Travailleurs de la mine de Belahouro : Le ministre des mines interpellé

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Dans cette lettre ouverte au ministre en charge des mines, la Confédération nationale des travailleurs du Burkina interpelle le ministre sur la situation des travailleurs licenciés de la Société des mines de Belahouro.

La responsabilité du Ministre des Mines et de l’Energie (MME) engagée dans le licenciement collectif de plus de 300 travailleurs nationaux à la Société des Mines de Belahouro (SMB-SA).

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Monsieur le Ministre,

Le 4 Décembre 2014, les travailleurs de la Société des Mines de Belahouro (SMB-SA) ont effectué un mouvement suite à une Assemblée Générale de restitution, les informant des nouvelles mesures draconiennes que la Direction de la SMB devait prendre une fois de plus à l’encontre de leurs intérêts. Les travailleurs ont alors revendiqué de meilleures conditions de travail et décrié la gestion de la société. Ils ont en sus demandé le départ de deux (02) cadres, qui pour eux, servent de tremplin à la société pour violer les textes nationaux et brader les acquis des travailleurs. Le mouvement s’est poursuivi avec un arrêt de travail jusqu’au 10 Décembre 2014, date à laquelle une délégation conjointe interministérielle conduite par l’un de vos conseillers techniques (M. ZOMBRE L. W. Pascal), s’est déplacée sur le site d’exploitation à Inata pour une conciliation. Finalement, la conciliation à aboutit à un Procès-verbal qui devait servir de boussole pour les parties dans la gestion de la présente crise.

Du procès-verbal, il ressort que la société suspendait ces activités pour des raisons économiques. Qu’une lettre devait être envoyée à votre ministère l’informant des motifs de la suspension, et une autre au Ministère de la Fonction Publique, du Travail et de la Sécurité Sociale (MFPTSS) pour expliquer la conséquence de la suspension des activités sur les contrats des travailleurs. Aussi, la Direction de la mine devrait retenir un nombre minimum de personnes pour l’entretient des machines et l’administration courante ce qui ne devrait pas aboutir à une production d’or.

Monsieur le Ministre,

A notre grande surprise, pendant que tous les travailleurs étaient dans l’attente d’être situé sur la reprise des activités de la mine, il nous a été donné de constater semble-t-il que la société a procédé à une fusion d’or le 29/12/2014 suivi d’une expédition le 30/12/2014 et ce, avec l’équipe de service minimum qui était retenue sur le site d’exploitation dont la plus part étaient des expatriés. Ainsi, selon les travailleurs, la société a fusionné et expédié exactement 107 kg d’or avec l’aval de votre ministère et en porte à faux avec le procès-verbal dans lequel il est clairement écrit que le service minimum ne devrait pas aboutir à une production d’or.

Pourtant, déjà à la date du 22 et 26 Décembre 2014, dans leurs correspondances respectives : Réf 036/DP/SMB/2014 et Réf 037/DP/SMB/2014 adressées au Ministre de la Fonction Publique, du Travail et de la Sécurité Sociale (MFPTSS) et dont vous aviez été mis en ampliation, les représentants du personnel de la SMB interpellaient les autorités sur les mesures de représailles dont ils étaient victimes ainsi que le licenciement collectif de près de 300 travailleurs y compris des délégués du personnel. Malgré leur interpellation, vous n’aviez guère été sensible aux cris de détresses de ces travailleurs.

En accordant à la SMB de reprendre ses activités sans que les travailleurs ne soient situés sur leur sort, vous vous rendez complice de la Direction de la mine dans la mise dans la rue de plus de 300 travailleurs sans droits légaux et conventionnels en violation flagrante des textes et loi régissant les relations de travail au Burkina Faso. Aussi, faut-il vous rappeler, toute cette procédure a été faite en laissant les représentants des travailleurs en marge qui sont pourtant signataires dudit procès-verbal. Leur demande d’audience auprès de votre cabinet en date du 29 Décembre 2014 est restée sans suite jusqu’à nos jours.

Monsieur le Ministre,

La Confédération Nationale des Travailleurs (CNTB) qui accompagne les travailleurs soutient cette lutte qui s’inscrit dans l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Nous nous en félicitons du sens de la responsabilité élevé des travailleurs tout au long de cette crise : en témoin le procès-verbal de l’inspection des installations de la mine après leur départ du site d’exploitation et leur comportement dans la gestion de la présente crise.

C’est dire donc que nous condamnons avec fermeté votre attitude, d’autant plus qu’à l’aube de ce changement politique si cher au peuple burkinabè où il a été dit et répété que « PLUS RIEN NE SERA COMME AVANT« , cautionner tacitement un tel licenciement collectif serait un contre-pied aux objectifs de la transition politique en cours dans notre pays. D’ailleurs, nous en redoutons les conséquences socio-économiques ainsi que les effets boomerang. L’exemple de la mine de TRUE GOLD en est suffisamment éloquent. Nous estimons qu’il est impératif que votre ministère revoit sa copie afin que la lettre et l’esprit du procès-verbal soit respecté.

Par ailleurs, à l’examen de la présente crise, il serait plus indiqué que pour d’éventuels conflits collectifs de travail, le ministère de la Fonction Publique, du Travail et de la Sécurité Sociale (MFPTSS) soit à l’avant-garde de la conciliation afin d’éviter les afflictions susmentionnées aux travailleurs.

Dans l’attente de la suite que vous voudriez bien réserver à la présente, nous vous remercions Monsieur le Ministre, de l’intérêt que vous accorderez à cette lettre et aux inquiétudes des salariés face à la présente crise.

PJ : – Procès-verbal de la mission conjointe

  • Procès-verbal de l’inspection des installations de la mine

Ampliations :

  • Premier Ministère
  • Ministère de la Fonction Publique du Travail et de la Sécurité Sociale
  • PDM/Centrales Syndicales

HIEN Augustin Blaise

Chevalier de l’Ordre National

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