Bayard Afrique : Fin de mission pour Moudjibath Daouda-Koudjo

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D’abord en France en tant que rédactrice engagée à l’ouverture de Planète Enfants en 1998, puis en Afrique, au Bénin, comme Rédactrice en chef adjointe, Rédactrice en chef de Planète Parents, et enfin Ouaga en 2013, cela fait maintenant près de 20 ans que Moudjibath Daouda-Koudjo exerce à Bayard Afrique. La désormais ancienne rédactrice en chef des magazines jeunesse de Bayard Afrique quitte la boite. Nous lui avons tendu le micro le 19 mai 2017 et elle partage son expérience.  

Vous avez pendant 4 ans été rédactrice en chef des magazines jeunesse de Bayard Afrique. Qu’est-ce qui explique aujourd’hui votre départ ?

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Moudjibath Daouda-Koudjo (MDK) : Simplement la fin d’une période comme il en existe en permanence dans nos vies. Le temps était arrivé pour moi de prendre le large, et coïncidence heureuse ou malheureuse, Bayard prenait au même moment des orientations stratégiques qui ne correspondent pas à mes convictions personnelles. Bref, ça paraît peut-être un petit peu bizarre, mais c’est ainsi.

Mais je constate que vous comptez seulement ces quatre dernières années au Burkina Faso. Pour être plus juste, considérez 20 années de travail au service des magazines Planète. D’abord en France en tant que rédactrice engagée à l’ouverture de Planète Enfants en 1998, puis en Afrique, au Bénin, comme Rédactrice en chef adjointe, Rédactrice en chef de Planète Parents, Chargée des partenariats avec les institutions, Chargée de la communication, Conseillère éditoriale, Permanente du Bureau Afrique à Cotonou avec mandat sur l’Afrique de l’ouest et l’Afrique centrale, et enfin Ouaga en 2013.

Quels objectifs vous vous étiez fixée dès votre prise de fonction en 2013 ?

MDK : Déjà, réussir à tenir la longue liste des objectifs listés dans mon cahier de charges contractuel ! Je suis arrivée à un moment où l’entreprise était en restriction budgétaire. Il a fallu faire aussi bien qu’avant, sinon plus, avec près de 70% de budget en moins. Et nous l’avons fait. C’est le moment de remercier tous les collaborateurs, rédacteurs, journalistes, photographes, illustrateurs qui ont accepté de rester, car certains ont carrément refusé.  

Les autres ont continué à travailler avec nous parce qu’ils n’avaient pas perdu la foi en ce projet des Planète né en 1993. Après, c’était la routine en quelque sorte : faire un contenu qui respecte les demandes et les besoins des lecteurs en conformité avec les lignes éditoriales définies ; maintenir l’originalité et le respect des différents lectorats locaux étant donné que les magazines sont diffusés dans plusieurs pays ; et aussi tenir les calendriers de réalisation éditorial et de fabrication.

Quelles ont été alors vos réussites, du point de vue éditorial surtout ?

MDK : Le seul fait d’avoir été à la fois et en même temps la rédactrice en chef de trois magazines destinés à des cibles bien précis et différents est une chose dont je m’enorgueillis personnellement. A dire vrai, lorsqu’on m’a demandé en 2013 de prendre la tête de Planète Jeunes et Planète Enfants, et bien que j’adore les défis, je me suis demandée si je pouvais réussir ce challenge.

Heureusement que j’ai eu en face une équipe décidée à aller aussi loin que je pouvais la pousser ! Il nous a fallu nous mouiller le maillot, passer des nuits blanches, travailler les week-ends, tard le soir… mais nous y sommes arrivés et chacun d’entre nous peut être fier de son travail sur les Planète. J’en profite pour leur dire merci à eux tous. Nous avons tous grandi en travaillant ensemble comme nous l’avons fait.

