Statut valorisant du monde de l’Education : Quand la guerre des corps prime sur l’intérêt général !

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Ceci est l’avis d’un citoyen sur la nouvelle crise qui se profile entre le gouvernement et les enseignants.

Le dialogue semble rompu entre la coordination nationale des syndicats de l’Education (CNSE) et le gouvernement. En atteste, les conférences de presse interposées des deux parties ces dernières semaines. Chacune des parties semble tirer la couverture de son côté et prenant l’opinion nationale à témoin.

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Mais selon certaines informations provenant des coulisses des négociations, la partie gouvernementale semble exaspérer par les rivalités intestines entre les différents corps (du préscolaire, du primaire, du post-primaire et secondaire, du non formel, des personnels de gestion, etc.) au sein de la Coordination. D’où cette communication sur le statut alors que des blocages subsistaient.

Par exemple, il ressort que les inspecteurs du primaire, actuellement classés dans la catégorie A, échelle 1 réclament forcement à être classés en catégorie P, échelle C comme leurs collègues encadreurs de l’enseignement secondaire, notamment les conseillers pédagogiques de l’enseignement secondaire. Par ricochet, les inspecteurs de l’enseignement secondaire estiment que si le gouvernement concède à cette revendication, il faut que l’on les reclasse à la catégorie P échelle A, classification uniquement réservée aux agents de la fonction publique recrutés sur la base du doctorat en médecine, en pharmacie, en chirurgie-dentaire, plus un diplôme de spécialisation.

Par ailleurs, les autres corps (Préscolaire, personnels de gestion, professeurs certifiés des lycées et collèges) qui sont actuellement en catégorie A1 estiment que si leurs collègues du primaire peuvent être reclassés en P échelle C, il devrait en être ainsi pour leurs corps respectifs actuellement classés en A échelle 1 également.

 Trois problèmes se posent alors. Si le gouvernement accède à la revendication des inspecteurs du primaire, premièrement, tous les emplois classés en A échelle 1 risquent d’emboîter leur pas. Le gouvernement craint de répéter l’erreur commise avec les magistrats qui a déclenché toutes les revendications et mouvements sociaux ces trois dernières années. Deuxièmement, Si le gouvernement accède à la revendication des inspecteurs du secondaire, cela suppose que la loi n°081-2015/CNT portant statut général de la fonction publique d’Etat doit être révisée car pour l’instant, elle stipule que seuls ceux qui sont recrutés sur la base d’un doctorat dans le domaine de la santé plus un diplôme de spécialisation peuvent prétendre à la catégorie P échelle A.

Troisièmement, Même si la loi venait à être modifiée, cela suppose que les agents classés dans la catégorie P échelle A puissent passer à une catégorie supérieure. A cela, il faut ajouter le coût financier qui va accompagner un tel accord alors qu’aux dernières nouvelles, la cagnotte budgétaire de l’Etat est de plus en plus réduite.

En plus de cette guéguerre entre corps, le Ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, le Pr Stanislas OUARO a indiqué lors de la conférence de presse du gouvernement que le deuxième point de blocage concerne la gestion de l’existant. En effet dans son intervention, il a fait savoir que le niveau de recrutement des enseignants du préscolaire et du primaire sera relevé à BAC+ 2 ans de formation ; donc désormais ces enseignants seront classés dès leur entrée dans la catégorie B échelle 1 et que dans un premier temps par examen professionnel ils pourront accéder à la catégorie A échelle 3 et dans un second temps par concours professionnel, ils pourront accéder à la catégorie A échelle 1, car les emplois d’Instituteur principal (A3) et de Conseiller pédagogique itinérant (A2) seront supprimés.

Aussi, ils pourront par les passerelles accéder à d’autres emplois qui ouvrent la voie à la catégorie P s’ils ont les diplômes universitaires requis.

