjà rencontré les mêmes « jeunes » avec leurs supérieurs hiérarchiques pour discuter du même problème, lorsqu’ils avaient refusé d’assurer l’escorte de fourgons d’une société minière. « Je ne fais pas les choses en cachette. C’est la transparence », ajoute le ministre.

Lors de sa rencontre avec la délégation des policiers chez lui, les revendications étaient, selon le ministre, l’éviction du directeur de la police dans les 48 heures  qui suivent et la transparence dans les services payés, notamment, les contrats de sécurité avec les services privés. Simon Compaoré affirme avoir marqué un étonnement avant d’avancer ceci : « ni vous ni moi avions nommé ce directeur général ».


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Et à Simon Compaoré de commenter : « Quel ministre vous avez vu, dans cette simplicité-là, venir s’asseoir à côté de vous comme ça, sur la petite terrasse de son père, un dimanche de Pâques ? ». Le ministre explique que c’est au regard du caractère de la demande, « dans un bref délai, car très urgent », qu’il a accordé l’audience dans ces conditions : jour de fête et chez lui.

Services payés à la police : « Il y a un décret qu’on prépare »

« Pour ce qui concerne les services payés, j’ai pris des décisions : à compter du 1er avril (2017), plus de prélèvement dans les services payés, parce qu’il y a un décret qu’on prépare, pas seulement à la police, mais aussi à la gendarmerie. Mais en attendant, j’ai instruit l’inspecteur général des services d’envoyer des inspecteurs dans les 13 régions pour faire le point des services payés.

A l’heure où je vous parle, les gens sont en train de faire le travail dans les directions régionales de la police. A la fin, devant une assemblée composée et des responsables de la Police, et des représentants de la base se fera pour restituer publiquement (le travail). J’ai dit ça à ces jeunes-là. Pour la mauvaise gestion, si vous avez des éléments de preuves, versez ! Je vais mettre ça entre les mains de l’inspecteur général des services.

Vous à ma place, vous feriez quoi, après avoir fait une réunion directe entre eux et leurs responsables ? J’ai rencontré même le syndicat (de la Police) et j’ai été très clair (…) Le document qu’on prépare-là, on va envoyer un exemplaire à l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE/LC), au Président du Faso et au Premier ministre pour compte rendu ».

Simon Compaoré, ministre de la sécurité, le 18 avril 2017

Le ministre de la sécurité, en annonçant qu’une mission est en travail dans les 13 régions pour faire le point des services payés, a fait appeler l’inspecteur général des services, Saïdou Zetiyenga qui a confirmé séance tenante que 7 équipes sont sorties. « Nous avons couvert 10 régions, dit-il, il reste 3 régions, le centre-sud, le Sud-ouest et le centre ». D’autres instructions auraient été  données par rapport au compte 49, sans en dire plus sur ce dernier point (le compte 49 serait un compte à la Police où l’argent des contraventions est reversé, NDLR). Les 7 équipes sont depuis 18 jours, sur le terrain.

Le ministre de la sécurité, pour revenir sur sa rencontre avec les délégués des éléments du Groupement du Camp CRS explique que ceux-ci lui ont « manqué du respect à la maison, dans leurs propos (…) On dirait que je suis leur copain. C’est eux qui m’ont manqué du respect et moi j’ai été correct en leur donnant des informations sur ce qui est en train d’être fait. On veut faire la lumière et les gens s’excitent. Ils cherchent quoi ? ».

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Alors que nous étions en entretien avec le ministre de sécurité, une information nous parvenait faisant état d’un sit-in d’éléments de la police devant les locaux du Groupement des compagnies républicaines de sécurité (GCRS) à Ouagadougou. Alors, il a été demandé au ministre quelles mesures compte-t-il prendre et voici sa réplique : « ce que vous voulez, je ne vais pas vous donner (…) Ce sont les chefs qui vont gérer. Si quelqu’un ne veut pas travailler, on en tirera toutes les conséquences ».

Le ministre de la sécurité n’exclut pas une main basse, « une manipulation », mais dit-il, « celui qui manipule va remonter comme l’huile remonte à la surface de l’eau ».  

Ignace Ismaël NABOLE

Burkina 24

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Ignace Ismaël NABOLE

Journaliste reporter d'images (JRI).

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4 commentaires

  1. Les corps habillés ont une particularité remarquable qui est l’attachement à la discipline et à l’obéissance vis-à vis de la hiérarchie. Il importe que la jeune génération d’hommes de tenue s’emploie à respecter ces valeurs cardinales qui ont toujours fait la noblesse de ce métier. Si les hommes de tenue ont des revendications légitimes, ils peuvent les soumettre d’abord discrètement aux autorités et ensuite publiquement si cela peut aider les autorités à apporter des réponses adéquates à leurs doléances. Cependant, toutes ces procédures doivent se mener dans la courtoisie. Des policiers expriment des griefs contre certains de leurs supérieurs relatifs à des primes pour des services privés payants. Ils estiment être payés en monnaie de singe par rapport à la consistance des contrats conclus entre leurs supérieurs et les sociétés privées (banques, assurances, hôtels) sécurisées par des agents publics de police. Le ministre d’Etat en charge de la sécurité, Simon Compaoré qui a, en toute humilité ,rencontré les policiers frondeurs, leur a rappelé la nécessité de concilier leurs revendications avec l’accomplissement normal des missions qui leur sont confiées pour éviter d’être sous le coup des procédures disciplinaires de désertion ou d’abandon de service. Le ministre par mesure de jurisprudence, a fait savoir aux policiers qu’il attend le rapport circonstancié sur cette situation de revendication avant de prendre les décisions idoines. C’est ainsi que les choses doivent se faire dans un état républicain où il faut éviter des atteintes aux droits et devoirs des citoyens. Les policiers ont outrepassé leurs prérogatives en exigeant la démission dans des délais précis de certains de leurs supérieurs. Ils se doivent de respecter la réciprocité de la courtoisie dont le ministre de la sécurité a fait preuve à leur égard. Alors, au travail policiers en attendant la suite du rapport qui sera soumis au ministre pour décision à prendre.

  2. Juste pour rappeler Mr le ministre pour plus d’humilité dans ses paroles. Sachez qu’un serviteur du peuple Burkinabè et pas plus. Remettez vous un peu de votre vanité et revenez un sur terre. Vous n’êtes que poussiere. Sui vant votre demarche et vos propres quant au denoument de la situation, ils n’ont peut être pas raison, mais vous, vous manquez beaucoup de sagesse dans votre façon de parler.

  3. Encore la théorie du complot!Quand Est-ce allez-vous vous assumer à la fin?

  4. MONSIEUR LE MINISTRE PREND TES RESPONSABILITÉS EN METTANT QUELQUES UNS AU CHÔMAGE, SA LES AIDERA.

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