Lancement de la CPS+ à Bobo : Une méthode qui allie CPS et destruction de gites larvaires pour booter le paludisme

Le Ministre de la santé et de l’hygiène publique Lucien Jean-Claude Kargougou a officiellement lancé la campagne de Chimio-prévention du paludisme saisonnier plus (CPS+) le vendredi 18 aout 2023 à Bobo-Dioulasso. La CPS + consiste à associer l’identification et la destruction des gites larvaires à l’administration des doses anti paludéennes aux enfants de trois mois à cinq ans. 

Cette année, le lancement de la campagne de Chimio-prévention du paludisme saisonnier (CPS) connait une innovation. Cette nouvelle méthode vise à combattre le mal à la source en ajoutant à la traditionnelle CPS (introduite depuis 2014 au Burkina Faso), des actions d’identification et de destruction des gites larvaires de l’anophèle dans les ménages et leur environnement.

Selon le Ministre de la santé et de l’hygiène publique Lucien Jean-Claude Kargougou, la CPS + (qui implique aussi le dépistage de la malnutrition systémique chez les enfants) est en phase pilote dans ceux centres urbains et couvrira progressivement le reste du territoire.

« Les premières journées de lutte anti-larvaires visent à réduire d’au moins 50% la densité vectorielle dans les villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso par l’élimination des larves de moustiques », explique-t-il.

Le Ministère des sports et des loisirs se joint à la lutte

Le Ministère des sports et des loisirs a mobilisé 15 000 jeunes volontaires nationaux agents de santé. Ces deniers en collaboration avec les distributeurs communautaires viennent renforcer l’accompagnement des PTF comme Malaria consortium, le Fonds mondial, President’s malaria initiative (PMI) et l’UNICEF dans la lutte contre le paludisme qui demeure le premier motif de consultation.

« Au cours de l’année 2022, les formations sanitaires ont notifié plus de 11 millions de cas avec hélas 4243 cas de décès dont près de 3000 enfants de moins de cinq ans », annonce le ministre.

La PDS de l’Arrondissement 6 de la commune de Bobo Salamata Compaoré indique que la région des Hauts-Bassins a enregistré 1000 cas sur le chiffre global de 4234 décès liés au paludisme.

Après la cérémonie de lancement effectuée au Centre médical de Lafiabougou dans le District sanitaire de Do, le ministre a joint l’acte à la parole en visitant deux ménages situés non du marché de Lafiabougou où il a administré les doses de protection contre le paludisme aux enfants de la famille.

Destruction des gîtes larvaires et sensibilisation

L’hôte du jour a aussi identifié des corps minuscules suspendus à la surfaces de liquides réservés entre autres dans un canari de tisane, une barrique de réserve d’eau et des abreuvoirs pour volaille. « Les récipients contenant du liquide doivent être fermés.

L’eau des abreuvoirs quant à elle doit être régulièrement renouvelée. Ces bonnes pratiques permettent d’éviter la prolifération des larves de moustiques responsables de la transmission du paludisme », explique-t-il.

La commune ne reste pas de marbre

La sensibilisation se poursuivra dans la rue jouxtant les ménages. Là, le ministre rappelle qu’une prévention optimale requiert aussi l’assainissement de l’environnement proche des ménages dont il espère une mobilisation communautaire.

Car « les flaques d’eau qui stagnent dans les rues constituent également des nids de larves de moustiques. Et les techniciens de la commune s’engagent à niveler les voies à condition que la communauté mette des agrégats à leur disposition ».

La destruction physique des larves sera suivie de l’utilisation de bio larvicides à partir de fin septembre. Le ministre précise que l’arrivée de ces nouvelles méthodes n’exclut pas l’utilisation des moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (MILDA).

La délégation a aussi visité le site du futur Centre ophtalmologique situé au secteur 18 de la ville de Bobo-Dioulasso.

Aminata SANOU

Correspondante de Burkina 24 à Bobo-Dioulasso

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