Laïcité et cohésion sociale: le temps de tirer la sonnette d’alarme
Au Burkina Faso, la laïcité connaît des entorses et les signaux ne sont pas au vert. C’est le constat posé lors de la conférence publique initiée par le centre de recherche et de formation sur le développement humain intégral ce samedi 5 avril, et consacrée à l’État de droit, la laïcité et la cohésion sociale. Le Pr Luc Marius Ibriga, qui a animé cette conférence, a développé ces trois notions du thème et insisté sur la nécessité de prévenir et de tirer la sonnette d’alarme pour la préservation de la cohésion qui pourrait prendre un coup dur au Burkina Faso dans la situation politique actuellement tendue.
Beaucoup de conflits en Afrique sont la conséquence de la négation de la diversité. Et l’actualité le rappelle bien: la crise en République centrafricaine qui fait en ce moment l’actualité a des relents de guerre religieuse, et ce dimanche, le Rwanda commémore les 20 ans du génocide de 1994.
« Il faut éviter qu’au Burkina, dans l’ambiance actuelle, l’exploitation de la différence soit un fonds de commerce politique », a souhaité d’entrée de jeu, le conférencier du jour, le Pr Luc Marius Ibriga, enseignant de droit constitutionnel à l’Université de Ouagadougou.
Pour les initiateurs de la conférence publique, c’est justement le contexte actuel qui a milité en faveur du thème de cette première conférence, État de droit, laïcité et cohésion sociale : questions actuelles et repères d’action », l’objectif étant de dégager des pistes d’action pour préserver la cohésion sociale et permettre au public de prendre conscience de ses responsabilités dans la préservation des valeurs de l’Etat de droit.
De la laïcité, il en a été longuement question. Mais c’est la question de l’Etat de droit qui a été en premier développée par le professeur de droit constitutionnel, dans une démarche chronologique justifiée par l’interdépendance entre les trois notions du thème.
Pour le conférencier, dans le cas du Burkina, on pourrait parler d’un État de droit mitigé. Partant des conditions de l’Etat de droit, comme l’indépendance de la justice, le conférencier a estimé qu’on est en face d’un État de droit à géométrie variable. Un Etat dans lequel « Quand les règles nous arrangent on respecte, et quand ça ne nous arrange pas on ne respecte pas ».
A titre d’exemple, la modification de l’article 37 qui, de l’avis du juriste, « est contraire à l’esprit de l’Etat de droit ». Résumant le lien d’interdépendance entre les trois notions, le Pr a affirmé que la laïcité ne peut s’épanouir que dans un État de droit et qu’elle est en retour la condition de la cohésion sociale.
Des entorses à la laïcité
Au centre de beaucoup d’interrogations, la laïcité, condition fondamentale de la cohésion sociale, selon le Pr Luc Marius Ibriga. Entendue comme une obligation pour l’Etat de traiter les religions sur le même pied d’égalité en observant notamment une neutralité, la laïcité connait des entorses au Burkina Faso, à en croire le conférencier. Des entorses favorisées parfois par des approches intéressées et calculées de la part de l’Etat.
Si certains considèrent que les signaux sont déjà au rouge, pour d’autres, on ne devrait pas encore s’inquiéter. Pour sa part, le conférencier a reconnu que, même si « jusqu’à présent nous n’avons pas de situation dans laquelle il y a des exclusions », il y a des signes, « des foyers qui visent à remettre en cause la laïcité qu’il faut éteindre avant qu’ils ne prennent de l’ampleur ».
Entre autres recommandations, le conférencier a suggéré d’éviter que la religion ne prenne une place importante dans l’administration du service public, mais surtout de travailler à une laïcité ouverte, où la religion n’est pas une cloison.
Cette conference, qui ouvre la voie à une série de conférences publiques, s’inscrit dans une initiative de formation continue en développement humain intégral, portée par le nouveau centre africain de recherche et de formation sur développement humain intégral de l’OCADES Caritas Burkina.
Selon le Secrétaire exécutif national de l’OCADES Caritas Burkina, Abbé Isidore Ouédraogo, ces conférences se veulent un tremplin d’éveil des consciences, de questionnement et d’interpellation citoyenne sur des problématiques de développement du Burkina Faso, en lien avec la doctrine sociale de l’Église.
Il a souhaité que ces conférences publiques puissent permettre aux participants d’être chacun un acteur du développement humain intégral. C’est d’ailleurs dans cet objectif que le centre prévoit également des ateliers thématiques.
Justin Yarga
Burkina 24
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tr?s bien!
MERCI PR LEVEIL DES CONSCIENCES.
bien professeur mais que faire face a des r?ligieux guid? par par le vendre et non par lesprit.que faire si les politiciens ne veulent pas elargir le champ de la paix mais pluto cultive la division sociale pour le trone satanique dict? par l’occident