Burkina : Des logisticiens « frais » à la disposition des états-majors d’armée

Ce sont 21 logisticiens, dont un civil, provenant de 15 pays de la sous-région africaine qui ont bouclé leur stage de qualification logistique du premier degré à l’Ecole militaire technique de Ouagadougou (EMTO). Ils ont reçu leur diplôme ce 25 février 2015 au camp Guillaume Ouédraogo.

Ils sont venus du Niger, du Togo, du Burkina, de Madagascar, de Djibouti, du Tchad, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Bénin, du Burundi, du Cameroun, de la Tunisie, de la Mauritanie, du Gabon, de la Guinée, du Mali et du Congo pour prendre part au 8^e stage de qualification logistique du premier degré au sein de l’EMTO.

La formation, qui a débuté le 19 janvier 2015, a été close par la remise des diplômes, ce mercredi dans l’enceinte située au camp Guillaume Ouédraogo, devant la haute hiérarchie militaire dont le Chef d’état-major général des armées, le Général Pingrenoma Zagré.

Le stage a consisté à donner aux officiers stagiaires « les connaissances logistiques nécessaires dans les opérations de soutien », a expliqué le directeur de l’école, le colonel Zitiba Sawadogo. Ils sont « désormais aptes à occuper (…) des emplois de responsabilités étendues au sein d’un état-major national ou multinational, et dans un cadre d’engagement onusien », a-t-il ajouté.

Des conseils ont été prodigués aux nouveaux soldats de la logistique. Le colonel Sawadogo les a invités à élargir leurs connaissances, à faire preuve d’ouverture d’esprit et à s’appuyer sur leurs propres expériences et celles des autres pour répondre avec efficacité aux ordres de leurs supérieurs. « Pensez aussi à donner des ordres clairs cohérents, pragmatiques mais complets qui permettront à vos subordonnés d’agir sans hésitation », a pour sa part ajouté le directeur des études, le lieutenant-colonel Montemard de Boisse.

Boko Haram. Le Général Zagré a encouragé les nouveaux logisticiens. Il a eu une pensée particulière pour les stagiaires du Niger, du Tchad et du Cameroun, dont les pays sont actuellement confrontés au péril Boko Haram.

Pour le lieutenant-colonel De Boisse, les officiers formés à l’EMTO vont contribuer à rendre efficaces les « coalitions militaires » rendues nécessaires par le « péril terrorisme exceptionnel » matérialisé sur le continent par la secte islamiste Boko Haram et les Shebabs.

Comme un cheveu dans la soupe. Cette promotion de stagiaires logisticiens a enregistré une particularité. Pour la première fois, un civil a foulé les bancs de l’EMTO. Il s’agit de Alio Maidoukia, ingénieur à AREVA Niger. Une nouveauté qui permet d’envisager la prochaine dimension de l’école.

« L’école a l’ambition de s’ouvrir en institut supérieur de logistique qui va recevoir des financements de certains partenaires comme la CEDEAO, comme l’Union européenne. A terme, l’école pourra accueillir en son sein des civils techniciens dans leur domaine », a laissé entendre le Chef d’Etat-major général des armées.

La cérémonie de remise de diplômes s’est terminée par une visite de matériel didactique (dont un moteur complet de bastion) et l’inauguration d’un atelier de travaux pratiques pour les stagiaires en armement petit calibre. Un don de la société ACMAT, filiale du groupe Renault Trucks Défense, dans le cadre d’un partenariat avec l’EMTO pour la formation de techniciens militaires africains.

Abdou ZOURE

Burkina24