Procès putsch: « La hiérarchie militaire a accompagné le coup de force »

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Le Magistrat Colonel Abdoul Karim Traoré était de nouveau à la barre ce jeudi 4 octobre 2018. L’homme de lettres est resté sur sa position : il n’a ni cautionné le putsch de septembre 2015, ni aidé le Général Gilbert Diendéré ou toute autre personne à consolider le coup de force.

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Dès la reprise du procès ce 4 octobre 2018, Maître Séraphin Somé, avocat des Parties civiles, contre-attaque. L’accusé, qui selon lui a « souffert » pour rencontrer le Général Diendéré le 16 septembre, était dans une dynamique de consolidation du coup d’Etat. « Le Colonel Traoré était plus un homme politique qu’un analyste politique. Il était dans l’action politique », affirme Maître Somé.

Et à son collègue, Maître Guy Hervé Kam d’enfoncer le clou : « Votre implication dans cette affaire n’est pas liée à la rédaction de votre ouvrage ». Les avocats de l’inculpé viennent à la rescousse de leur client. Pour Moussa Sogodogo, les poursuites à l’encontre du Colonel Traoré sont « nulles ».

« Rien ne prouve concrètement qu’il a quelque chose à voir dans cette affaire », défend-il. Le Parquet, citant des déclarations d’un Malien coaccusé dans cette affaire, Sidi Lamine Omar, revient à la charge. « Il a dit que vous avez soutenu le putsch aux côtés du Général Diendéré », révèle le Procureur qui entend demander une confrontation entre les deux inculpés.

« La hiérarchie militaire, notamment le Général Zagré, était préoccupé par une représentation dans le gouvernement du CND plutôt que du sort des victimes du coup de force. Je n’ai pas vu une hiérarchie militaire qui a voulu régler les choses. La hiérarchie militaire a accompagné le coup de force, c’est tout. Le Commandement n’a rien fait pour se démarquer… Zida n’a dupé personne. Il avait ses ambitions personnelles, ceux qui le côtoyaient, également avaient les leurs… Un criminel en liberté vaut mieux qu’un innocent en prison » (Colonel Abdoul Karim Traoré)

« Je n’ai jamais demandé au Général Diendéré de garder le pouvoir. Je n’ai pas rédigé un communiqué du CND », insiste le Colonel Abdoul Karim Traoré, dans son dernier mot, avant de passer le témoin à son homonyme, Abdoul Karim Baguian dit Lota, un commerçant et fervent militant de l’ancien parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).

Ce dernier est poursuivi pour coups et blessures volontaires et dégradation de biens. Il reconnaît « partiellement » les faits. Il explique en effet que le 20 septembre 2015 il s’est rendu à l’Hôtel Laïco parce que les médiateurs de la CEDEAO y étaient pour échanger autour des élections inclusives à venir.

« Je regrette d’avoir fait partie de ceux qui ont porté des coups sur Monsieur Nicolas Kaboré. Je profite de votre barre pour lui présenter toutes mes excuses », reconnaît le commerçant sympathisant du CDP. Pour le Parquet, cet aveu de l’accusé n’a plus de sens, d’autant plus qu’une vidéo l’incrimine et l’identifie formellement.

Les débats suspendus à 17h se poursuivront ce 5 octobre 2018 avec toujours Abdoul Karim Baguian, qui comparaît assis, car victime d’une blessure au pied.

Noufou KINDO

Burkina 24

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Noufou KINDO

@noufou_kindo s'intéresse aux questions liées au développement inclusif et durable. Il parle Population et Développement.

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