En plus de ces deux magazines dont j’ai conduit les destinées éditoriales, j’ai mis en place, avec l’appui technique de maquettistes spécialisés, des collections de produits littéraires en version numérique : des livres de jeunesse avec des formules lecture et/ou audio de récits, de contes, de bandes dessinées et même de photos romans. C’était une expérience formidable, beaucoup de choses à découvrir et à inventer en même temps… Il reste à Bayard Afrique à prendre la suite en mettant ces produits sur le marché selon sa propre programmation.

Le dernier produit sur lequel j’ai travaillé, c’est la création d’un nouveau titre en 2014, Planète J’aime Lire, qui est un magazine destiné à une cible plus jeune, les 3 à 7 ans. L’idée première était de s’inspirer de la longue expérience de Bayard Presse, la maison mère en France, dans le domaine de la presse pour tous les âges et en particulier pour les tout jeunes enfants, pour offrir à nos enfants qui ne savent pas encore lire, un produit qui les rassemble eux et leurs parents, autour d’un moment de partage, de lecture et de découverte. Nous avons essayé d’apporter une touche africaine forte à ce magazine, nous y avons impliqué les parents qui étaient présents dans tous les numéros, et je pense que l’habitude commence à s’installer…

Avez-vous connu des échecs ?

MDK : Ah ça, c’est une question que vous devriez poser à mes… ennemis ! (Rires) Je fais des erreurs comme tout le monde, mais j’ai toujours vu les échecs comme des escaliers pour aller plus loin et faire mieux. Pour en revenir aux Planète si tel est l’objet de votre question, je considère l’arrêt de la publication de Planète Jeunes comme un échec stratégique. Mais ce ne sont pas les rédactions qui décident… Pour ce qui concerne le rédactionnel et l’éditorial, je n’ai pas encore rencontré un seul lecteur, ou parent de lecteur, ou ancien lecteur qui ait déclaré que ces magazines ne lui apportaient rien. Alors…

Que deviennent les magazines après vous ?

MDK : Les magazines auront leur propre vie, et j’aurai la mienne. C’est ce qui arrive toujours quand une personne s’en va. Moi-même j’ai remplacé d’autres personnes à ce poste. Cela dit, à l’heure où je vous parle, je ne suis pas capable de dire sous quelle forme, avec qui et où les « Planète » vont continuer. Ni même s’ils vont continuer. Mais cela relève entièrement de la responsabilité et des prérogatives de mon ancien employeur.

Je ne me lave pas les mains du sort de ces magazines que j’ai accompagné pendant tant d’années avec le cœur et la sueur… mais désormais, ceci est une autre histoire. Ce qui est certain, c’est que nos enfants dans nos pays ont besoin d’être accompagnés et bien accompagnés dans leur amour pour la lecture, dans leur éducation et dans leur découverte du monde. Nous avons bien des choses à faire encore pour les accompagner à bien grandir et se construire une personnalité bien assise sur ses racines.

Quels sont vos projets ?

MDK : Ah, les projets, les projets ! Ma tête fourmille de mille projets ! Mais je vais sagement commencer par ce que j’avais déjà prévu de faire en 2013 avant d’être appelée au Burkina Faso : voler de mes propres ailes. Vous savez, au bout de 20 ans dans la même entreprise, certes à des postes différents, si on n’est pas capable d’entreprendre soi-même, alors on n’a rien appris.

Moi j’ai appris énormément de choses dans le secteur de la presse et du livre de jeunesse, du développement de la lecture, de l’éducation, des cultures africaines, de la jeunesse d’un continent qui bouge mais surtout des nouvelles demandes d’une Afrique debout qui veut savoir d’où elle vient pour décider elle-même où elle veut aller…

Et s’il y a au moins une chose que ces quatre années au Burkina m’ont apporté, c’est de savoir à quel point nous sommes capables d’aller loin quand nous savons rêver juste et que nous savons ce que nous valons. Je capitalise donc 20 années d’expérience dans ce domaine que je ne quitte pas. Pour aujourd’hui, je ne vous en dis pas plus mais je vous donne rendez-vous très bientôt pour une nouvelle aventure professionnelle !

Burkina 24

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