Putsch : Dans la nuit du 16 septembre 2015, « Bagoro vomissait du sang »

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Le médecin colonel-major Saidou Yonaba était le médecin personnel du Président de la Transition Michel Kafando. Aujourd’hui en disponibilité, lors du début des évènements de 2015, précisément le 16 septembre, le témoin qui a tenu en haleine la salle d’audience dans la soirée du vendredi 1er février 2019, était à Koudougou. Appelé par le général Gilbert Diendéré, il est sommé de rentrer à Ouagadougou.

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Dans la nuit du 16 au 17 septembre 2015, selon les déclarations du médecin colonel-major Saidou Yonaba, d’abord inculpé et maintenant témoin dans le procès du Coup d’Etat de septembre 2015, il a été appelé par le général Gilbert Diendéré pour s’occuper de la santé des otages retenus par certains éléments de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP).

Vers 23h, lorsque le médecin est entré en contact avec les otages, le Président Michel Kafando, par manque de « ses médicaments », était mal au point. N’ayant pas ses produits sur place, le médecin indique avoir regagné son propre domicile pour en chercher car il prenait le soin de commander le produit avec une réserve. « C’est vers 1h du matin que j’ai pu administrer les médicaments à Michel Kafando », dit-il.

« Pour moi, il n’y avait pas de coup de force »

Le témoin, qui était au chevet de Michel Kafando, a indiqué l’avoir vu « quatre fois et la cinquième fois, il est rentré chez lui », relate le médecin colonel-major. Aussi, témoigne-t-il, « (Réné) Bagoro était assis torse nu et vomissait du sang ». Le ministre Augustin Loada aurait bénéficié également de ses services après avoir été rassuré par le Premier ministre Isaac Zida. « Tous les médicaments ont été achetés avec les per diem de ma mission de Koudougou », précise le témoin.

Mais, se rappelle le médecin colonel-major Yonaba, la libération du Président de la Transition n’a pas été aisée. Il a fallu, explique le témoin, l’intervention du général Diendéré pour « calmer les soldats excités ». Le médecin attestera avoir recueilli les aveux « de deux soldats » de l’ex RSP qui ont reconnu avoir pris des excitants lors du coup de force. Il confirme également les dires selon lesquels des soldats « excités » menaçaient de prendre en otages les médiateurs dans la nuit du 16 septembre 2015.

L’audition du témoin se poursuit. Le Parquet reprend une des questions contenue dans le Procès-verbal de première comparution du témoin, accusé en son temps. « Etiez-vous favorable au Coup de force ? », interroge le Procureur militaire. « Pour moi, il n’y avait pas de coup de force. C’était la suite logique de ce qui s’est passé avant au RSP (…). Sincèrement, je n’ai pas eu l’impression que c’était un coup d’Etat (…). C’est une crise qui a été mal gérée », soutient le témoin.

« Au début, il a fait tout pour me mettre en colère »

« Pensez-vous qu’au sein du RSP, tout se déroulait normalement ? », ajoute le parquet. « Un corps où des soldats ont enfermé des officiers ? Tout le monde savait que le corps avait un problème de fonctionnement », rétorque le médecin colonel-major Yonaba.

Avant que la parole ne soit donnée aux avocats de la partie civile, le Président du Tribunal appelle les accusés Adama Ouédraogo dit Damiss, le colonel Abdoul Karim Traoré, le bâtonnier Me Mamadou Traoré, le colonel-major Boureima Kéré et le général Gilbert Diendéré pour une confrontation. Rien à redire.

Me Guy Hervé Kam prend alors la parole. Il procède à la lecture intégrale du PV de première comparution du médecin colonel-major Yonaba, accusé en son temps puisque celui-ci avait jeté un doute sur le travail du juge d’instruction. « Au début, il a fait tout pour me mettre en colère », avait déclaré le médecin colonel-major Yonaba. A la fin, le témoin modifie quatre points, mais ne remet pas en cause l’entièreté du PV. L’audience du jour a été suspendue peu avant 17h. Elle reprend le lundi 4 février 2019.

Ignace Ismaël NABOLE

Burkina 24

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Ignace Ismaël NABOLE

Journaliste reporter d'images (JRI).

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