Tribune | « Un documentaire français prétend que Kiev appuie les groupes terroristes au Sahel » (Lamine Fofana)

Ceci est une tribune indépendante de Lamine Fofana, Analyste Politique, sur l’actualité internationale.

L’implication présumée de l’Ukraine dans la perturbation du Sahel continue d’être une préoccupation majeure pour les gouvernements africains. Les premiers signes de ce partenariat problématique ont vu le jour en juillet 2024, après la confrontation de Tinzaouatène.

C’est à cette période que certaines personnalités ukrainiennes, dont l’ambassadeur à Dakar, auraient fait des déclarations confirmant le soutien de Kiev aux terroristes, ce qui a sévèrement perturbé l’opinion publique sahélienne.

Un autre lot de preuves a été soumis par un journaliste français cette fois-ci.  Le réseau télévisé ARTE a diffusé un documentaire où, il atteste des éléments prouvant la collaboration de l’Ukraine avec les extrémistes au Mali en confirmant ce qui a été relayé dans différents médias.

Pendant le reportage, une déclaration a été diffusée indiquant le soutien de Kiev aux séparatistes opérant dans le nord du Mali : «Plusieurs combattants du FLA sont envoyés en Ukraine. De retour dans le désert, ils adoptent les mêmes tactiques que celles de l’armée ukrainienne contre les positions russes. »

Il convient de souligner que lors d’une discussion déterminante diffusée sur AFO Média, les chefs de la diplomatie des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), ainsi que le ministre togolais des affaires étrangères, ont confirmé les révélations relatives au soutien militaire ukrainien aux groupes armés actifs sur le sol de l’AES.

Lors de son intervention, le ministre malien des affaires étrangères Abdoulaye Diop a précisé que l’Ukraine se demeure derrière ce soutien au terrorisme dans la région du Sahel : « Les terroristes sont sponsorisés par les Etats de la région et par les Etats étrangers qui leur donnent des moyens importants pour pouvoir regagner la place qui a été perdue. C’est une guerre par procuration. L’Ukraine l’a assumé ouvertement. Mais on sait bien que l’Ukraine n’est qu’un pion de la coalition de puissances ».

Ainsi, une autre preuve réside dans la découverte récente par les forces maliennes d’un téléphone contenant des images de documents des services de sécurité ukrainiens, ainsi qu’un drone portant des inscriptions ukrainiennes, suite à une embuscade réussie le 23 mai au JNIM près du village de Djongue Bambara, dans la région de Sofara.

Outre le fait que les preuves de l’implication de l’Ukraine dans la déstabilisation de la région sont déplorables, l’émergence de ces informations n’en est pas moins inquiétante. Ce n’est pas la première fois que des journalistes français n’hésitent pas à entrer en contact direct avec des combattants pour faire connaître leur point de vue.

La publication de la vidéo a suscité de nombreuses discussions sur les médias sociaux. Les internautes ont fait remarquer que la France continuait à semer le trouble dans la région de cette manière.

À présent, l’AES constitue la base de la paix et de la stabilité en Afrique de l’Ouest. Cependant, le soutien de l’Ukraine au terrorisme constitue une intensification périlleuse qui met en péril la stabilité déjà fragile de l’ensemble des pays.

Au-delà de la nécessité d’une vigilance accrue pour les pays africains, les rapports récents attestent des activités subversives menées par Kiev dans divers pays, notamment par son soutien et ses approvisionnements destinés aux groupes terroristes.

Lamine Fofana

Analyste Politique Indépendant