Malnutrition au Burkina : Incursion dans la région de l’Est

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Au Burkina Faso, en matière de lutte contre la malnutrition, la région de l’Est revient de loin. Pour preuve, de 2012 à 2016, le taux de prévalence de la malnutrition est passé de 44,8 % à 34,6 % pour ce qui concerne la malnutrition aigüe, de 33,7 % à 25,7% pour celle chronique et de 12,6% à 8,6 % pour ce qui est de l’insuffisance pondérale. Mais toujours est-il qu’en 2017, la malnutrition reste l’une des principales causes d’hospitalisation et de mortalité dans la région.

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« Une jeune dame, si elle est malnutrie pendant qu’elle est bébé, elle peut devenir grande et ne pas avoir d’enfants ». Cet exemple donné par Dr Salif Sankara, Directeur régional de la santé de l’Est, illustre à souhait les dangers que revêt la malnutrition, en sus des cas de décès. Burkina 24, sur invitation du réseau Initiative des journalistes africains pour la coopération et le développement (IJACOD) a séjourné les 12 et 13 décembre 2017 dans la région de l’Est pour constater les efforts de lutte contre la malnutrition.

Tout comme la région de l’Est, les autres parties du Burkina Faso sont affectées à la fois par le problème de malnutrition aigüe, du retard de croissance et de l’anémie chez les enfants. Même si une amélioration de la situation nutritionnelle au pays est remarquée, le constat reste toujours préoccupant dans certaines régions où les prévalences de la malnutrition chronique sont au-dessus du seuil critique selon la classification de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui est de 30%. 

« Il n’y a pas développement possible sans une bonne nutrition »

Particulièrement dans la région de l’Est, l’une des structures luttant contre la malnutrition est le Groupe de recherche et d’échange technologique (GRET) avec trois domaines d’intervention : la Communication pour le changement de comportement (CCC), l’appui au système de santé dans le cadre des dépistages communautaires et la promotion des aliments fortifiés (farine infantile). Ces actions entrent dans le cadre du projet lutte contre la malnutrition au Burkina Faso dans la région de l’Est qui cible 62.799 femmes enceintes et 84.122 couples mères/enfants âgées de 0-23 mois.

Ces trois domaines sont déclinés en projet d’appui des mères d’enfants de moins de deux ans (un cash de 12.000f CFA pour l’élevage de poulets) afin d’améliorer la diversité alimentaire, l’appui à la production de la patate douce à chère orange et l’appui au micro-jardin et tout cela, avec l’aide financière de l’UNICEF à hauteur de plus de 200 millions de F CFA, explique Adama Bayili, Coordonnateur du GRET dans le Gourma.

Sur le terrain, les impacts de ces projets sont visibles selon les bénéficiaires, les responsables administratifs et le personnel soignant. Une des bénéficiaires qui a été sensible aux communications pour le changement de comportement, Mariam Ouoba/Tiendrebeogo, dont la fille a « échappé à la mort » grâce au suivi des agents de santé, témoigne :

Mariam Ouoba/Tiendrebeogo a sauvé sa fille 

https://www.youtube.com/watch?v=f6BRr-dGO7E

Burkina 24

Dans cette lutte, plusieurs acteurs interviennent dans la région de l’Est en matière d’activités de communication à l’endroit des populations, de production alimentaire pour accompagner la bonne nutrition et de processus de prise en charge des personnes dépistées malnutries. Selon le Dr Salif Sankara, Directeur régional de la santé de l’Est, avec les efforts des cinq dernières années, « la situation est en train de s’améliorer significativement ». Toute chose salutaire puisque dit-il, « il n’y a pas développement possible sans une bonne nutrition ».

En prévention à la malnutrition, des actions sont menées avec les femmes sur le terrain, mais aussi avec les hommes pour une compréhension égale des enjeux de la lutte afin d’améliorer l’état nutritionnel des femmes et des enfants. Dans cette veine, Bolané Thiombiano, mère, est l’une des bénéficiaires du projet poulet de GRET. Avec son cash reçu il y a de cela neuf mois, elle a pu avoir 4 poulets. Actuellement, son entreprise compte près de 30 têtes.

Adama Bayili et Bolané Thiombiano – © Burkina 24

« J’ai vendu sept coqs pour l’achat des habits de Noël de mes enfants. Aussi, j’en prélève pour faire de la soupe pour mon enfant de moins de deux ans. Je suis très contente du projet », explique Bolané Thiombiano qui, en sus des poulets, demande l’octroi de ruminants pour améliorer la qualité des plats servis à ses enfants. De l’ingérence des chefs de famille dans le petit élevage, Adama Bayili Coordonnateur du GRET dans le Gourma indique que les hommes « ont compris [et] ont peur d’y toucher ». Ces derniers ont été sensibilisés via des dialogues communautaires et même si envie leur en prenait, « il faut négocier », relate Mme Thiombiano.

Mais malgré les multiples interventions des ONG dans la région de l’Est, certaines difficultés demeurent. Celles-ci sont liées aux aspects de changement de comportement. Dr Abdoulaye Yaméogo, médecin chef du district sanitaire de Fada et Dr Salif Sankara, Directeur régional de la santé de l’Est en disent plus dans cette vidéo :

«Certains pensent que la femme enceinte ne doit pas manger des œufs»

Burkina 24

Le réseau Initiative des journalistes africains pour la coopération et le développement (IJACOD) qui axe ses actions sur la promotion et la protection des droits de l’Enfant s’est dit satisfait des actions menées par le GRET qui a bénéficié des financements de l’UNICEF.

Ignace Ismaël NABOLE

Burkina 24

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Ignace Ismaël NABOLE

Journaliste reporter d'images (JRI).

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