Récréâtrales : A kin, « on ne parle pas à haute voix des incompétences des autorités »

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« Que ta volonté soit kin », une pièce du congolais Sinzo Aanza mise en scène par Aristide Tarnagda, a été représentée ce vendredi 1er novembre 2018, à la 10e édition des Récréâtrales.

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Deux filles, des rébus de la société, vivent sur une avenue à Kinshassa dont l’une d’elles nommée Sophie, choisit de passer par l’amour, le rêve pour transcender cette difficile réalité. Elle tombe dans une espèce d’absurdité et elle prend le gendarme venu les arrêter pour son amoureux Michel.

Des voix autour d’elles, ramènent la politique dans la pièce et évoquent les maux de la société: les coupures intempestives d’électricité dans la ville, les abus, la religion, « Dieu est dans toutes les bouches ».

La voix du sage, crie à la prudence et met en garde face à la fougue, la hargne des jeunes. « On ne parle pas à haute voix des incompétences des autorités », rappelle-t-elle à l’ordre l’une d’entre elles qui critiquait le pouvoir.

L’auteur peint la capitale Kin (Kinshasa NDRL) comme une cité sans foi, ni loi Mais cette réalité congolaise décrite par Sinzo Aanza, jeune auteur congolais est partagée en Afrique. D’où la volonté du metteur en scène Aristide Tarnagda, de la rendre universelle, panafricaine car, estime-t-il, « c’est l’histoire des congolais mais aussi de tous les africains. Je l’ai mise en scène parce que j’ai trouvé que c’était un miroir de la société burkinabè aussi. Donc il faut en faire une problématique africaine d’autant puisqu’on a le désir d’aller jouer dans différents pays ».

Il occulte pour ce faire certains aspects de la culture, de l‘identité congolaise. Seuls deux comédiens, le sapeur et le musicien qui sont des congolais d’origine donnent l’impression d’être dans la rue à Kinshasa à des moments de la pièce par leur accent et accoutrement.

Pour lui, il fallait éviter de caricaturer la pièce, ça devient un vernis qui empêche de voir ce dont on parle. L’objectif étant de parler de  ces naufragés sur l’avenue dans leur propres pays.

Alors, il opte pour le minimum de costumes, huit comédiens jouent les rôles du beau monde qu’il devrait avoir sur la scène comme l’indique la pièce à l’origine. Cependant des signaux permettent de savoir qu’un comédien a changé de rôle. Par exemple, la matraque en main signifie que le comédien est dans la peau d’un gendarme, la bible en main qui renvoie au prêcheur. Autant d’efforts que doit faire le spectateur pour être avec la pièce.

Mais à côté, c’est un spectacle plein de poésie et d’humour  au point de voir des spectateurs rirent à gorge déployée. On ne s’ennuie pas. Les comédiens Abidine Douari, Serge Henri et Rémi Yaméogo du Burkina Faso,  Ami Akofa du Togo, Daddy Nkuanga du Congo Kinshasa, Jeanne Diama du Mali et Paterne Boghasin du Congo-Brazzaville, tiennent les spectateurs en haleine de bout en bout.

Revelyn SOME

Burkina 24

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