Opinion- « Politiques, ils sont finis les jours d’autrefois! »

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Ceci est une opinion d’un citoyen sur la situation nationale. 

Mes chers compatriotes, il n’est pas nécessaire de faire une dissertation pour démontrer les difficultés que traverse la transition.

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Mais, soyons sans crainte car le propre d’une transition c’est son incertitude: une période de confusion pouvant déboucher soit sur une régression autoritaire soit sur une consolidation de la démocratie.

Que la seconde alternative puisse s’appliquer au Burkina Faso, nous n’en doutons pas mais nous avons tout de même un message pour tous ceux qui occupent notre paysage politique: saisissez le moment et montrez-nous que vous aimez cette république. De la politique pré-insurrection aux ambitions politiques post-insurrection, il y a beaucoup à dire mais nous tâcherons d’être brefs.

De la politique des années pré-insurrection.

Il ne s’agit pas ici de faire le procès de l’ancien régime concernant sa gestion de la chose publique mais de revisiter quelques éléments insignifiants mais révélateurs d’une politique de basses besognes.

Pendant une longue période, nous avons eu affaire à des hommes politiques évoluant et planifiant tout par rapport aux différentes saisons politiques: l’hiver politique où pratiquement tout tourne au ralenti, où nos villages qui étaient courtisés par tous devraient attendre les prochaines consultations électorales pour voir défiler les chasseurs de voix.

Longtemps, nos grands-pères ont été infantilisés au nom de la conquête du pouvoir d’état: rendre visite à un chef coutumier en Afrique est une démarche toute empreinte de sagesse. Mais de ces visites soi-disant de courtoisie, combien l’étaient en réalité?

Politiques, longtemps, nous avons été témoins de vos meetings sans substance républicaine. Mieux, vous aviez le projet de faire de nos écoles et de nos universités des antennes politiques; toute l’architecture administrative pendant des décennies fut basée sur un modèle que nos qualifierons d’administration-parti où les perspectives d’évolution dans la carrière étaient fonction des orientations politiques. Faire de la politique est plus noble que tout cela.

Une nation se construit sur le dynamisme de sa classe politique, dirigeants comme opposants et cette vitalité doit pouvoir s’observer en tout temps et en tout lieu.

Nous avons besoin d’une classe politique visionnaire. Nos citoyens, sans exception, ne doivent pas être perçus comme des voix à arracher mais comme un véritable potentiel, un tremplin vers la prospérité de cette terre continentale. Nul ne doute que vous ayez tout cela à l’esprit mais en êtes-vous vraiment convaincus?

Vienne le jour où le slogan de la femme instruite sera une réalité dans cette république. Vienne le jour où vous comprendrez que nos jeunes sont les leaders de demain et ce faisant, garantirez leur droit à une véritable formation intellectuelle et humaine. Nous avions cru que l’insurrection avait ouvert les yeux mais elle a simplement libéré les ambitions.

Oui! La soif de Kossyam: certains politiques sont maintenant frappés par la cécité et d’autres ont des problèmes de lucidité; l’actualité politique nationale en dit assez.

Du projet de société des différentes chapelles politiques.

Les campagnes électorales au Burkina Faso riment toujours avec des promesses jamais tenues. Pourquoi une telle situation: manque de réalisme ou de volonté politique?

Que ce soit l’un ou l’autre, soyez réalistes dans vos promesses et commencez par l’essentiel: eau, pain, santé et éducation pour tous et le reste viendra, le développement étant un processus. Il faudra également souligner qu’un projet de société sérieux doit pouvoir s’intégrer dans une grande ligne de développement.

Nous sommes certains que vous avez en tête les responsabilités qui sont les vôtres: honorez les et épargnez-nous des slogans vides, nuisibles et des doctrines politiques déconnectées de notre histoire et de nos réalités quotidiennes.

Nous ne vous dénions pas le droit d’appartenir à un courant politique que ce soit: la communication et la stratégie politique l’obligent. Mais l’idéologie est par nature dogmatique.

C’est à vous de l’adapter à la situation qui prévaut au Burkina Faso. La véritable doctrine politique est celle qui tire sa quintessence dans le vécu quotidien de cette dame là-bas, dans son quartier non-loti et qui a besoin que vous l’écoutez, de cette famille demunie et oubliée par tous,etc.

Les défis que connait le Burkina Faso sont les mêmes. Vous n’avez pas besoin d’idéologies pour les repérer à moins de faire preuve de mauvaise fois. Ils sont devant vous. C’est par votre labeur que la nation vous reconnaîtra comme ses dignes filles et fils.

Et maintenant que s’approchent les consultations électorales, à toutes et à tous, nous tenons à faire ce rappel: la politique est un art. On peut la faire tout en restant élégant.

On peut la faire tout en prônant la fraternité car nous avons une même destinée en tant que nation et peuple. Alors, faites l’économie des propos qui sèment la discorde dans les cœurs. Fuyons le radicalisme politique. Ecrivons notre histoire dans l’unité et préservons les valeurs de la tolérance et de respect mutuel.

Ces élections pourraient réserver une grandre surprise aux soit disant favoris. Alors, que personne ne pense qu’elle a l’onction pour diriger cette nation. Sortons et votons: nous pourrons ainsi orienter notre locomotive vers la route du bonheur. Nous sommes certains qu’il existe un exceptionnalisme burkinabè. Que Dieu bénisse cette république,bénisse ses fils et ses filles et qu’elle brille par son exemple.

 Lankoandé Wendyam Hervé, étudiant en Master 2

 Relations internationales,Université Panthéon Sorbonne


NDLR : Le titre est de l’auteur

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