Pour la capture du dividende démographique, religieux et coutumiers s’engagent

Les gouvernants africains se sont lancés dans une transition démographique d’ici à 2015 sous invite des grandes instances africaines, a laissé entendre le président du Faso Roch marc Christian Kaboré. Cependant, cela ne saurait être le seul fait des gouvernants. C’est donc à cet effet que le chef de l’Etat burkinabè salue la tenue du Forum régional des religieux et coutumiers qui se tient à Ouagadougou. Des responsables religieux de 10 pays de l’Afrique de l’Ouest francophone et du Tchad échangeront les 24, 25 et 26 juillet 2018 sur les mécanismes de collaboration avec les Etats pour un changement de comportement.

« La population africaine est devenue la plus dynamique au monde et représentera 25% de la population mondiale en 2025, avec environ 12,1 millions de jeunes de 15 à 34 ans sur le marché de l’emploi par an. Jamais le continent noir n’avait connu un tel rythme de croissance avec une population aussi jeune», dira le président du Faso.

Et le  Moogho Naba Baongo, empereur des mossé et parrain de la cérémonie, dans son adresse à ses pairs et autorités publiques présents, message lu par l’un de ses ministres le Larlé Naba,  de reprendre ce dicton moaga : « Neeb la naam »,  « il n’y a de pouvoir que d’hommes ». « Cela est aussi valable pour le chef religieux dont l’aura se résume  au nombre des fidèles », dit-il. 

Si dans le passé l’abondance de la natalité a été longtemps prônée, il reconnait qu’ aujourd’hui, « la puissance ne réside pas dans le seul fait du nombre mais plutôt dans la qualité de la population ».

« Nos cultures, traditions et religions ne constituent pas en soi des freins. Nous devrons les mettre au service de nos populations car aucun développement véritable  non plus ne peut se faire au détriment des valeurs que nous portons », a-t-il ajouté. 

Pour ce faire, ce forum, cadre aussi de dialogue inter-religieux, est le lieu pour eux de se pencher sur la contribution des leaders religieux et coutumiers et élaborer des mécanismes de collaboration avec les gouvernements, les organisations de la société civile pour atteindre l’objectif du dividende démographique. « Durant deux jours, nous revisiterons nos traditions et nos livres saints pour dégager un plan d’action par pays afin d’amorcer le dividende », explique président du conseil d’administration de l’Union des religieux et coutumiers du  Burkina pour la promotion de la santé et le développement.

Les conclusions des travaux aboutiront à l‘élaboration d’un agenda sous-régional, à un plan d’action par pays qui note l’engagement des leaders sur des stratégies novatrices de l’espacement des naissances pour réduire la morbidité et la mortalité maternelle et infantile.

Marlène Quenum, christianiste céleste, membre de la délégation béninoise, dit s’engager avant même l’adoption du plan d’action.

« Nous nous engageons déjà, nous leaders traditionnels, protestants,  catholiques, chrétiens célestes et musulmans  à mettre en œuvre ce plan pour que dans quelques années, nous puissions voir nos enfants aller à l’école sans crainte d’être déscolarisés, les mamans accoucher sans risque de mourir et de voir nous jeunes réussir. La qualité de l’être humain est plus importante que le nombre », dit-elle. 

Le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré, qui a présidé la cérémonie, a dit toute sa reconnaissance pour l’initiative et s’est réjoui de la mise en place en décembre 2017 à Conakry de l’Alliance des religieux et coutumiers de l’Afrique de l’ouest pour la santé et le développement dont le Burkina assure la présidence pour deux ans.

Fait « Champion du dividende démographique » en Afrique, il prend l’engagement de relayer les conclusions de ces travaux à ses pairs africains.

Revelyn SOME

Burkina24