Partis politiques et OSC : Le Burkinabè n’est pas amnésique

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Au Burkina. Une marche. Des messages à quiproquo. Mais les pancartes à polémique ne cachent pas la forêt des problèmes des Burkinabè.

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L’opposition politique a tenu son pari le 29 septembre 2018. La mobilisation a été importante sur le circuit, même si on est  loin d’un 28 octobre 2014. Mais c’est normal. Le contexte a changé. Les acteurs aussi. Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et l’Alliance pour la démocratie et la fédération / Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) étaient de l’autre côté, à l’époque.

Ce qui du reste, a envoyé quelques interrogations. Comme par exemple certains messages brandis par certains manifestants, prônant le « retour de Blaise Compaoré » ou encore une  « réconciliation nationale, pardon ou rien ». Voici certainement des messages qui ont éloigné certains Burkinabè de la marche. Et c’est sans doute ces types de messages qui interpellent du côté de l’opposition. Précisément en ce qui concerne la réconciliation nationale qui jette loin la question de la justice et de la vérité.

Le Burkinabè se souvient d’une certaine « Journée nationale du pardon » qui n’a pas répondu à la fondamentale question du « pourquoi demandes-tu pardon ? ». Peut-on aujourd’hui marcher sur les cadavres de la quinzaine de Burkinabè tués pendant le coup d’Etat de septembre 2015, fouler au pied la mémoire de la vingtaine tombés au cours de l’insurrection populaire et oublier tous les morts sous le régime Blaise Compaoré et même au-delà, au nom d’une réconciliation nationale ?  

C’est en cela que l’opposition devrait faire attention. Le cas échéant, les nombreuses marches annoncées iront en maigrissant car qui voudrait donner sa poitrine aux canons en sachant qu’on pardonnera ensuite sans chercher à savoir qui a tiré et lui faire subir la thérapie apaisante de la Justice ? On peut avoir raison. Mais la façon de l’exprimer peut rendre coupable. Tout comme il suffit d’une petite aiguille de moins d’un gramme pour faire dérailler un train de plusieurs tonnes.

Travailler tout en regardant vers 2020

Pour autant, les tenants du pouvoir actuels ne doivent pas sauter de joie. Ce n’est pas parce que l’opposition politique commet des maladresses que ce qu’elle dit (difficultés économiques, douleurs sécuritaires) n’emporte pas l’adhésion des millions de Burkinabè. Le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) est bien payé pour savoir que la colère du Burkinabè est silencieuse. Un adage dit qu’il vaut mieux se méfier d’un chien qui avance vers vous en silence qu’un canidé qui dévoile ses crocs. Au moins, les intentions du second sont claires !

Ça ne va pas et il est bon que les gouvernants le sachent. On ne dit pas de ne pas regarder vers l’élection présidentielle de 2020. Mais à force de regarder vers la rive tout en oubliant de pagayer, on risque de ne pas y parvenir.

Comme en 2013, les partis politiques sont à nouveau à la croisée des chemins. Ils ont réussi, après l’intermède de l’insurrection et du coup d’Etat, à faire en sorte que les Burkinabè doutent à nouveau d’eux. A la différence que les organisations de la société civile  à obédience politique les ont rejoints dans cette galère. Le Burkinabè n’est pas amnésique et semble ne  plus être prêt à servir d’échelle pour assouvir certains appétits. Il faudra donc désormais penser à jouer la carte de la sincérité et de l’intégrité. N’est-ce pas, du reste, le nom que porte  ce pays ?

La Rédaction

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