Côte d’Ivoire : La grève des enseignants fait des remous, le Gouvernement brandit des menaces

En Côte d’Ivoire, alors que la grève des enseignants atteint sa vitesse de croisière, le Gouvernement opte pour la fermeté et à travers le ministère de la Fonction Publique, un « ultime appel » à la responsabilité a été lancé. Dans un communiqué, la ministre de la Fonction Publique, Anne-Désirée Ouloto, a informé les enseignants absents de leurs postes ce lundi 7 avril 2025 à 07h00 qu’ils seront considérés comme démissionnaires.
Selon le gouvernement ivoirien, ce mouvement de grève est à la fois « illégal et inopportun » au regard de la trêve sociale décrété de commun accord entre lui et les organisations syndicales. Il dénonce, ainsi, une rupture unilatérale du dialogue social malgré les efforts de médiation et les négociations.
Le communiqué du ministère de la Fonction Publique exhorte les grévistes à revenir à la table des discussions afin de ne pas compromettre l’avenir des générations futures, non sans menacer : « Tout enseignant qui ne sera pas à son poste de travail à compter du lundi 7 avril 2025 à 07 heures 00 minute sera considéré comme démissionnaire et traité comme tel, conformément aux dispositions du statut général de la Fonction Publique », rappelle le communiqué s’appuyant sur les dispositions du statut général de la Fonction Publique en son article 101 qui prévoit une procédure disciplinaire spéciale contre les contrevenants à l’obligation de loyauté dans le service public.
Arrestation du Syndicaliste Ghislain Assy Dugarry
Dans la nuit du mercredi 2 au jeudi 3 avril 2025, Ghislain Assy Dugarry, enseignant et syndicaliste, a été arrêté et placé par la suite sous mandat de dépôt après son audition par le procureur d’Abidjan.
Selon les témoignages de sa famille, son interpellation a été faite par les forces de l’ordre, pour certains encagoulés et qui ont fait irruption à son domicile « en pleine nuit » sans « mandat d’arrêt », « exigeant l’ouverture de la porte sous la menace ».
Il est accusé par le ministère public de « coalition d’agents publics et d’entrave au fonctionnement des services publics ». Il séjourne depuis peu au pôle pénitentiaire d’Abidjan (ex-MACA), en attendant son passage devant le tribunal correctionnel dans un délai de 15 jours.
Pour rappel, les enseignants du primaire et du secondaire de Côte d’Ivoire sont en grève pour réclamer le paiement d’une prime d’incitation à quelques mois des examens à grands tirages.
Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU
Correspondant de Burkina 24 en Côte d’Ivoire