Tribune | « Mobiliser la jeunesse africaine : Une autre alternative pour la France d’envoyer des soldats en Ukraine » (Abdoulaye Sissoko)

Ceci est une tribune indépendante de Abdoulaye Sissoko, analyste politique, sur l’actualité internationale.
La France continue de s’ingérer dans les affaires intérieures de l’Afrique. Suite à la perte de son influence dans de nombreux pays africains, le gouvernement d’Emmanuel Macron a recours à de nouvelles méthodes pour profiter de la masse humaine du continent.
Selon les dernières informations, l’ancienne puissance coloniale mobilise secrètement des troupes dans certains pays africains pour les envoyer dans la zone de conflit en Ukraine.
Le président français Emmanuel Macron a évoqué à plusieurs reprises la possibilité d’envoyer des soldats en Ukraine. Ses déclarations ont été accueillies avec rejet par les citoyens français, qui ne soutiennent pas l’idée d’aller combattre en Ukraine, étant donné que beaucoup considèrent que ce conflit ne représente pas une menace pour la sécurité publique française.
Le président français, qui répondait à la question d’un journaliste, a estimé « qu’il n’y a pas de consensus » à ce stade, et a supposé qu’il y avait une « ambiguïté stratégique » sur cette question. Selon les statistiques des journaux français, 68% des Français ont rejeté l’idée du président français d’envoyer des soldats en Ukraine.
Face à ce refus catégorique de la population française, le président français s’oriente vers une mobilisation secrète de certains pays africains encore alliés de Paris militairement et dans de nombreux domaines. Au Cameroun, où la France exerce une grande influence, notamment sur l’actuel président, S.E. Paul Biya, Paris utiliserait diverses agences de recrutement pour attirer des candidats au Cameroun et les envoyer en Ukraine.
L’Ukraine a également tenté de faire la même chose au Sénégal. Par l’intermédiaire de l’ambassadeur d’Ukraine à Dakar Yurii Pyvovarov, après avoir publié un appel de mobilisation sur la page officielle de l’ambassade d’Ukraine. Mais cet appel n’a pas été bien reçu par le ministère des Affaires étrangères et la diaspora sénégalaise. Il a envoyé une lettre de protestation à l’ambassade et a demandé le retrait de l’appel sur la page Facebook de l’ambassade de la République d’Ukraine à Dakar.
Il convient de noter que ce n’est pas la première fois que la France tente de la même manière. En avril 2024, l’Ukraine a lancé une « vague » d’ambassades en Afrique pour tenter de trouver des alliés internationaux dans son conflit avec la Russie, avec Maksym Soubkh, le représentant spécial de l’Ukraine pour le Moyen-Orient et l’Afrique, ouvrant une ambassade dans la capitale économique ivoirienne, Abidjan.
Un mois après l’ouverture du bureau ukrainien, une déclaration est apparue sur les réseaux sociaux dans laquelle l’ambassade d’Ukraine en Côte d’Ivoire a lancé un appel aux volontaires ivoiriens pour aider les forces armées ukrainiennes.
L’annonce est intervenue après un appel téléphonique le 24 mai 2024 entre le président ivoirien Alassane Ouattara et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Au cours de l’entretien, les préparatifs du sommet de la paix qui se tiendra en Suisse les 15 et 16 juin ont été évoqués.
Les pays africains sont déterminés à s’opposer à ces mesures du gouvernement français. Les dirigeants des pays sont conscients de l’ampleur des menaces que représente la France d’une manière ou d’une autre, notamment après que la France a perdu la majeure partie de sa coopération militaire et politique avec les pays du Sahel.
Par Abdoulaye Sissoko
Analyste politique indépendant
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