Algérie: Et de 4 pour un Bouteflika en fauteuil roulant

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Les résultats définitifs de la présidentielle algérienne sont tombés. Et sans surprise, Bouteflika l’emporte avec 80,53% des voix et rempile pour un 4e mandat, malgré un état critique de santé et su de tous.

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REUTERS/Zohra Bensemra
REUTERS/Zohra Bensemra

L’image a fait le tour du monde: Bouteflika, presqu’octogénaire et dans un fauteuil, qui vote. La certitude de sa victoire avait elle aussi gagner le monde. Les résultats proclamés ce vendredi, n’ont pas démenti ce que l’on prédisait. Avec 81, 53% des voix, le président sortant l’emporte face aux autres candidats, au terme d’une campagne menée par procuration.

C’est aussi l’une des incongruités du cas algérien. Déjà en 2011, Boutef n’a pas chancelé au passage du vent des révolutions arabes, contrairement à ses voisins égyptiens et tunisiens. Mais il n’est pas évident qu’il était tant aimé et indispensable, au point de se permettre un quatrième mandat. Et surtout, la santé du président Bouteflika, qui n’était plus apparu en public depuis mai 2012, ne plaidait pas fort en sa faveur.

Finalement, il y a dans cette victoire un gout très amer pour les adversaires, et l’on pourrait comprendre l’attitude d’un Ali Benflis refusant de la reconnaitre. Une reconnaissance qui aurait valu un aveu de médiocrité pour ces candidats en parfaite santé qui se laissent battre par un homme en fauteuil roulant et ses lieutenants. Et quand bien même a donné pour « vainqueur » l’abstention, à l’arrivée, elle ne ternit pas trop la victoire de Bouteflika.

A croire qu’il est tant aimé de son peuple qui trouve en lui un homme indispensable. A croire qu’il y a une grande incertitude qui a gagné le peuple algérien et qui confine à la peur du lendemain. A croire que « les faiseurs de roi », dont notamment l’armée, ont encore décidé pour le peuple. A force de chercher la recette de Bouteflika, on tombe dans la conclusion qu’il y a entre Bouteflika et son peuple un mystère qu’on n’est pas encore parvenu à élucider. Mais c’est surtout à croire qu’on ne sait plus où la démocratie et les élections mèneront l’Afrique. Cette Afrique-là où on aura tout vu! Dernier spectacle en date, un candidat en fauteuil roulant qui remporte une élection. Il ne reste qu’à attendre de voir des morts se présenter aux élections et les remporter.

La santé de nos présidents a toujours été un tabou et nourri les débats. Si on doit se contenter de spéculer autour de leur état de santé parce qu’ils réussissent à le cacher, le moins qui rassurait était de les voir au front, en période électorale, pour défendre leur bilan et solliciter un nouveau mandat, en battant campagne eux-mêmes. Avec le cas Bouteflika, le tabou est en train d’être brisé. Et à ce jeu-là, il sied de s’interroger sur ce qu’il faut désormais pour diriger nos États en Afrique, si l’état de santé importe importe peu, et qu’il suffit de se poser en homme indispensable à toute un pays.

Les Africains devrait se préparer à une nouvelle ère où l’on bat campagne par procuration, où l’on dirige un pays sans apparaitre en public. Cela, on nom d’une certaine propension de nos dirigeants à passer pour indispensables à leurs pays. On ne devrait plus trop regretter des hommes de la carrure Nelson Mandela, Thomas Sankara et autres. Le temps est peut-être venu où les morts peuvent prétendre à nous diriger. En attendant que l’exemple de Bouteflika fasse ses preuves et qu’on obtienne les réponses aux questions suivantes: comment sera dirigée l’Algérie? Par procuration jusqu’à quand et jusqu’où?

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Justin Yarga

Journaliste web qui teste des outils de Webjournalisme et datajournalisme, Media strategy consultant.

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2 commentaires

  1. L’Afrique est nee apres la honte. Il reste a voir comme le dit le journaliste, des des cadavres aller voter dans des cerceuils et remporter des elections. On regrette parfois pourquoi on est ne Afrique, signe de tous les malheurs.

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