JCC2018 : A l’école du « Tax shelter » pour inciter le privé à investir dans le cinéma

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Le financement du cinéma est un éternel problème et s’accentue au fur et à mesure avec la crise économique. Bien que les Etats en Afrique mettent à disposition des acteurs, un fonds de soutien, cela demeure insuffisant. A Tunis, les acteurs du cinéma ont saisi l’occasion de la 29e édition des Journées cinématographiques de Carthage, pour échanger sur le bien-fondé du « Tax shelter », qui consiste à accorder des avantages fiscaux aux entreprises privées qui investissent dans le cinéma, comme nouveaux mécanismes de financement du cinéma.

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Afin de garantir des ressources nouvelles et locales aux cinémas du Sud, il est nécessaire d’impliquer les investisseurs privés, nationaux d’abord puis internationaux par extension. L’exemple du Tax shelter appliqué en Belgique doit faire tache d’huile.

Le Tax shelter désigne une niche fiscale insérée par la Belgique dans son code des impôts sur le revenu en 2003 et destinée à encourager l’investissement dans des œuvres audiovisuelles, cinématographiques et scéniques par les sociétés soumises à l’impôt des sociétés belges.

« Le tax shelter est un mécanisme de financement innovateur parce qu’il met d’importants mécanismes d’encouragement du secteur privé pour qu’il s’implique davantage dans la création cinématographique», apprécie Hakim Ben Hamouda, ex ministre tunisien de l’économie .

Bien que  l’Etat tunisien participe au financement des films à hauteur de 35 %  pour les longs et de 70 % pour les courts, cela demeure toujours insuffisant pour les projets.

Pour le directeur des JCC, Nejip Ayed, l’idée c’est de trouver d’autres mécanismes pour financer les films et pour ce faire, l’Etat doit créer un environnement économique et juridique favorable à ce que le privé puisse intervenir.

C’est d’ailleurs son credo depuis 2009, dit-il, celui de faire en sorte que tous ceux qui utilisent ou exploitent les images contribuent à la production de cette image en Tunisie.

Cela implique, précise-t-il, un partenariat gagnant-gagnant entre l’Etat, l’investisseur et le producteur de films. La logique pour lui, c’est de prendre de l’argent qui revient à l’Etat au titre des bénéfices et de l’affecter au financement de la production cinématographique.

En son sens, cela va au-delà du mécénat et le principe c’est que le privé qui investit doit également gagner financièrement et en visibilité.

Cependant, le mécanisme devrait être expliqué aux directeurs généraux des finances, aux sociétés et aux producteurs pour qu’ils comprennent. Car de façon générale, a-t-il déploré, « ni le secteur privé ni l’Etat ne sont conscients des enjeux réels de la culture et du cinéma particulièrement. Les discours officiels se limitent à dire que nous sommes avec la culture, la culture contre le terrorisme, etc, etc, mais il ne reste qu’un discours ».

« Ce n’est pas une affaire d’humeur, a-t-il laissé entendre, ce n’est pas le privé qui décide ou pas d’intervenir, il faut une décision politique pour l’inciter à intervenir, il faut prendre des décisions même si elles seront impopulaires».

Sinon conclut-il, « ça n’intéresse pas les privés d’investir dans les productions cinématographiques, ce qui les intéresse, c’est le temps du festival comme les JCC pour leur visibilité ».

Revelyn SOME

Burkina24

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