Spécial 15-Octobre 2015 -Djaffarma Ouattara : « Il faut appliquer la loi du talion aux criminels de Thomas Sankara »

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Il se nomme Djaffarma Hema Ouattara. Les populations de Bobo-Dioulasso, où il réside, l’appellent « Djaffar ». Prédicateur, fondateur du comité culturel de la génération des trois testaments (CCGT), il est connu pour son franc-parler. A l’occasion du 28e anniversaire de l’assassinat du capitaine Thomas Sankara ce 15 octobre, il s’est prononcé au micro de Burkina 24, ce mercredi 14 octobre 2015 à Bobo-Dioulasso, à son domicile situé sur la colline au secteur 22.

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Burkina 24 (B24) : Parlant du Capitaine Thomas Sankara, l’avez-vous connu ?

Djaffarma Hema Ouattara (Djaffar) : Bien sûr ! Thomas Sankara est une personne. Mais pour trouver une personne comme Sankara, c’est difficile. C’était un homme sage. Homme de vérité, il n’aimait pas les mensonges. Dans son temps, les gens ne le connaissaient pas. Après qu’il ait été tué, les gens ont su vraiment qu’ils ont perdu une personne, qu’ils ont perdu une tête au Burkina Faso.

Depuis qu’il a été assassiné, moi je suis dans le deuil jusqu’à nos jours, parce que je ne sais où trouver un homme comme Sankara.

B24 : Quelle est votre appréciation de sa manière de travailler de 1983 à 1987?

Djaffar : C’est quelqu’un qui travaillait pour l’avenir du Burkina Faso. C’était quelqu’un qui travaillait pour l’intérêt général du Burkina Faso, pas pour son propre intérêt. Mais on l’a assassiné, vraiment cela m’a découragé.

B24 : Et quels sont les sentiments qui vous ont animé quand vous avez appris que Thomas Sankara est décédé ?

Djaffar : Rectificatif ! On l’a assassiné, il n’est pas décédé. Et depuis ce jour jusqu’à nos jours, moi j’ai dit que c’est le Burkina Faso qui a perdu, et c’est une perte pour toute l’Afrique. Il a été assassiné par ses propres proches, pour leurs propres intérêts et pas pour l’intérêt du Burkina.

Lorsqu’on l’a assassiné, jusqu’à nos jours ils n’ont pas pu faire quelque chose de concret. Il a été assassiné par son ami Blaise Compaoré, c’est lui qui l’a assassiné. C’est lui qui est responsable, oui c’est lui.

B24 : Quelle lecture faites-vous des résultats de l’autopsie pratiquée sur les restes présumés de Thomas Sankara ? Il y a 8 à 9 personnes déjà inculpées.

Djaffar : Il faut les juger. Dans la bible, il est dit « œil pour œil, dent pour dent ». S’il faut aussi mettre des balles dans leur tête, il faut le faire. Dieu n’aime pas qu’on tue des gens sage sans passer par sa loi.

Jésus a dit ôter le mal parmi vous. S’ils sont mauvais, il faut les enlever parmi nous. On ne va pas les laisser juste pour tuer des bons. On parle de droits de l’homme. Si on te tue, tu n’as pas de droit. Celui qui vit et qui t’a tué, a le droit. Pourquoi ?

Avant de demander le droit, il faut un devoir. A l’école, il y a un cahier de devoir et c’est là-bas que l’élève est jugé s’il est bon ou mauvais.

Dieu connait le droit plus que nous, mais il a dit « dent pour dent, œil pour œil ».

Il faut que le Burkina soit ainsi, parce qu’on n’a pas d’or, pas de pétrole et pas de bateaux qui viennent chez nous. C’est la vérité qui va nous diriger et qui va nous donner à manger.

B24 : Avec la transition, estimez-vous qu’il y aura justice au Burkina Faso ?

Djaffar : Transition ou pas, ceux qui viendront, gouvernement ou président, s’ils dévient et ne font pas l’affaire du peuple, ils seront chassés.

L’homme le plus mauvais, le plus méchant qui a été bien armé, Dieu nous a aidé on le faire partir. Le prochain président doit être droit. On a donné des leçons à tout le monde. Celui qui ne sera pas droit au Burkina, on le fera partir avec l’aide de Dieu.

B24 : Êtes-vous convaincu que la transition pourra juger les criminels de l’affaire Thomas Sankara ?

Djaffar : Ils vont juger. S’ils ne jugent pas, quelqu’un d’autre viendra juger. On ne va pas rester les bras croisés.

Ce sont les Burkinabè qui vont aider la transition à juger. Sinon, si nous restons les bras croisés, notre président Kafando et ses ministres ne pourront pas les juger.

B24 : Ce 28e anniversaire de l’assassinat du capitaine Thomas Sankara sera commémoré sans Blaise Compaoré ni le RSP. Quelle est votre lecture sur la commémoration de cette année ?

Djaffar : La malédiction de Dieu est sur Blaise Compaoré et le Régiment de sécurité présidentielle (RSP). C’est pourquoi Dieu les a fait partir pour que le peuple soit tranquille, pour que le peuple soit heureux.

Le RSP, c’est un nom qui a été créé pour la division dans l’armée. C’était des malfaiteurs. Ce sont des tueurs qui n’ont jamais fait la guerre, qui ne connaissent pas la guerre. Dieu les a quittés avec leur Diéndéré. Quant à Blaise, on va le faire venir ici au jugement de Sankara, le juger et il ne pourra pas s’en sortir.

B24 : Est-il probable que Blaise Compaoré revienne au Burkina Faso ?

Djaffar : On va le juger (…). C’est la loi du talion. Ce n’est pas que c’est Sankara seul que Blaise a tué, il a tué le Burkina tout entier.

B24 : Un dernier mot pour les lecteurs ?

Djaffar : Moi je veux que le Burkina parle d’une même voix. « Si on dit non, c’est non et si on dit oui, c’est  oui ».

Ce que je demande au peuple burkinabè, pas de distinction.

Bien qu’on n’ait pas d’argent, nous ne sommes pas pauvres non plus. On a mal géré le Burkina, sinon le pays est riche. Quand chez toi tu as à manger, de quoi te laver et te vêtir, que demandes-tu de plus ?

Interview réalisé par Sidiki TRAORE

Correspondant Burkina 24 à Bobo-Dioulasso

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