La nuit du Faso Dan Fani: Pari tenu pour la troisième édition dans l’hexagone

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Ce samedi 3 juin 2017 s ’est tenue à l’Espace Noisy-le-Sec en Ile de France, la 3è édition de la Nuit du Faso Dan Fani. Placée sous le patronage du ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Tahirou Barry, la soirée a tenu toute ses promesses, en hommage au tissu traditionnel.

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Ce sont au total six stylistes qui ont donné à voir de leurs talents. Alliant tradition et modernité, mais surtout, tâchant de donner une touche de mondialisation à leurs œuvres, dans l’esprit de conquérir le marché, les créateurs burkinabè ont simplement émerveillé le public qui a fait le déplacement.

Yannick Barro (Collection Coba Barro), Mamy Sore (collection Winninga ou Soleil) Sorobis (collection Saponé) Angely’s confection (collection Eclosion), Ymar Mode (collection Boulgou), Georges de Baziri (collection Espoir). Coupe fois féminine ou masculine, tenue de soirée, de mariage ou de détente, le savoir-faire des stylistes, mais surtout, la meilleure maîtrise des techniques fines de tissage renseignent sur le bel avenir du tissu traditionnel burkinabè, voir africain.

A la tribune de cette troisième édition, le Ministre Tahirou Barry a souligné à quel point son département et partant, le gouvernement du Burkina Faso adhère à l’esprit de la nuit du Faso Dan Fani, et rappelé que le Pays des Hommes Intègres, premier producteur de coton en Afrique, se doit de maîtriser les chaines de valeur de la filière. Après la récolte, le tissage, la valeur ajoutée que constitue sa transformation par le secteur du vêtement devrait permettre substantiellement de créer de meilleures richesses.

Au-delà de la passion, et du métier, le travail du textile africain est un engagement. Etabli à Atlanta, Sorogo Issa s’inscrit dans cette logique. « Je crois en la possibilité que nous stylistes avons de promouvoir le marché du textile africain, et de le mettre en valeur. C’est le sens de mon engagement depuis 1986, quand, déjà, le capitaine Thomas Sankara m’encourageait à persévérer dans le mannequinat du Faso Dan Fani. Aujourd’hui, depuis les Etats-Unis, j’essaie de porter la vision de Thomas Sankara », dit-il.  Sa collection, Saponé, faites de vestes s’inspirant de la coupe traditionnelle, que vient relever l’emblématique coiffe de la région de Saponé, le chapeau de paille conique, a émerveillé le public de l’espace Noisy-le-Sec.

Robes de soirées, veste classiques et tendance, tel a été le créneau de Yannick Barro, basé à Paris, qui fait une alliance tissu européen, Wax et Dan Fani à travers sa collection « Coba Barro ». Quant à Angelys Confection, basée à Bordeaux, comme pour dire « c’est le moment », elle a présenté sa collection « Eclosion ». Même tendance, chez presque tous les stylistes. Ymar Mode s’est laissée inspirer par son terroir du Boulgou, à travers une collection éponyme, tandis que le doyen Georges de Baziri est resté égal à lui-même, à travers sa coupe et sa marque GX 226. De l’un à l’autre créateur ou créatrice, on essaie de faire un mélange, d’allier créativité, originalité et besoin de conquérir le monde et le marché.

Inscrire une manifestation comme la Nuit du Faso Dan Fani dans une logique, certes culturelle, mais économique. Tel devrait être le tempo des organisateurs. Du cultivateur aux tisseuses, des teinturières aux stylistes créateurs, il y a plusieurs enjeux qui doivent mobiliser. Des progrès sont accomplis depuis des années, reconnait Alimata Salembéré, ancien ministre de la culture au Burkina Faso. « Au départ, le tissage n’était pas bien réussi. Aujourd’hui, nous voyons qu’il y a du progrès, et surtout de la qualité. Mais il faut permettre d’exporter, il ne faut pas que cela reste à l’état de culture et d’art. Il faut que ça devienne de l’économie », dira-t-elle. Comment y parvenir, telle est la quadrature, depuis des années que le textile africain cherche sa place dans le concert mondial de la mode et du vêtement. Au-delà de la simple nuit, les organisateurs du bord de la Seine, regroupés au sein de l’Association des Créateurs du Burkina Faso (ACBF) devraient s’atteler à donner un contenu réflexif et fédérateur à leur initiative, qui ne manquera pas d’intéresser d’autres acteurs burkinabè, de la sous-région, du continent et du secteur des industries culturelles et textiles.

Aux rythmes endiablés de Shanny Bess Perso, de Biba Ouassin, Daisy Frank Siambo, aux sonorités envoûtantes de Tall Mountaga ou de l’immense Floby, le public, venu nombreux, est reparti visiblement satisfait. Et que dire, quand le chansonnier Zougnazaguemda met presque toute la salle debout.

Mais il faudra aller plus loin que le récréatif, pour que la Nuit du Faso Dan Fani ne soit pas qu’une manifestation « ethnique » ou de solidarité rassemblant Burkinabè et amis du Burkina Faso, de France et d’ailleurs, mais un tremplin de conquête de marché. Et pour cela, aucune contribution ne devrait être de trop, tant de la part des sponsors, que des partenaires à la réflexion, et à l’organisation.

A. BAMBARA

AmbabfParis

 

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