Journée mondiale de l’enseignant : Les éducateurs se font entendre à Ouaga

Les enseignants du Burkina Faso ont célébré la Journée Mondiale l’Enseignant (JME), ce vendredi 5 octobre 2018. A Ouagadougou, ils étaient nombreux à marcher dans les rues de la capitale pour montrer leur fierté d’appartenir à ce corps mais surtout d’appeler le gouvernement à tenir ses promesses vis-à-vis du protocole d’accord signé en janvier 2018. Il a été question lors de cette commémoration, d’évoquer le contexte sécuritaire également.

L’année scolaire 2018-2019 a débuté. Les enseignants tirent sur la sonnette d’alarme. Ils exigent du  gouvernement la mise en œuvre correcte du protocole d’accord du 27 janvier 2018  et la prise de mesures permettant de garantir le droit à l’éducation de tous les enfants du Burkina à travers l’ouverture et le fonctionnement efficient des écoles sur l’ensemble du territoire.

« Cette année, la mise en œuvre du protocole ne doit pas souffrir de quelques points que ce soit», prévient le secrétaire général du F-SYNTER (Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche), Souleymane Badiel. Les acteurs de l’enseignement parlent de retard dans l’exécution de certains points du protocole d’accord. «  S’il y a du retard, cela  traduit une volonté de ruse de la part du gouvernement », affirme Souleymane Badiel.

Les dossiers qui souffrent d’un retard d’exécution sont, entre autres, la question des garderies populaires qui devrait être mise en œuvre deux mois après la signature du protocole, celle du trousseau pédagogique, qui doit être octroyé à chaque début d’entrée à tous les enseignants  et l’avancement 2016.

 Partis depuis la bourse du travail, les acteurs ont marché jusqu’au Ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation pour remettre leur message au ministre Stanislas Ouaro. Ce dernier, accompagné du ministre de l’enseignement supérieur, Alkassoum Maiga, a reçu le message de la Coordination nationale des syndicats de l’éducation. Le Pr Stanislas Ouaro a rassuré que le message sera remis à qui de droit. « Le gouvernement est convaincu que la mise en œuvre de ce protocole va favoriser un système éducatif équitable accessible et de qualité. Le gouvernement travaillera en fonction de ses possibilités à prioriser davantage le système éducatif », a-t-il expliqué.

Le monde éducatif est durement éprouvé également par l’insécurité.  Pour preuve, des enlèvements, des assassinats d’enseignants et d’acteurs de l’enseignement se font au sahel et à l’Est. La dernière en date, est l’enlèvement et l’assassinat d’un président d’une association des parents d’élèves et de la disparition de son fils dans la région de l’Est dans la nuit du 29 septembre 2018. La CNSE a exprimé sa compassion aux victimes et appelé à plus de solidarité.

Irmine KINDA

Burkina 24