Enfance volée : Le Burkina stagne à la 165ème place

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Le Burkina Faso avec ses quelques avancées notées dans le rapport, « Les nombreux visages de l’exclusion » de l’organisation Save the Children, n’a pas bougé d’un cran et demeure ainsi à son rang de 165ème sur 175 pays de l’année dernière.

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« L’enfance est une période qui doit être consacrée à grandir, à apprendre, à jouer en toute sécurité » et « les enfants doivent être entourés d’amour, d’attention et de protection pour pouvoir jouir pleinement de leur potentiel », caricature Emilie Fernandes, directrice pays de Save The Children Burkina Faso. Cet état, seul Singapour en première place suivi de la Slovénie l’ont réalisé, selon le deuxième indice de privation de l’enfance annuel.

Les dernières places dont huit (08) des dix (10) sont occupées par des pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre dont le dernier est le Niger.  A l’inverse des premiers en tête de liste, certains pays dont le Burkina 165ème pour n’avoir pas atteint l’état désiré, ont des enfants dont le nombre est à déduire de l’effectif de 1,2 milliards d’enfants (soit plus des enfants du monde) qui risquent de sortir prématurément de l’enfance à cause de la pauvreté, des conflits et des discriminations faites aux filles.

19 points de plus mais toujours 165ème sur 175

Le rapport examine de près les éléments qui privent ces enfants de leur enfance et qui les empêchent d’exploiter leur plein potentiel. Ce sont des indicateurs tels que le taux de malnutrition, de malnutrition, de mariage précoce, de déscolarisation, de travail des enfants, de grossesses précoces, les déplacements provoqués par les conflits et les violences extrêmes que sont les homicides.

L’indice révèle une « situation générale apparemment plus favorable pour les enfants » que l’an dernier dans 95 pays sur 175. C’est certes « une bonne nouvelle qui prouve que les investissements et les politiques portent leur fruit en améliorant le sort de nombreux enfants », note Emilie Fernandes. Cependant relève-t-elle, « il (indice ndlr) montre aussi que les progrès ne sont pas assez rapides pour dire que la situation s’est vraiment améliorer, il y a encore une quarantaine de pays qui ont vu leur score  décroître ».

Selon les données obtenues, la région de l’Afrique de l’Ouest et Centrale regroupe la moitié des pays touchés par les trois menaces qui pèsent sur l’enfance de plus d’un tiers de ces enfants. Ainsi, six enfants sur dix soit 57% des enfants dans la région sont exposés à un risque extrême d’être privés de leur enfance.

« Ces chiffres sont quand même encore alarmants. Cela montre les graves menaces qui pèsent sur l’enfance », déplore Emilie Fernandes. Avec son score de 560 points sur 1 000, même avec son indice qui a connu une augmentation de 19 points, le Burkina demeure à sa place de 165ème sur 175 pays.

Les indicateurs autour desquels il y a eu des améliorations concernent le taux de malnutrition, celui de la mortalité infantile qui a « légèrement diminué » et qui tourne autour de 8,5% soit 85 points sur 1 000. « Donc les chiffres sont encore très élevés », a commenté Emilie Fernandes. Le taux de déscolarisation est lui de 40,1% dans une région où le taux de déscolarisation est plus important du monde soit plus 30%.

Un cycle positif s’instaure dès lors qu’on repousse l’âge du mariage.

Les trois menaces

Avec un milliard d’enfants vivants dans des pays frappés par la pauvreté (menace 1), cet état constitue un obstacle majeur à la survie et à l’épanouissement des enfants, qui ne vivent pas la pauvreté de la même manière que les adultes. Dans le rapport, « la pauvreté chez les enfants a été décrite plus précisément comme ’une privation des ressources matérielles, spirituelles et émotionnelles dont ont besoin les enfants pour survivre, se développer et s’épanouir, les privant de toute possibilité de jouir de leurs droits, d’exploiter pleinement leur potentiel ou de participer entièrement et à part égale à la société’».

La menace 2 traite de la situation de conflits qui touche au moins 240 millions d’enfants. La menace 3 est celle de la discrimination à l’égard des filles. Il est  estimé à 575 millions le nombre de filles vivant dans des pays où règne la discrimination sexiste, situation qui laisse « moins de chances aux filles pauvres et marginalisées de bénéficier des progrès ».

Pour le cas du Burkina, les chiffres font état de 31% des enfants des adolescentes qui sont actuellement mariées dont 52% des femmes l’ont été avant l’âge de 18 et 10% avant l’âge de 15 ans. Le taux de grossesses précoces (entre 15 et 19 ans) est lui de 10,7% et le taux de travail des enfants est supérieur à 39%.

Pour qu’aucun enfant ne soit oublié

La directrice pays de Save the Children, organisation pour laquelle le cas du mariage des enfants est « une thématique transversale » s’est attardée sur ce « cas de violation des droits des enfants » qui a des conséquences sur la santé, sur l’éducation, sur le bien-être psycho social de l’enfant, de ses capacités à jouer, à se développer dans de bonnes circonstances.

A l’inverse, observe Emilie Fernandes, « un cycle positif s’instaure dès lors qu’on repousse l’âge du mariage. Les jeunes filles peuvent terminer leurs études, se marier plus tard, avoir leurs enfants plus tard et des enfants en meilleure santé, des enfants sûrement moins nombreux que si elles avaient commencé à avoir des enfants beaucoup plus tôt ».

Et même si, « ces dernières années, le Burkina Faso s’est fortement investi dans cette lutte contre le mariage des enfants », elle constate à partir des chiffres que « les efforts sont encore à poursuivre » dans le cadre des Objectifs du développement durable (ODD) pour arriver au stade où « aucun enfant ne sera oublié ».

Oui Koueta

Burkina24

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