Burkina : Des écoles bilingues pour « apprendre sans complexe »

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Le ministère de l’éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues maternelles entend se saisir de la problématique de la langue maternelle pour les besoins du développement, de la construction de la paix et la réconciliation.

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Les statistiques sont parlantes. Environ 40 % des habitants du monde, soit un peu plus de 2, 3 milliards, n’ont pas accès à l’instruction dans une langue qu’ils parlent ou comprennent (Walter et Benson, 2012, anglais).

Et pourtant, soutient le Pr. Stanislas Ouaro, ministre de l’éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales, « la langue maternelle est généralement la langue que l’enfant maîtrise le mieux, celle dans laquelle l’enfant est le plus à l’aise pour communiquer avec les autres ». Pour ce faire, avec ses collaborateurs, il finalise l’avant-projet de loi portant modalités et promotion d’officialisation des langues maternelles.

« Chaque langue maternelle mérite d’être connue et valorisée davantage dans toutes les sphères de la vie publique. Ce n’est pas toujours le cas », relèvera Tiadiane Sall de l’organisation des Nations-unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Alors que, craint-il, ne pas donner à une langue le statut de langue nationale, officielle ou d’enseignement peut contribuer à la dévalorisation de la langue maternelle et à sa disparition sur le long terme.

De ce fait, tous s’accordent à dire qu’il est important de rappeler que toutes les langues maternelles comptent et qu’elles sont essentielles pour construire la paix et soutenir le développement durable. « Loin d’être une action d’éclat, c’est un processus de valorisation, de considération et de mise en relief de la place qu’on leur accorde. Dans le cadre des enseignements et apprentissages, le choix de la langue et la façon dont elle est utilisée en classe peut entraver ou faciliter la communication et l’apprentissage et donc autonomiser ou au contraire déresponsabiliser », soutient-il.

Les langues autochtones comptent

Célébrer en différé d’une semaine, la journée internationale de la langue maternelle se tient sous le thème « Les langues autochtones, ça compte pour le développement, la construction de la paix et la réconciliation ». Les participants seront entretenus autour de celui-ci par l’enseignant-chercheur en littérature orale, le Pr. Albert Ouédraogo.

Il est catégorique : « On ne peut pas construire quelque chose de durable en empruntant l’outil à une autre culture ». Il en veut pour preuve ces « des développements avec clés en main » et résultat, « le greffon ne prend jamais ». Et l’enseignant-chercheur d’insister sur la nécessité de ne pas concevoir « le développement comme une sorte de mirage derrière lequel on court parce qu’il y a d’autres qui sont devant », mais plutôt le définir « en rapport avec nos propres valeurs, nos propres attentes et nos propres canevas ». 

Quant à la question de la construction de la paix et de la réconciliation,  dit-il, «la paix se construit dès l’instant que vous considérez que l’autre n’est plus un étranger. Or qui parle votre langue est déjà un parent. Savoir parler la langue de l’autre, c’est déjà considérer l’autre comme un autre soi-même, c’est déjà un respect pour l’autre donc ça évite les mauvaises compréhensions ».

La cérémonie a été marquée par la prestation artistique d’élèves des écoles Nongana A & B de Loumbila venus du Plateau Central. « Ils ont fait de très belles prestations et étaient très à l’aise », appréciera le Pr Ouaro. Le ministre ne cache pas qu’il doute de leur capacité à avoir les mêmes résultats si c’était dans une langue qui n’était pas leur langue maternelle. « Cela, analyse-t-il, permet à l’enfant d’aller vite, d’être plus à l’aise, d’apprendre sans complexe ».

Oui Koueta

Burkina24

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Oui Koueta

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