Guinée Conakry: la bonne foi de l’opposition à l’épreuve

En Guinée, Louceny Camara va quitter prochainement son poste de président de Commission nationale électorale indépendante (Ceni) Une annonce qui sonne comme une victoire de l’opposition qui plaçait dans ses revendication le départ de cet homme soupçonné d’être proche du pouvoir.  C’est un pas important vers l’élection législative et qui devrait faire faire un pas aussi à l’opposition, si elle est de bonne foi.

 Une nouvelle Commission nationale électorale indépendante, sans Louceny Camara qui a annoncé son départ  va-t-elle enfin avoir l’adhésion de toute la classe politique guinéenne, surtout l’opposition? C’est la question qu’on se pose légitimement et sur laquelle se joue la crédibilité de l’opposition. Plus d’un Guinéen a fini par douter  de la bonne foi de l’opposition dans le bras de fer qui l’oppose au pouvoir d’Alpha Condé et qui bloque l’achèvement du processus de  transition.

Il est vrai qu’en Afrique  les opposants ont toujours nourri une suspicion à l’égard des institutions chargées de l’organisation des élections, souvent à tord. Mais il est nécessaire dans un pays qui a connu une récente élection dont la victoire s’est jouée dans un mouchoir de poche, de mettre en place un système électoral fiable, avec l’adhésion de toute la classe politique. Depuis l’élection présidentielle de 2010 qui a porté au pouvoir Alpha, la Guinée ressemble à une poudrière ethnique qui peut exploser à tout moment.

A ne penser qu’à cela, on est tenté de dire qu’aucune concession n’est de trop de la part du pouvoir. Mais d’un autre côté, aux yeux de tous ceux qui veulent enfin tourner la page de la transition, l’opposition n’est pas loin de montrer sa mauvaise foi si malgré toutes les concessions actuelles elle ne revient pas sur son boycott des instances créées pour conduire à terme le processus de transition, à travers notamment l’organisation d’élections législatives.