Maradi (Niger) : L’essence vendue entre 250 et 300 francs CFA dans la rue

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Maradi, la capitale économique du Niger est située à près de 700 km de Niamey la capitale. Dans cette ville où le commerce est développé, l’essence s’achète entre 250 et 300 francs CFA le litre dans la rue.

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Arrêté au bord du goudron, Aly Mahamoudou, à l’aide d’une bouteille et d’un entonnoir,  fait le plein du réservoir d’un motocycliste. Il empoche ses 300 francs CFA au moment où nous l’abordons. Jeune homme de 35 ans, il vend cette essence dans la rue depuis environ 10 ans lorsqu’il a dû interrompre son parcours scolaire. Il se décide donc de vendre de l’essence au bord du goudron en aidant un oncle.

Un moyen de fuir le chômage

Petit à petit, il a réussi à construire son propre business. « Je me suis marié dedans. J’envoie mon enfant à l’école grâce à cette essence que nous importons du Nigeria », confie le jeune homme. Si cette essence est moins chère comparativement à Ouagadougou où le litre à la pompe coûte plus de 500 francs CFA, c’est parce qu’elle est importée du Nigeria, plus grand producteur de pétrole en Afrique. Là-bas, explique Aly Mahamoudou, l’essence coûte environ 200 francs CFA dans la rue. Ils sont donc servis par des grossistes contrebandiers qui font rentrer le pétrole au Niger  à partir du Nigeria, situé à seulement une quarantaine de km de Maradi. Ces derniers servent les détaillants qui les revendent entre 250 et 300 francs CFA le litre.

Le dynamisme de la ville tient le commerce au marché noir

Comme lui, l’on rencontre beaucoup de jeunes enfants au bord de la rue, qui s’adonnent à ces activités à défaut d’aller à l’école. Si l’essence coûte si peu d’argent aux usagers, c’est un moyen d’échapper au chômage pour de nombreux enfants et adolescents. En effet, les débits de vente d’essence dans la rue se trouvent tout au long des rues. Ce carburant est vendu au vu et au su de la police. 

La floraison de tricycles, nouveau moyen de transport en commun, a contribué au développement du commerce de l’essence.

Non loin de là, nous retrouvons Alassane Moustapha qui est en train de faire le plein du réservoir de sa moto. Pour lui également, cette essence n’a aucun problème. Elle coûte moins chère que ce qui est vendu à la pompe dans les stations-services où le prix est de 490 francs CFA le litre. Il est interloqué quand on lui apprend que dans certains pays comme le Burkina le litre de l’essence coûte 700 francs CFA à la pompe. « Burkina Faso, essence 700 ? », interroge-t-il.

Une lutte contre la vente au marché noir ?

Toujours sous l’effet de la surprise, il se propose d’exporter de l’essence au Burkina. Si les autorités semblent avoir fermé les yeux sur ce commerce salvateur pour de nombreux jeunes, une politique est mise en place pour mettre fin au marché noir.

L’objectif est de ramener le prix pratiquement à la même chose que ce qui est vendu dans le marché noir afin d’éviter de nombreuses pertes d’argent au trésor public. En même temps, les autorités se trouvent face à un autre défi qui est celui du chômage puisque ce sont des centaines de jeunes qui se retrouveront sans emploi.

Boukari OUÉDRAOGO 

Burkina24

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