Kolgweogo au Burkina : Conséquence de «calculs électoralistes » selon les magistrats
Le Syndicat burkinabè des magistrats (SBM), s’est réuni en assemblée générale ordinaire ce samedi 25 juin 2016 à Bobo-Dioulasso, afin de réfléchir sur « la justice post-insurrectionnelle au Burkina Faso : enjeux, défis et perspectives ». Les magistrats se sont penchés sur la question de leur indépendance. Les koglweogo ont également figuré au menu.
Désormais, les magistrats burkinabè veulent une forte indépendance à travers l’autonomie financière du Conseil supérieur de la magistrature, la nécessaire moralisation de leur milieu, la nécessité d’appliquer à eux-mêmes la loi avant de l’imposer aux autres et mieux communiquer.
Ces volets ont été à l’ordre du jour de l’assemblée générale du Syndicat Burkinabè des magistrats (SBM). Pour le Président du Tribunal de grande instance de Léo et secrétaire général du SBM, Moriba Traoré, la critique par rapport à l’indépendance de la justice est normale.
« En tant que premier acteur, nous avons été les premiers à revendiquer notre indépendance parce que nous souffrons énormément qu’il y ait le sentiment que nous ne sommes pas indépendants et que jusqu’à une époque, il y a eu des dispositions qui ont gêné l’expression de notre indépendance », a-t-il dit.
Avec les reformes actuelles, la justice devrait pouvoir s’exprimer de façon indépendante, affirme le magistrat. Cette indépendance devrait se renforcer avec l’autonomie financière du Conseil supérieur de la magistrature.
Quant à la persistance des doutes sur cette indépendance de la justice, le secrétaire général du SBM la met sur le compte d’un déficit communicationnel. « Je ne nie pas qu’elle (la justice) ait une part de responsabilité à supporter, mais souvent, quand nous observons, nous constatons une défaillance communicationnelle », a-t-il déclaré.
Des Koglweogo. La question des koglweogo s’est également invitée à cette rencontre. Pascal Minoungou, Secrétaire général chargé des relations extérieures du Syndicat autonome de la magistrature Burkinabè (SAMAB), a rappelé la position commune des syndicats de magistrats. « L’intersyndical a été ferme et précis sur la question, dit-il. (Il n’est pas) concevable qu’au Burkina Faso, de tels groupes puissent avoir droit de cité».
Il a ajouté que dans un Etat démocrate, il y a des textes de lois et ce sont eux qui doivent être appliqués pour la sécurisation du pays.
«Nous magistrats nous demandons l’application de ces règles. En d’autres termes, la question des koglweogo, nous considérons que ce sont les politiciens qui font de la spéculation», a déclaré Pascal Minoungou.
Le SG du SBM a, lui, mis le doigt sur les justificatifs de l’existence des Koglweogo, notamment les contraintes sécuritaires et les failles au niveau de la justice.
Selon lui, personne ne conteste que la justice et l’œuvre de sécurité restent perfectibles. Mais pour lui, les réponses apportées à ces problèmes ne doivent pas en créer d’autres. « Malheureusement, dit-il, le politique dès le départ a fait des calculs électoralistes parce que ce n’est pas qu’il ignorait la pertinence de notre position. Les rapports ou les éléments de terrain qui nous ont amenés à émettre de telles inquiétudes étaient déjà à la disposition du pouvoir politique ».
Face à ce que Moriba Traoré considère aujourd’hui comme un problème, il va falloir faire beaucoup d’effort pour y trouver une solution.
Ousmane TRAORE
Correspondant Burkina 24 à Bobo-Dioulasso
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