L’Union d’action syndicale rejette toute idée d’amnistie

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Ceci est une déclaration de l’Union d’action syndicale sur la situation nationale, en particulier sur la question de l’amnistie.

Ce soir, mardi 22 septembre 2015, a pris fin le sommet extraordinaire de la CEDEAO à Abuja sur la crise au Burkina Faso. L’essentiel qui ressort de ce communiqué c’est l’arrivée annoncée de quatre chefs d’Etat de la CEDEAO pour poursuivre des discussions à Ouagadougou.

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Aussi, l’Unité d’Action Syndicale (UAS) a-t-elle constaté le déplacement de plusieurs unités militaires venues de différentes garnisons sur Ouagadougou le lundi 21 septembre 2015. La mission officielle, annoncée par voie de presse, est le désarmement des éléments du Régiment de Sécurité Présidentiel (RSP).

Dans son communiqué N°2, l’Unité d’Action Syndicale (UAS), a rappelé à l’endroit des médiateurs de la CEDEAO le contenu du Communiqué de la 544ème réunion du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) sur la situation au Burkina Faso en son titre 12. Et (ii) qualifiant les «…officiers supérieurs du RSP impliqués dans l’enlèvement et la séquestration du Président de la Transition, du Premier Ministre et de certains membres du Gouvernement comme éléments terroristes, dans le cadre de la Convention de l’OUA de 1999 sur la prévention et la lutte contre le terrorisme et de son Protocole de 2004… ».

Le mardi 22 septembre 2015, sur RFI, un des responsables de l’Union Africaine a rappelé la fermeté de cette institution sur la nécessité de désarmer le Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) et cela sans condition.

Cette annonce est venue d’ailleurs trouvée la dissolution du RSP par un Décret N°001 pris ce même jour par le Président du CNT, sous le statut de Chef d’Etat par intérim.

L’UAS a par ailleurs appris qu’il y a eu signature d’un accord dans la nuit du mardi 22 septembre 2015 entre le RSP et l’armée régulière. Dans cet accord, il ressort :

  1. Accepter le cantonnement du RSP au camp NabaKoom2 et annexe ;
  2. Le RSP cède les postes de gardes dans la ville de Ouagadougou ;
  3. Faire reculer les troupes de l’armée régulière de 50 km au début du cantonnement ;
  4. Délai de 72 heures minimum au RSP pour établir le point du matériel ;
  5. Garantir la sécurité du personnel et les familles du RSP.

Sur cet accord, l’UAS fait les remarques suivantes :

  1. Sur quelle base peut-on faire confiance au RSP qui n’est pas au premier forfait et qui a été traité de terroriste par l’Union Africaine (UA) ?
  2. Qu’est-ce qui indique que le « délai de 72 heures minimum » ne servirait pas au RSP et à ses alliés pour s’organiser d’avantage pour une nouvelle forfaiture ? d’autant que le « délai de 72 heures minimum » signifie trois jours au moins, autrement le RSP peut rester au camp Naba koom 2 pour l’éternité à établir le point du matériel !
  3. Qu’indique-t-il que cette période ne servirait-elle pas à ceux-ci pour repérer d’éventuelles positions de certains leaders en vue de leur arrestation voir leur assassinat ?
  4. Cet accord ne serait-il pas un paravent pour mettre la pression sur les jeunes officiers courageux qui ont pris leur responsabilité pour libérer le peuple d’autant que Gilbert GUEGUERE qualifie leur action d’initiative de promotionnaires et non l’engagement de toute l’armée?
  5. Si nous sommes dans une République, quel est donc la valeur légale et légitime de cet accord signé chez le Mooro Naaba ?

Par la présente, l’UAS tient pour responsable, tout signataire de cet accord en cas d’aggravation de la crise.

Au vu de ce qui précède, l’Unité d’Action Syndicale (UAS) du Burkina Faso rappelle que :

  • D’abord, pourquoi tous ces présidents de l’espace CEDEAO, aussi membres de l’Union Africaine (UA) ont-ils du mal à se conformer à la position de cette dernière qui a traité conformément aux textes internationaux les membres du Régiment de Sécurité Présidentiel (RSP) de « terroristes ». Comment avoir confiance en des gens qui trouvent du bon sens à négocier avec des terroristes ? N’est-ce pas un marchandage qui cache bien mal des intérêts autres que ceux du peuple Burkinabè ?
  • Ensuite, la CEDEAO a contribué à cantonner le rôle de la transition à uniquement l’organisation d’élections, pire elle a attisé le feu dès le départ en revendiquant des élections inclusives à travers Monsieur Alassane Dramane OUATTARA, alors président en Exercice de cette CEDEAO. Donc, comment peut-on être coresponsable d’une crise et en même temps s’illustrer en médiateur dans cette même crise ? La CEDEAO vient ici comme un pompier pyromane.
  • Enfin, comment sur les corps de toutes ces personnes tuées comme du gibier par les balles assassines des éléments du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP), peut-on pousser l’indécence à vouloir arracher l’amnistie pour ces bourreaux?

En terme clair, le peuple burkinabè a réussi son insurrection populaire sans médiation de la CEDEAO.

L’Unité d’Action Syndicale (UAS) interpelle :

  • les acteurs internes et externes sur les discussions inutiles qui contribuent à rallonger la souffrance du peuple burkinabè qui n’était déjà pas dans des conditions de vie acceptables ;
  • les mêmes acteurs à éviter de sacrifier la dignité des burkinabè sur l’autel des calculs politiques bassement individuels et égoïstes et à assumer leur reddition ;
  • les éléments du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) à éviter de se faire utiliser contre leurs compatriotes pour protéger les intérêts d’officiers aux antipodes des intérêts des populations ;
  • les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) tout en les félicitant et les encourageant pour la réaffirmation de leur position aux côtés du peuple, qu’elles doivent abréger la souffrance des populations en s’assumant ;
  • l’ensemble de la population à se départir de la peur, à s’armer de courage et à maintenir le CAP de la mobilisation car, seule notre détermination nous permettra de vaincre les ennemis du peuple ;
  • les citoyens et les citoyennes à s’organiser en comités de résistance dans les domiciles, les ruelles, les quartiers, les secteurs et arrondissements tout en choisissant des responsables pour mieux organiser la lutte car l’amnistie aux criminels et la dissolution du RSP ne sont pas négociables.

En tout état de cause, l’UAS, tout en lançant une fois de plus un appel à l’ensemble des burkinabè à comprendre que la dignité humaine se mérite par des sacrifices énormes et multiformes, les invite à plus de solidarité entre eux, à renforcer leur rang pour barrer la route à toute guerre civile réactionnaire.

Bassolma BAZIE                                                                   François de Salle YAMEOGO

                         

Président de Mois des Centrales Syndicales Président de Mois des Syndicats Autonomes

Secrétaire Général de la CGT-B                                                Secrétaire Général du SYNATEB

Porte-parole du Mouvement Syndical                              

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