En attendant les municipales de 2012, retour sur la saga des révocations.

Intervenues en conseil de ministre ce mercredi 25 janvier, la révocation du maire de Koudougou et la dissolution du conseil municipal de Pouytenga viennent allonger la liste des élus qui, depuis les troisièmes municipales du 23 avril 2006, ont connu des déboires dans la gestion des affaires locales.

Le maire de Koudougou a finalement été révoqué pour « faute grave de gestion », après avoir écopé en octobre 2011 d’une suspension de trois mois, suite à l’affaire dite du verger de Wendyam Yameogo.

Comme une saga, les révocations et les suspensions ont rythmé le cours des 3^èmes municipales de 2006. De la mairesse de Boulmiougou, révoquée et poursuivie en justice, à celui de Koudougou, dernier en date, en passant par les maires de Koubri, de Bittou, Gaoua, six maires ont été épinglés, la plupart pour des fautes de gestion. A l’analyse, les questions foncières et de lotissements se sont révélées un véritable goulot d’étranglement pour les élus locaux. Et si on peut reprocher une mauvaise gestion des affaires locales à certains élus, l’attitude des populations n’est, elle aussi, pas irréprochable.

Dans certaines de ces situations, la population a été au-devant de la scène, comme ce fut le cas dans la commune de Gaoua, où le maire a d’abord été chassé par la population avant d’être révoqué. Dernière en date, la tension  entre le maire de Boussouma et la population a révélé un incivisme inquiétant, suscitant de vives condamnations de la part du gouvernement. Avait-on besoin d’incendier le domicile d’un maire pour manifester un quelconque désaccord?

L’année 2012 devra connaitre, à l’issue des élections couplées, le renouvellement des exécutifs locaux, et marquer un nouveau pas dans l’expérience de la communalisation intégrale. Il faut espérer  qu’elles offrent l’opportunité aux populations de confier la gestion des affaires locales aux hommes et femmes qui auront pu mériter réellement leur confiance.