Promotion des loisirs au Burkina Faso : La mission de l’association des récréologues

L’Association des récréologues pour la promotion des loisirs au Burkina Faso (ARPL-BF) a organisé une conférence publique de présentation de son association mais aussi sur la contribution des loisirs à la résilience des populations du Burkina Faso.

Les loisirs, un moyen de résilience des populations face à la crise sécuritaire. Convaincue de cela, l’Association des récréologues pour la promotion des loisirs au Burkina Faso (ARPL-BF), créée en 2021, a lancé une série d’activités dans ce sens le samedi 10 décembre 2022 à Ouagadougou.

L’association vise comme objectif, la construction de la paix, la cohésion sociale, la promotion des loisirs. « La situation sécuritaire a conduit les membres de l’association à orienter la toute première activité de l’ARPL-BF vers la recherche de la résilience populaire », a souligné le président de l’ARPL-BF Gouriyamba Ouédraogo.

Il constate que dans toutes les sociétés, les loisirs sont un sujet très peu abordé. Gouriyamba Ouédraogo fait remarquer que les loisirs font partie des droits fondamentaux dans la constitution du Burkina Faso. Il note la création en 2002 du ministère des sports et des loisirs, des directions régionales ont été mises en place, des cadres de formation des acteurs, des récréologues à l’Institut des sports, des sciences et du développement humain (ISSDH) en 2018 ainsi que la mise en place de politiques nationales en 2009 et en 2017.

Les loisirs soignent les traumatismes

Le président Gouriyamba Ouédraogo a aussi rappelé que les loisirs sont capables d’adoucir le niveau de traumatisme des populations. Justement Koudougou Omar Bamogo, deuxième conférencier, a développé le thème sur « la contribution des loisirs à la résilience des populations face à la crise sécuritaire ».

Il a démontré que les loisirs dans un contexte d’insécurité permettent la résilience personnelle et communautaire, organisationnelle, sociale, à savoir la capacité d’une personne « à continuer à vivre physiquement psychiquement fonctionner, se développer et s’épanouir après un traumatisme ou une catastrophe vécue par lui-même ».

Le conférencier a expliqué comment les loisirs peuvent contribuer au développement socio-économique, à la mise en valeur de la culture locale (fêtes traditionnelles, festivals, caravanes de contes, etc.), la mise en valeur de produits locaux (mets traditionnels), la mise en valeur des jardins dans les villes par l’aménagement des espaces existants, la mise en valeur des sites touristiques.

Koudougou Omar Bamogo propose comme perspectives dans ce contexte d’insécurité, la valorisation des loisirs traditionnels à hautes valeurs sociales comme les contes, les légendes, la lutte traditionnelle, les parties de parenté à plaisanterie, le développement de l’éducation aux loisirs en intégrant des modules dans les différents sphères de l’enseignement, l’encadrement par des textes.

Les loisirs, un ciment social

Cette activité est parrainée par le directeur général du Fonds national pour la promotion du sport et des loisirs (FNPSL), Karim Souabo. Son représentant, Gervais Sawadogo, directeur général du sport et des loisirs du Kadiogo, partage l’avis selon lequel le concept de loisirs est peu connu des populations.

« Beaucoup de gens le conçoivent de travers, commence-t-il, le loisir peut contribuer à la résilience des personnes déplacées. La manifestation des loisirs au sein des populations crée des affinités entre populations déplacées et d’accueil. Les loisirs peuvent leur permettre d’avoir une vie commune. Les loisirs sont un ciment de la société ». 

Des démonstrations de loisirs comme la pétanque ont aussi marqué ces activités. Les étudiants en récréologie ont pris part à cette conférence. Pour eux, à travers la voix de Bernadine Bakouna, cette conférence permet aux étudiants de côtoyer les promoteurs de loisirs et interpeller le gouvernement sur ces récréologues qui peuvent contribuer à encadrer les loisirs au Burkina Faso.