Tribune : « Nous assistons à une « seconde mort de Salifou Nébié » exécutée par ses confrères »

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Ceci est une déclaration du Collectif Justice pour Salifou Nébié quatre ans après l’assassinat du juge constitutionnel.

Les Burkinabè se rappellent que le 24 mai 2014, alors que le débat était animé, vif et passionné sur la modification de l’article 37 de la Constitution pour permettre à Blaise Compaoré de continuer à se présenter à la magistrature suprême, le juge constitutionnel Salifou Nébié fut lâchement et cruellement assassiné et le corps sans vie abandonné aux environs de 20h sur la bretelle de Kalkuidigui à Saponé. C’était le tout dernier crime ignoble perpétré sous le régime de Compaoré.

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Un rapport d’examen présenté par des médecins Burkinabè appuyé par une IRM (Imagerie par Résonnance Magnétique) avait conclu à un homicide volontaire. En contradiction à ce premier rapport un médecin légiste français qui avait pratiqué une autopsie sur la victime dans des conditions obscures et non règlementaires avait conclu de façon partiale et tendancieuse que le juge Nébié était mort dans un accident routier.

Le Collectif Justice pour Salifou Nébié constitué au lendemain de cet assassinat et regroupant des organisations de la société civile de défense et de promotion des droits humains et de la justice avait dénoncé sans ambages ce rapport d’autopsie fait possiblement aux ordres.

Notre Collectif avait nourri un profond espoir que cette affaire aboutirait plus ou moins rapidement au plan judiciaire pas seulement pour le fait que la victime était un magistrat émérite mais aussi et surtout au regard du contexte post-insurrection et de ce que nous avions pu comprendre de l’évolution du dossier de source judiciaire digne de foi. Hélas ! Force, nous est donnée de constater avec amertume que quatre années après cet homicide, rien n’a bougé au plan judiciaire. Nous assistons à une « seconde mort de Salifou Nébié » exécutée cette fois-ci par ses propres confrères. En effet après les larmes de crocodile versées çà et là par certains de ses collègues, le dossier Salifou Nébié est en train d’être enterré de plus belle.

Depuis la disparition brutale et énigmatique en décembre 2015 du juge Théophile Nana qui avait premièrement en charge l’instruction de l’affaire, aucune évolution notable n’est enregistrée.

Notre Collectif demeure perplexe face à ce manque de volonté des confrères de Salifou Nébié de faire aboutir l’affaire.

Notre Collectif continue de rendre hommage et de saluer la mémoire de l’illustre disparu.

Dans le but de perpétuer la mémoire de l’illustre juge constitutionnel, notre Collectif envisage de faire un plaidoyer auprès du Gouvernement pour que le palais de justice de Léo soit rebaptisé « Palais de justice Salifou Nébié ». De même nous plaiderons auprès des autorités municipales de Ouagadougou et de Léo pour qu’une rue porte le nom de Salifou Nébié dans chacune des deux villes.

En sa mémoire, nous déposerons une gerbe sur sa tombe le 24 mai à partir de 8h au cimetière municipal de Gounghin. Nous organisons un tournoi inter-lycées à Léo du 22 au 24 mai. De concert avec la famille Nébié un « doua » sera organisé incessamment à Léo.

Notre Collectif invite le public, les organisations de la société civile et singulièrement les organisations de défense des droits humains, les parents, connaissances et amis du juge Salifou Nébié ainsi que la presse à ces différentes manifestations.

Fait à Ouagadougou le 21 mai 2018

Le Collectif Justice pour Salifou Nébié

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Un commentaire

  1. Bien n’est ce pas lui qui a assisté au procès de condamnation Lengani et Henry Zongo? N’est ce pas lui qui disait en 98 que pourquoi la mort d’un petit journaliste va mettre tout un pays en émoi? Mais hélas un « grand juge » est mort et personne n’est sorti.

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