Saïbou Ouédraogo : « Il faut donner du temps » à Roch Kaboré

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Roch Marc Christian Kaboré a bouclé ses 100 jours à la tête du Burkina Faso. L’heure est au bilan. Quel est-il sur le plan des réponses aux attentes des jeunes ? Quel est l’écho de ce début de mise en œuvre du programme présidentiel au sein du parti au pouvoir ? Le Chargé à l’Information et à la Communication de l’Union Nationale des Jeunes du MPP, Saïbou Ouédraogo, répond dans cette interview.

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Burkina24 (B24) : Cela fait 100 jours que le Président Roch Kaboré est au pouvoir. Quelle est votre impression générale ?

Saïbou Ouédraogo (S.O) : C’est une impression de satisfaction tant les actes parlent d’eux-mêmes. Quand on prend les actions posées par le gouvernement, il y a par exemple le programme « emploi pour l’éducation nationale », la gratuité dans le domaine de la santé tel qu’annoncé dans le programme, la nouvelle politique énergétique avec l’annonce de la construction d’une centrale solaire, l’aménagement de 20 000 ha de terres agricoles avec un potentiel de 36 000 emplois, le lancement de la réalisation de plus de  1000 forages cette année, la réduction du train de vie de l’Etat.

Il faut ajouter à cela, le recrutement de 9 300 jeunes dans l’entretien des routes afin de susciter des vocations dans ce domaine. Au niveau de l’Assemblée Nationale, il y a eu la réduction du salaire des députés, l’annonce d’un projet de loi dessaisissant les maires de la gestion des lotissements, le code minier sera également passé à la loupe.

Alors c’est un sentiment de satisfaction et d’encouragement qui ne peut que nous animer car le train est sur les rails.

B24 : Y a-t-il eu, à votre avis de fausses notes, pendant ces trois premiers mois de gouvernance ?

S.O : Comme toute œuvre humaine,  la perfection absolue n’existe pas. Alors il y a certainement eu certaines choses qu’on aurait souhaitées meilleures. On peut parler par exemple des couacs qu’il y eu en termes de communication aux premiers moments de l’attaque terroriste du 15 janvier dernier.

Cependant, il faut se souvenir que les membres du gouvernement n’avaient même pas eu le temps de prendre fonction  et que donc en définitive, on peut dire qu’ils s’en sont bien sortis.

B24 : La question des Koglweogo a semble-t-il mis en difficulté le gouvernement du Premier ministre Kaba Thiéba. Pensez-vous que cette situation a été bien gérée ?

S.O : La question de mon point de vue a été bien gérée surtout quand on garde en mémoire que lors des derniers évènements de Fada, les personnes arrêtées n’ont pas été relâchées et qu’elles subiront la rigueur de la loi.

L’Etat de droit a été réaffirmé et l’autorité de l’Etat s’est manifestée à cette occasion. Je pense qu’il ne faut pas transiger sur certains principes et c’est ce que le gouvernement a fait.

Cependant, il faut se dire aussi, que plusieurs facteurs sont entrés en ligne de compte car en même temps qu’il ne fallait pas transiger sur le principe de l’Etat de droit et de la république, en même temps il fallait tenir compte de l’aspect sécuritaire dans un contexte post-attentat sur notre territoire et dans la sous-région. Tout en gardant à l’esprit en plus, que les forces tapies dans l’ombre n’ont pas encore désespéré de voir la victoire du peuple remise en cause.

Il fallait donc adopter une démarche qui tienne compte de ces éléments et c’est ce que le gouvernement a fait de mon point de vue sur cette affaire.

B24 : En matière de lutte contre le chômage le programme « emplois pour l’éducation nationale » est le plus important acte posé par le gouvernement pendant ces trois premiers mois. Est-ce un programme viable ?

S.O : C’est un programme viable et les Burkinabè pourront le constater au fur et à mesure. Le domaine de l’éducation est un domaine qui a besoin de ressources humaines et la jeunesse burkinabè a besoin d’opportunités. Ceci est donc une double opportunité tant pour le secteur éducatif qui va y trouver des vocations, mais aussi pour la jeunesse qui y trouvera une opportunité d’emploi pour ceux qui ont cette vocation.

