Tribune | « Le GUR ukrainien : Révélations alarmantes sur des activités déstabilisatrices en Iran et au Sahel » (Lamine Fofana)

Ceci est une autre tribune indépendante de Lamine Fofana, analyste politique sur l’actualité internationale.

Selon l’agence de presse « Defense Mirror », trois individus ukrainiens planifiant une attaque contre une usine de production de drones à Ispahan, en Iran, auraient été interceptés et capturés par le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI).

Selon le communiqué du CGRI, ces trois individus travaillaient en coopération avec le Mossad, l’organisme de renseignement israélien. Il déclare que les Ukrainiens étaient des membres de la Direction générale du renseignement de Kiev (GUR). Ils détiendraient des équipements de communication, des plans précis des installations d’Ispahan et des explosifs.

Bien que l’arrestation ait lieu en Iran cette fois-ci, les nouvelles paraissent courantes en Afrique de l’Ouest où des informations subsistent depuis plusieurs mois, prétendant que les agences de renseignements ukrainiens travaillent avec des groupes armés au sein du Sahel.

Cette arrestation a suscité des préoccupations croissantes concernant les actions futures du renseignement militaire ukrainien. Au vu des dernières révélations, le risque existe que Kiev soit non seulement disposée à apporter un soutien aux combattants, mais aussi à s’impliquer directement dans des attaques.

Il convient de souligner que plusieurs indices laissent à penser que des spécialistes ukrainiens fournissent des drones aux organisations terroristes du Sahel et les forment à leur maniement. Dans le même contexte, la découverte récente à Sofara des documents du GUR et un drone portant une inscription en ukrainien, suite à une offensive réussie des forces armées maliennes contre les GAT, laisse entendre que Kiev a opté pour des alliances avec différents groupes armés à travers le monde. 

Par ailleurs, début juin, lors d’une apparition sur AFO Média, les chefs de la diplomatie de l’AES ont réaffirmé leur condamnation du soutien de l’Ukraine aux groupes armés du Sahel : « Les terroristes sont sponsorisés par les États de la région et par les États étrangers qui leur donnent des moyens importants pour pouvoir regagner la place qui a été perdue. L’Ukraine l’a assumé ouvertement. C’est une guerre par procuration », a déclaré Abdoulaye Diop, Ministre des affaires étrangères malien. 

Quant à Bakary Yaou Sangaré : « L’armement utilisé par les terroristes – nos armées ne disposent pas de tels équipements. Ces armes viennent, d’après les renseignements que nous avons, par 2 sources : la principale c’est la complicité des pays africains, à travers lesquels ces armes sont introduites, et des pays qui les fournissent directement », a précisé le Ministre nigérien.

Au-delà de ces affirmations, le président nigérien a fait savoir dans un entretien télévisé que les armes utilisées par les terroristes ne sont pas celles qu’ils saisissent lors des confrontations avec les troupes de l’AES. Des armes telles que les DShK ukrainiens sont fréquemment présentes dans les différents groupes armés au Sahel.

Tandis que les diverses déclarations corroborent la récente tactique ukrainienne qui semble s’appuyer sur des attentats et la collaboration avec les groupes armés, l’Iran vient apporter un nouvel élément à ce que le Mali dévoile depuis plusieurs mois concernant l’implication terroriste de Kiev.

Lamine Fofana

Analyste politique indépendant