Littérature : « Le dernier fils de la reine sorcière », un recueil de nouvelles des lauréats de CORELI

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Après la 1ère édition du Concours de révélation littéraire (CORELI) qui s’est tenue en 2023, le lieutenant colonel William Combary, promoteur de l’initiative a décidé de rassembler les nouvelles des 10 lauréats de l’édition pour en faire un recueil de nouvelles intitulé «Le dernier fils de la reine sorcière». La cérémonie de dédicace de cet ouvrage qui coûte seulement 3000 FCFA et disponible sur des rayons des bibliothèques un peu partout à travers le pays est intervenue, le vendredi 7 février 2025, au mess des officiers à Ouagadougou.

Le Concours de révélation littéraire (CORELI) a connu la participation de 150 candidats. Mais le jury a retenu 10 meilleures œuvres. Pour ne pas que ces œuvres restent dans les tiroirs, le promoteur du concours, le lieutenant-colonel William Combary a mis ses propres moyens pour valoriser le travail de ces jeunes auteurs qui sont pour la plupart des étudiants produisant ce recueil de nouvelles. Ce, pour non seulement que les nouvelles de ces jeunes ne se retrouvent pas rangées dans un tiroir mais aussi pour les pousser à produire leurs propres livres un jour.

Pour ce haut gradé de la gendarmerie nationale, cette œuvre est une façon pour lui de rendre à César ce qui est à César. Car , a-t-il dit s’il est aujourd’hui écrivain tout est parti des concours littéraires

«Le Concours de révélation littéraire a été initié en vue de tendre la perche aux jeunes écrivains afin qu’ils puissent aussi présenter leurs talents au public. Au départ, ce sont des concours littéraires qui m’ont révélé et qui m’ont conforté dans mon choix de devenir écrivain », a-t-il fait savoir.

Le lieutenant-colonel Combary a soutenu que la plus value pour la 1ère édition du Concours de révélation littéraire était de mettre à la disposition du public, les nouvelles écrites par ces jeunes nouvellistes.

«Donc c’est ce que nous avons essayé de faire, en prenant le bénéfice que nous avons eu sur la vente de nos œuvres et en produisant cette œuvre au profit de ces lauréats», a-t-il expliqué.

Il a ajouté que son souhait est de faire la même chose pour la deuxième édition du concours qui sera lancée en mars. «Si nous avons quelqu’un pour nous accompagner, ça sera plus facile mais déjà, nous avons décidé de diminuer le prix de ces différentes œuvres là pour pouvoir les vendre rapidement et lancer la 2e édition », a-t-il confié.

Boubacar Dao, écrivain et critique littéraire, a laissé entendre que c’est sa première fois de voir une personne privée qui décide d’organiser une compétition littéraire et sortir un livre contenant les œuvres écrites par les lauréats au bout du compte.

Ce livre, selon lui traite d’une thématique certes variée mais tourne surtout autour de la douleur actuelle du Burkina Faso marqué par le contexte de défi sécuritaire.

«Douleur face à la guerre, douleur face aux conditions de vie des jeunes, douleur face à l’ école qu’on ne peut plus accéder parce que les conditions sont devenues pénibles dans d’autres contrées [ du pays]», a-t-il poursuivi.

Il a souligné que ce sont des œuvres intéressantes de par l’intérêt thématique et de par l’intérêt esthétique. «Ce sont des œuvres qui peuvent parler à des jeunes comme eux mais aussi à des moins jeunes mais aussi à des plus anciens», a-t-il renchéri.

Pour Boubacar Dao, le Concours de révélation littéraire est une initiative à encourager parce que des jeunes veulent écrire mais ils n’ont pas de moyens pour valoriser leurs écrits. «Lorsqu’on passe par un concours et qu’on est reconnu, on se dit bon peut-être que ça du mérite, ça accroît l’estime de soi chez les auteurs surtout lorsqu’on arrive à avoir son œuvre dans un recueil même s’il est collectif, on se dit voici le produit de notre création», a-t-il mentionné en affirmant que cette initiative peut faire naître des talents qui peuvent se révéler dynamiques à l’avenir.

Carène Compaoré, lauréate du Concours de révélation littéraire a salué le libre-choix sur lequel s’est déroulé le concours. Elle a fait savoir qu’il n’y avait pas de thématiques imposées aux candidats, ils ont donc eu la latitude de travailler sur des thématiques de leur choix.

«Pour ma nouvelle particulièrement, je me suis intéressée aux enfants de la rue, parce qu’en voyant un enfant au feu tricolore, on se demande pourquoi il est là. Et c’est de là que j’ai écrite ma nouvelle qui a parlé de l’histoire du Kalile qui a perdu son papa qui était VDP, et qui a ensuite perdu sa maman dans un périple s’est retrouvé à errer dans la capitale », a-t-elle relevé.

Selon elle, CORELI est une expérience qui l’a beaucoup motivée à écrire davantage. Elle a souhaité que l’initiative perdure afin de profiter à d’autres jeunes.

Willy SAGBE 

Burkina 24