Cameroun: L’avocate Lydienne Yen-Eyoum condamnée à 25 ans de prison

L’avocate franco-camerounaise, Lydienne Yen-Eyoum,  arrêtée le 8 janvier 2010 dans le cadre d’une enquête sur une affaire de corruption, a été condamnée à 25 ans de prison par le Tribunal spécial anti-corruption de Yaoundé pour détournement de fonds.

Après près de cinq ans de détention provisoire à Kondengui, la prison centrale de Yaoundé, le verdict est tombé vendredi 26 septembre,  à Yaoundé, au Cameroun.

L’avocate a été déclarée coupable d’avoir détourné 1,077 milliard de francs CFA (1,5 million d’euros). Après lui avoir accordé des circonstances atténuantes, les juges l’ont aussi condamnée à payer solidairement avec deux autres personnes une amende de 1,153 milliard de francs CFA. Son avocat, Me Yondo Black, a déclaré qu’il allait se pourvoir en cassation, expliquant que « Me Yen-Eyoum n’a commis aucune infraction« .

En revanche son co-accusé, l’ancien ministre des Finances Polycarpe Abah Abah, a été déclaré non-coupable, mais il reste poursuivi dans plusieurs autres dossiers. Un huissier de justice a été également relaxé dans cette affaire.

En mars, le comité de soutien français de l’avocate, présidé par Thierry Michel Atangana qui a lui-même été incarcéré pendant 17 ans au Cameroun, avait dénoncé ses conditions de détention « terrifiantes » en racontant qu’elle partage une cellule de 12 m² avec quatorze autres détenues. Un autre de ses co-accusés, l’ancien ministre délégué aux Finances en charge du Budget, Henri Engoulou, est décédé en détention le 8 mai 2014.

De nombreuses autres personnalités, dont des ex-ministres et dirigeants d’entreprises publiques, ont fait les frais de cette « opération épervier », lancée en 2006 pour mettre fin aux détournements  au Cameroun. En 2012, le président Paul Biya a créé un Tribunal criminel spécial anticorruption pour les juger. Mais les accusés ont souvent affirmé être victimes de règlements de comptes politiques.

Source : www.france24.com