Politique sécuritaire sous le CNR : « La guerre de l’ombre »

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Dans le cadre de la commémoration du 31e anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara, le Comité international mémorial Thomas Sankara et le mouvement Balai Citoyen ont  ouvert, ce jour 13 octobre 2018 à Ouagadougou, un grand panel sur le thème : « Politique sécuritaire sous le CNR : quels enseignements pour la situation sécuritaire actuelle au Burkina Faso et en Afrique de l’Ouest ». D’autres activités seront menées à Ouagadougou et à Pô et ce, jusqu’au 15 octobre 2018, jour de l’assassinat. 

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C’est sous le thème : « Politique sécuritaire sous le CNR : quels enseignements pour la situation sécuritaire actuelle au Burkina Faso et en Afrique de l’Ouest » que le Comité international mémorial Thomas Sankara et le mouvement Balai Citoyen ont commémoré le 31e anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara à Ouagadougou. Trois panélistes, proches de Thomas Sankara dans le temps, ont donné de l’enseignement aux étudiants à travers des témoignages.

Maître Guy Hervé Kam, porte-parole du Balai Citoyen, a avant les panélistes introduit en ces termes : « Notre pays est attaqué. Il est attaqué par le terrorisme, qu’il s’agisse des fous de Dieu ou qu’il s’agisse de politiciens revanchards, ce sont tous les mêmes ennemis terroristes. C’est donc un combat de tout le monde ». C’est pourquoi, dit-il, « nous avons choisi pour cette commémoration du 31e anniversaire de réfléchir sur un problème qui nous assaille. Notre réflexion c’est de puiser à la source, c’est aller s’interroger sur :  si la révolution du 4-Août avait une politique sécuritaire adaptée ? Quelle était cette politique sécuritaire ? Partant de là, c’est à chacun de nous d’aller puiser de la substance ».   

D’entrée de jeu, le premier panéliste, le colonel major Bernard Sanou, chef de corps et directeur de génie militaire sous le Conseil National de la Révolution (CNR), a tenu à rappeler aux citoyens burkinabè que la révolution d’août 1983 n’est comparable à aucune autre révolution. « Tout d’abord, il faudrait que les choses soient claires entre nous. La révolution du 4-Août n’est pas à comparer à quelque chose d’autre. C’était notre révolution, nous l’avons conçue comme ça, nous avons voulu la mettre en œuvre ainsi ».

Il s’est plus penché sur une description sommaire de Thomas Sankara, son humanisme et son implication dans le développement réel du peuple.

Comportement de l’armée et de la population sous la révolution

Ensuite, c’est le colonel Pierre Ouédraogo, secrétaire général national des CDR sous le CNR qui a exposé. Il a évoqué le comportement des « camarades révolutionnaires » et aussi des populations sous la révolution. « L’objectif de la révolution n’a jamais été de prendre le pouvoir pour l’armée. C’était plutôt d’accompagner le peuple, de le prendre pour lui-même. Et c’est pour cela que nous avons entendu certains slogans ici-même : pouvoir au peuple… gloire au peuple… dignité au peuple…C’est un point très important à préciser car cela permettra de comprendre pourquoi certains des principes ont été énoncés et mis en œuvre notamment le principe de l’armée du peuple pour le peuple».

Par ailleurs, ajoute Pierre Ouédraogo, « l’armée n’était que des civils en armes et les civils n’étaient que des militaires qui n’avaient pas d’armes. A partir de ce principe découle maintenant la philosophie globale sécuritaire que nous avons optée à l’époque. Enfin ! La guerre populaire généralisée ». Aussi, poursuit-il, « il a été mis en place un escadron de motocyclistes à son temps qui est chargé, et c’est pourquoi il est très important de le noter, de harceler des unités régulières qui rentreraient au Burkina sur des arrières. »  

C’est autour du dernier panéliste, Ousseni Compaoré, présenté comme un ancien commandant de la gendarmerie sous le CNR, de revenir sur ce qu’il appelle « la guerre de l’ombre ». « Moi, je vous parlerai plutôt de ce qui a été fait dans ce qu’on appelle aujourd’hui la guerre de l’ombre. C’est ce qui n’est pas connu mais qui a été fait. En effet, par stratégie, nous avons adopté la stratégie de la dissuasion. Il vaut mieux ne pas laisser l’ennemi se dire qu’il va attaquer (…). Il ne fallait pas laisser l’ennemi, un pouce de terrain pour qu’il attaque et pour éviter qu’il fasse de notre terrain, un terrain de combat. Si nous sommes occupés à combattre, nous ne pourrons plus faire de la révolution mais nous serons obligés de faire la guerre. Donc il faut maintenir les velléités à l’extérieur mais pas à l’intérieur ».

C’est dans cette vision que le 3e panéliste du jour a confié qu’il fallait trouver un moyen pour faire coordonner tous les éléments à travers « la guerre de l’ombre », ce qu’il a défini comme le service de renseignement.    

Après ce grand panel,  les activités se poursuivront le 14 octobre à Pô par une projection du film « Capitaine Thomas Sankara » de Christophe Cupelin suivi de débats. Le 15 octobre, jour même de l’assassinat de Thomas Sankara, les organisateurs tiendront également au Conseil de l’entente et au siège du Balai Citoyen d’autres activités.

Saga SAWADOGO (stagiaire)

Burkina 24 

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