Yirgou : Le député Aziz Diallo s’exprime

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Sa prise de parole sans équivoque, sans équilibrisme depuis le drame de Yirgou. Le député-maire Aziz Diallo, loin de recourir au repli identitaire comme cela a été donné de voir à la suite du massacre des 1er et 2 janvier, est sorti de son silence ce vendredi 11 janvier 2019 pour s’adresser au président de l’Assemblée nationale et au ministre de la Justice. Le tout, « au nom de ce jeune homme couché sur un lit à l’hôpital de Kaya entre la vie et la mort ayant reçu 32 balles de calibre 12 au niveau de son bassin » et « au nom de ce jeune Burkinabé d’ethnie Mossi qui a caché son ami peulh pour lui permettre d’échapper à cette folie meurtrière ». 

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Si l’Assemblée nationale « a toujours répondu présent à chaque fois qu’elle a été sollicitée par le gouvernement sur les questions sécuritaires », comme en témoignent les « énormes sacrifices consentis par le peuple entier à travers la loi de finance 2019 », c’est pour permettre à l’exécutif de « réaliser des investissements importants au profit de nos forces de défense et de sécurité », justifie tout d’abord le député.

Du décompte macabre dans lequel sont impliqués les Koglwéogos

Dans son adresse,  Aziz Diallo, avec minutie, a commencé par le cas Yirgou où a d’abord eu lieu l’« assassinat odieux du chef de village de Yirgou et de 6 autres personnes par des terroristes non identifiés ». S’en est suivi, rappellet-il, l’assaut « d’autres terroristes, bien identifiés eux, par contre, les koglweogos » qui se sont livrés « à des exactions crapuleuses, ôtant la vie à près d’une centaine de Burkinabè, qui ignoraient même que le chef du village avait été tué ». Leur seul tort, leur appartenance à la communauté peul accusée d’avoir hébergé, les auteurs de l’assassinat du chef de village et des six autres personnes.

Yirgou au (Centre-nord), rappellera-t-il, a été précédé en novembre 2018, à Tanghin, dans la capitale Ouagadougou (Centre), d’affrontements entre koglweogo et bouchers, avec un bilan de « deux (02) décès et un blessé grave ». Deux mois avant cet épisode, le 12 septembre 2018, dans la commune de Karangasso-Vigué (Ouest), des affrontements entre koglweogo et populations ont fait 3 morts et de nombreux blessés.

Un peu moins d’un an auparavant, en mai 2017, à Tialgo (Centre-Ouest), la réclamation d’une amende de « plus de 800,000 francs à un individu, les populations se sont révoltées et les affrontements qui ont suivi ont causé la mort d’au moins 5 personnes ». La réaction du gouvernement interviendra le 20 mai.

L’installation des Koglweogo sera « strictement interdite » dans les provinces du Boulkiemdé et du Sanguié. Leur expansion fulgurante dans tout le pays donnera le film documentaire Koglweogo Land par les réalisateurs Luc Damiba et Ismaël Compaoré. 

Interpellation

Face à « ce décompte macabre qui n’honore pas notre pays », l’élu s’interroge : « Peut-on concevoir qu’au même moment où nous nous évertuons à donner à nos forces de défense et de sécurité les moyens nécessaires pour assumer pleinement leur rôle, un groupe d’individus s’adonnent à pareilles exactions au nez et à la barbe des institutions de notre pays ? »

Avant lui, face à la recrudescence des violences attribuées à ce groupe d’autodéfense, le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et le Comité des droits de l’homme lors de la présentation de leur rapport sur le Burkina Faso s’étaient dits, « préoccupés par l’apparition de milices d’autodéfense, notamment les « Koglweogo », dont certaines se livreraient à des extorsions de fonds, arrêteraient ou retiendraient illégalement des personnes et commettraient des exactions et des meurtres ».

Le député a encore en mémoire la réaction du ministre de la justice et des droits humains qui regrettait les « atteintes graves » aux droits et libertés fondamentales et aux principes de l’Etat de droit dont ils se rendent coupables. « Monsieur le Ministre, interpelle le parlementaire, la centaine de victimes des villages de Yirgou, Fourbe, Toekedogo, Bangrin, Kassaye, Bolle, Guiendbila, Binguele et ailleurs, n’ont plus de libertés fondamentales ».

Reconnaissant à l’Etat « le monopole de la violence » conformément à la Constitution, face à l’« un des actes les plus attentatoires à la cohésion sociale et à l’unité nationale » qu’a été Yirgou, une seule et unique décision s’impose selon le député : « le désarmement et la dissolution pure et simple des koglweogo ».

Il termine par une invite adressée au président de l’Assemblée nationale, qui a prononcé « un discours remarquable de courage lors de l’ouverture de la session spéciale mardi dernier » à « maintenant joindre l’acte à la parole ».

Synthèse de Oui Koueta

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Oui Koueta

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Un commentaire

  1. Juste pour dire a l’honorable député Diallo que je suis d’avis avec lui ceux qui sont derrière ces gens là répondront tôt ou tard de leurs actes.

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