Ce qui est une bonne chose car dans le passé, un instituteur qui était recruté avec le BEPC avait près de 20 ans de carrière minimum pour être inspecteur alors qu’avec ce système, il peut désormais atteindre le plafond en moins de 10 ans. Pendant que le gouvernement propose que les Instituteurs adjoints certifiés (C1) puissent passer par simple examen professionnel à la catégorie B échelle 1 et que les instituteurs certifiés (B1) puissent également par simple examen professionnel passer à la catégorie A échelle 3, les syndicats estiment que le reclassement doit être automatique et sans condition.

Les syndicats exigent également que les instituteurs principaux et les conseillers pédagogiques existants puissent être reclassés de façon automatique en A1, et que les inspecteurs du primaire passent alors en PC. Ce mode de reclassement n’est prévu nulle part par la loi 081, alors que le protocole prévoit que le statut doit être élaboré en application de la loi 081.

A regarder de près, nous nous rendons compte que les points de blocages ne sont pas insurmontables si chacune des parties regardait l’intérêt général de l’Education et ce que le système éducatif gagne dans le présent et dans le futur. Il faut surtout arrêter à chaque fois de se poser les questions du genre « je gagne quoi » mais plutôt, « que gagne le système éducatif avec un tel accord ». La guerre de chiffonniers ne saurait donc mettre en péril notre système éducatif.

Le gouvernement devrait également respecter ses engagements déjà pris dans le cadre du protocole d’accord avec la coordination nationale des syndicats de l’Education en gérant sûrement avec plus de célérité les questions des carrières, des écoles sous-paillotes, de la cantine scolaire, des bourses, etc. Mais les syndicats doivent arrêter le tout « tout de suite et maintenant ou rien ».

Dans tous les cas, personne n’a intérêt à ce que cette crise naissante perdure, car c’est l’avenir de nos enfants et partant de notre pays qui est en jeu.

En bon entendeur, salut !

Olivier SAWADOGO, Socio-économiste

 ([email protected])

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6 commentaires

  1. Et oui l’égoïsme des enseignants n’est que le reflet de celui des pilleurs de la république. L’intérêt supérieur de la nation doit être l ‘affaire de tous et non des seuls enseignants en commençant par une réduction drastique du train de vie de l’Etat. Il y’a une disproportion notoire entre le niveau de vie de nos autorités et la réalité économique du pays d’où la nécessité de remise à plat des salaires en commençant par le sommet et non par la base qui peine déjà à joindre les deux bouts vue la cherté de la vie. Juste une contribution!

  2. Vraiment dommage ce comportement de nos éducateurs, si c’est vraiment le cas, je pense que cette crise est vraiment de trop. Et ça dénote de l’esprit général du burkinabè actuel qui est de tout amasser pour lui même et si le pays devait en souffrir, ce n’est pas son problème. Pourquoi le burkinabè est devenu si égoiste…

  3. Tres bien dit. Les enseignants sont très igoistes. Ils ne voient que leur poche. À force de trop tirer sur la ficelle ils finiront par la casser et perdre tout. J’ai dit

  4. Et oui l’égoïsme des enseignants n’est que le reflet de celui des pilleurs de la république. L’intérêt supérieur de la nation doit être l ‘affaire de tous et non des seuls enseignants en commençant par une réduction drastique du train de vie de l’Etat. Il y’a une disproportion notoire entre le niveau de vie de nos autorités et la réalité économique du pays d’où la nécessité de remise à plat des salaires en commençant par le sommet et non par la base qui peine déjà à joindre les deux bouts vue la cherté de la vie. Juste une contribution!

  5. Vraiment dommage ce comportement de nos éducateurs, si c’est vraiment le cas, je pense que cette crise est vraiment de trop. Et ça dénote de l’esprit général du burkinabè actuel qui est de tout amasser pour lui même et si le pays devait en souffrir, ce n’est pas son problème. Pourquoi le burkinabè est devenu si égoiste…

  6. Tres bien dit. Les enseignants sont très igoistes. Ils ne voient que leur poche. À force de trop tirer sur la ficelle ils finiront par la casser et perdre tout. J’ai dit

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