Amedé Sawadogo : De révoqué à prestataire d’une société minière

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Amedé Sawadogo est un révoqué d’une société minière. Il est désormais  promoteur d’un centre de formation dans le domaine minier et du bâtiment et travaux publics (BTP). Dans les lignes qui suivent, il s’est prêté aux questions du média Burkina24 afin de partager son expérience.

Burkina 24 (B24) : Dans le passé, il est revenu que vous étiez employé dans une société minière. Vous êtes un licencié de la société. Peut-on revenir sur cet épisode qui a prévalu a votre licenciement ?

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Amedé Sawadogo (AS) : Effectivement,  j’ai eu à travailler dans les mines notamment à la société minière Bissa Gold SA de 2011 à 2015 en tant qu’opérateur d’usine. Par la suite, j’ai été le délégué du personnel, c’est-à-dire des travailleurs.

Nous avons subi des événements avec des protestations contre la mine pour l’amélioration des conditions de vie et de travail. En 2015, nous avons eu à faire des arrêts de travail et qui ont conduit à des manifestations. La mine a procédé par des licenciements que nous considérons abusifs.

Par la suite, nous avons esté en justice. Le procès a eu lieu au tribunal de grandes instance qui a statué à notre faveur en nous donnant raison contre la mine. Malheureusement, la partie adverse a fait appel en cour d’appel. Pour le moment,  le dossier est à ce niveau.  En effet, il s’agit de 114 personnes qui ont été remerciées. Mais de nos jours sur les 114 personnes, environ 90 personnes ont été casées dans d’autres mines.

Lire également 👉Bissa Gold : Des ex-travailleurs en sit-in

B24 : Maintenant vous évoluer pour votre compte. Peut-on avoir une idée de votre nouvelle activité ?

AS : Nous avons eu l’idée de mettre en place un centre de formation pour accompagner la jeunesse au niveau de la compétence des jeunes dans le domaine minier. Etant un ancien minier, nous avons eu à identifier les métiers qui engendrent beaucoup d’emplois pour en faire une formation.

Quand une mine s’installe, elle a besoin de compétences. L’objectif général, c’est de faire un transfert de compétences de ce que nous appris auprès de ces sociétés minières. Le centre de formation Continium mining & BTP training center (CMTC) est situé à Kongoussi et à Ouagadougou.

B24 : Quelles sont les différentes prestations de votre centre de formation ?

AS : Au niveau du centre, nous avons plusieurs volets. Nous avons identifié les différents départements d’une société minière et nous avons fait une plateforme en fonction du besoin par département. Nous faisons des prestations au niveau du département de l’exploitation, de l’usine, de l’entrepôt, les forages, les conduites et du conseil pour l’administration notamment en gestion des conflits et relation communautaire.

Les apprenants du Continium mining & BTP training center (CMTC) 

B24 : Quel bilan peut-on faire du fonctionnement de ce centre ?

AS : Dans l’ensemble, ça va. Juste après l’obtention de l’agrément de fonction, notifié par le ministère de la jeunesse le 18 juillet 2018, nous avons été en collaboration avec la direction générale de formation professionnelle pour l’élaboration du référentiel national sur la formation des ouvriers miniers.

Nous avons eu l’autorisation de création de centre de formation à travers le ministère de formation et l’insertion professionnelle. Egalement, nous avons obtenu un contrat de prestation avec mon ex-compagnie qui est Bissa Gold. J’ai donc initié un projet de formation que la mine a accordé pour la formation de son personnel.

Pour nous, l’objectif c’est de faire l’approche des entreprises minières. C’est-à-dire dans les provinces ou les régions qui abritent une mine pour développer les compétences locales pour les mines. La plupart des mines affirment que la main d’œuvre locale n’est pas qualifiée et pas de compétence. Recruter et former renvoient à une main d’œuvre moins chère. Si la mine te forme, elle te recrute au prix qu’elle veut.

Nous offrons la formation aux jeunes, surtout dans les zones où les sociétés minières sont encore en étude. Pour le moment, nous sommes à 69 personnes formées comme première promotion et 30  autres attendent pour la 2e promotion. Nous avons participé à la SAMAO avec plus 540 visiteurs dans notre stand. Pour l’avenir, ça promet.

B24 : Peut-on dire que vous regrettez la mine ?

AS : Si je dois retourner à la mine, c’est juste peut être à titre de présence. Je ne pense pas qu’au stade où je suis actuellement qu’une mine puisse pouvoir me faire abandonner mon centre et de venir travailler. Entre temps, une société minière m’avait fait des offres, mais après réflexion, je ne me suis pas engagé pour pouvoir continuer avec mon projet.

La vie de minier, c’est bien vrai des gens gagnent de l’argent mieux qu’ailleurs. Mais le stress que tu auras dans cette vie ne te permet pas de vivre à l’aise comme un indépendant. Personnellement, je ne regrette pas la mine. Mais, je peux regretter un peu la période de tension mais (…) j’ai été employé, ensuite licencié et maintenant prestataire dans la même mine. Je pense que c’est une évolution et non pas un regret.

B24 : Quelles sont vos perspectives pour l’avenir ?

AS : Je veux faire de mon centre une référence et montrer à la jeunesse qu’à partir de rien, on peut se réaliser si on arrive à vendre ses compétences.

Propos recueillis par Jules César KABORE

Burkina 24

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8 commentaires

  1. La complexité du droit burkinabè me laisse toujours dans la désolation totale.Pour rappele s’agissant d’un litige opposant des salariés à leur employeur.
    NB: l’appel n’est pas suspensif… dès lors les salariés protagonistes de doivent de recevoir leur indemnités.

  2. La complexité du droit burkinabè me laisse toujours dans la désolation totale.Pour rappele s’agissant d’un litige opposant des salariés à leur employeur.
    NB: l’appel n’est pas suspensif… dès lors les salariés protagonistes de doivent de recevoir leur indemnités.

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