Ici Au Faso | Dans le Kénédougou, le Kênê Kênê, ce premier pas vers le mariage !

Connue pour sa diversité culturelle, la communauté Siamou, dans la région des Hauts-Bassins, est l’une des plus réputées des groupes ethniques de par son originalité gastronomique et coutumière. S’il y a bien un évènement qui se démarque des autres, c’est le kênê kênê. Passage obligatoire pour les fils et filles de la communauté Siamou, cette coutume marque la transition entre l’enfance et la maturité. Chaque année, les natifs de cette tribu viennent des quatre coins du monde pour honorer à la tradition et aussi se ressourcer auprès des siens. Cette année 2023, exception n’a pas été faite… 

Difficile de vivre dans la province du Kénédougou, région des Hauts-Bassins, sans entendre parler de la cérémonie du kênê kênê, que tu sois originaire de cette localité ou étranger. En effet, cette cérémonie est une initiation qui marque le passage de l’enfance à l’âge adulte.

Pendant cette coutume, les sages inculquent les valeurs, les interdits, et les secrets de la communauté aux candidats jugés aptes à franchir l’adolescence. Une fois cette initiation faite, les initiés seront alors associés aux grandes décisions de la communauté.

« Le kênê kênê permet aux nouveaux initiés de connaitre les valeurs de leur peuple et prendre part aux décisions de la communauté d’origine. Aussi, ils (les initiés) sont autorisés à sortir hors de la maison lors de certaines cérémonies traditionnelles dont l’accès n’est pas permis aux non-initiés. En cas de problème majeur, les non-initiés couvrent leurs visages et sont accompagnés par les initiés », explique d’emblée Kalifa Traoré, un notable du village de Bandougou.

Une fois l’étape des apprentissages franchie, les initiés regagnent leurs familles respectives, où ils sont accueillis en héros. Pour les hommes, cet acte est la carte blanche pour la maturité, et quant à la gent féminine, cette initiation est le passeport pour une future vie de foyer.

« La cérémonie du kênê kênê est le premier pas vers le mariage. Chez les filles comme les garçons, on leur montre comment prendre soin de son foyer, une fois marié. Ainsi les hommes qui prétendent marier une fille participent à l’organisation de cette cérémonie.

En réalité, toutes les filles qui faisaient le kênê kênê avaient un prétendant. Et après, elles peuvent partir chez leur futur mari. C’est le début du processus car le futur mari doit, après, envoyer la dot », confie Kalifa Traoré.

Outre ce volet traditionnel, le kênê kênê est aussi des grands moments de retrouvaille et de convivialité. Un moment propice pour renouer les anciennes relations mais aussi en tisser de nouvelles. Grand moment de festin où le pampara (plat local du kénédougou, Ndlr) et le bandji (le vin blanc, Ndlr) coulent à flots. Pas de temps à perdre, les initiés ou invités profitent de l’occasion pour s’empiffrer au maximum, et raconter ces merveilleux moments quelques temps après.

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Il faut noter qu’en plus de la cérémonie des « lo », le kênê kênê est une cérémonie assez importante dans la culture siamou. Cette cérémonie se tient chaque année courant les mois de mars et avril. Selon les informations, pendant cette période, tout est mis en pause, même les travaux champêtres, dans l’optique de profiter au mieux des moindres secondes.

Pour rappel, les Siamou sont une ethnie vivant au Burkina Faso dans la province du Kénédougou notamment à Bandougou, Diéri, Diossogo, Fon, Nyalé, Orodara, Salé, Tin. Ils cohabitent, entre autres, avec les Toussians et les Sénoufo…

Par ailleurs, il existe aussi le « Kéné Vacances Culture » qui est un festival culturel réunissant chaque année les jeunes des communes de Orodara et Toussiana à travers une compétition dans diverses disciplines telles que l’imitation d’artistes communément appelée play-back, le slam, le battle, le théâtre et le ballet…

Yéhé Veronique TRAORE

Pour Burkina24