Une Hongkongaise condamnée à trois mois de prison pour avoir insulté l’hymne chinois

Une Hongkongaise qui avait brandi un drapeau de l’ère coloniale lors d’une retransmission des JO de Tokyo a été condamnée à trois mois de prison, devenant la première personne à être incarcérée pour avoir insulté l’hymne national chinois, ont rapporté ce jeudi les médias locaux chinois repris par La Tribune.

Paula Leung, 42 ans, a plaidé coupable d’insulte à la «Marche des Volontaires», l’hymne national de la République populaire de Chine, lors de la diffusion de l’évènement dans un centre commercial en juillet 2021, a relaté le quotidien South China Morning Post.

Selon le tribunal, Paula Leung a agité un drapeau datant de l’époque coloniale lorsque la médaille d’or a été remise à l’escrimeur hongkongais Edgar Cheung. Cette fois, elle a été condamnée à trois mois d’emprisonnement pour avoir « gravement dénigré l’hymne et porté atteinte à la dignité du pays », a rapporté le journal chinois selon La Tribune.

Après d’importantes manifestations prodémocratie en 2019, parfois émaillées de violences, Pékin a imposé une loi sur la sécurité nationale à Hong Kong en 2020 qui interdit tout acte de sécession, subversion, terrorisme ou collusion avec des forces étrangères.

Les autorités de Hong Kong ont donc adopté cette loi spécifique sanctionnant toute attitude irrespectueuse à l’égard de l’hymne national chinois, un délit passible au maximum de trois ans de prison et 50.000 dollars hongkongais d’amende (6.400 euros).

En rappel, l’hymne chinois a été longuement sifflé lors de deux matchs qualificatifs pour la Coupe du Monde opposant les joueurs de Hong Kong à ceux de Bahreïn et du Cambodge en novembre 2019. En septembre 2022, il avait également été hué lors du premier match de football ouvert au public à Hong Kong depuis le début de la pandémie.

Les Jeux de Tokyo ont été marqués par le succès des athlètes de Hong Kong et ont suscité une vague de soutien local. Des centaines de supporteurs s’étaient rassemblés dans un centre commercial, dont certains ont sifflé l’hymne national chinois avant de scander «Nous sommes Hong Kong».

Abdoul Gani BARRY

Burkina 24