Taxer les riches : une idée bien de chez nous!

Taxer les riches à 75%. Voilà l’ingénieuse idée qui a contribué à amener François HOLLANDE à la tête de la République Française. L’idée semble nouvelle ; révolutionnaire même. Seulement voilà ! Il y a bien longtemps que le Faso expérimente cette trouvaille… sans même s’en rendre compte.

Si la mesure française fait l’objet de débat, la nôtre s’est imposée presque sans coup férir. Si en France, cette mesure se décide dans les grands bureaux, ici, c’est dans la rue que ça se passe. Si sa mise en œuvre fait grincer des dents dans l’Hexagone, elle se fait avec une facilité désarmante chez nous. Cela s’appelle la justice silencieuse ou l’injustice silencieuse ; tout dépend de l’angle sous lequel on regarde l’affaire.

Vue avec les yeux de ceux qui en profitent, de ceux qui taxent, ce n’est que justice. Pour les commerçants en effet, le délit de possession de voiture par exemple est une infraction qui vaut cher. Pour un pays où un véhicule est encore un bien de luxe plus qu’un bien de nécessité, la taxe est liée au fait même de posséder une voiture. En gros, se déplacer en voiture, c’est être riche et quand on est riche, il est normal qu’on paie plus cher. Logique imparable. La petite montre chinoise qui coûte 1500 FCFA pour les gens « normaux » vaudra 12 000 FCFA pour ceux qui possèdent une voiture et qui ont eu l’indélicatesse de la laisser voir. Heureusement que le bon vieux François ne compte pas appliquer sa mesure sur cette base… Quoiqu’il aurait pu s’en inspirer.

Vue avec les yeux de ceux qui se font taxer, la donne est forcément toute autre. Coincés entre le sentiment de se faire arnaquer et l’amer constat d’être totalement impuissant, certains se sont fait une raison : A défaut de pouvoir contester une politique injustement et tacitement imposée, on philosophe. Pour les plus sages en effet, il s’agit de la revanche des sans-culottes, une redistribution des biens pour tenter de rééquilibrer une balance riches-pauvres penchant chroniquement côté riches. Tentative désespérée certes mais réelle expression d’un instinct de survie qui n’a plus que faire de la dignité, encore moins de l’intégrité dans un contexte d’une difficulté extrême.

Tout a un sens, tout s’explique et rien n’arrive par hasard. Seulement, cette intégrité est ce qui nous fait. Ce qui nous rend Personne avant qu’on aspire à devenir quelqu’un. Si nous la perdons, nous ne serons plus personne, encore moins quelqu’un…

DADINYOS