Mais il faut se dire aussi que le lancement de certains programmes prioritaires comme la réalisation des forages sont aussi des opportunités d’emplois qui sont créés ceci en plus de l’objectif principal des programmes en question.

B24 : Quelques critiques fusent sur ce programme. Est-ce une réponse à long terme contre le chômage et aussi au défi d’une éducation de qualité au Burkina ?

S.O : Il ne faut pas aller à des considérations hâtives je pense. Dans le programme que le président a soumis aux Burkinabè et qu’ils ont choisi, le président a envisagé plusieurs réponses qui vont des mesures urgentes à des mesures sur le long terme.

Ce programme va sans doute apporter sa pierre à la résorption du chômage en plus d’autres mesures qui viendront au fil des mois car aucun programme à lui seul ne pourra absorber tous les sans-emplois. Il faut une conjugaison d’initiatives.

Il est incontestable qu’à l’issue du processus actuel, des milliers de sans-emplois auront trouvé un emploi à la faveur de ce programme et donc ce sont des sans-emplois en moins.

Quant à l’aspect qualitatif de l’éducation à travers ce programme, il faut se dire que ce programme a l’avantage de susciter des vocations car beaucoup perdent de vue que ne seront confirmés que ceux qui après une certaine période auront réussi à un test. C’est l’exigence d’une vocation. Ainsi on ne sacrifie nullement la qualité mais on la renforce plutôt.

B24 : Les jeunes du MPP sentent-ils que les promesses à eux faites pendant la campagne sont en train de prendre corps ?

S.O : Les jeunes du MPP comme vous dites sont des jeunes Burkinabè tout court, qui ont les mêmes attentes et les mêmes aspirations. Alors est-ce que les jeunes Burkinabè que nous sommes voyons la réalisation des promesses faites pendant la campagne ?

La réponse est oui parce que la promesse majeure c’est la réalisation du programme pour lequel le président Roch a été élu. Des actes ont été posés dans le sens de sa réalisation et donc la promesse commence à se manifester. Maintenant, est-ce que les jeunes du Burkina sont impatients ? C’est possible et il ne faut pas leur en vouloir pour cela. Il faut juste considérer cela comme une exigence de résultats comme promis.

B24 : Selon vous, quels sont les défis qui restent à être relevés en ce qui concerne la jeunesse, avant le 29 décembre 2016 ?

S.O : Les défis sont contenus dans l’exigence que chaque jour voit l’affirmation d’une société burkinabè nouvelle où tout le monde a ses chances, où les opportunités de réalisation sont créées au profit de tous les fils et filles du pays, une société qui investit dans son éducation et dans sa santé.

Le souhait est donc simple, continuer à travailler dans ce sens et nous pensons qu’au regard des actes posés déjà, le président Roch est dans cette logique et nous pensons qu’il faut lui donner le temps car aussi, il faut se dire qu’on ne peut pas semer dans son champ aujourd’hui et aller récolter demain matin.

B24 : Pour finir, est ce que l’on peut dire qu’aujourd’hui les différends observés pendant le dépôt des candidatures aux élections municipales, au niveau du MPP, sont clos ?

S.O : Les listes ont été publiés et de là on peut exciper que les différends sont clos. Il convient maintenant de resserrer les rangs en dépit des frustrations inhérentes à ce type d’exercice démocratique afin de faire triompher notre cause commune au soir du 22 mai 2016.

B24 : Un mot de la fin ?

S.O : Ce serait d’appeler l’ensemble des Burkinabè à s’approprier l’ensemble des programmes déjà lancés et ceux qui le seront les semaines avenirs. Il faut également se dire qu’il faut contribuer à cet effort national de redressement de notre pays et que cela passe par un peu de patience car il s’agit d’une course de fond et non de vitesse.

Propos recueillis par Abdou ZOURE

Burkina24

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Abdou ZOURE

Abdou Zouré, journaliste à Burkina24 de 2011 à 2021. Rédacteur en chef de Burkina24 de 2014 à 2021.

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